« C’est vrai qu’à la fin de la saison passée, j’ai manqué d’influx », reconnaît Romain Rocchi. Photo Karim SIARI
Les cheveux ont regagné du terrain. C’est là le seul changement perceptible : la barbe, elle, se plaît toujours au stade de la naissance et boule à zéro ou pas, Romain Rocchi n’a rien perdu de son affabilité. En cela, le milieu de terrain messin est la preuve, grandeur nature, que ce trait de caractère – savant alliage de gentillesse et de disponibilité – n’a rien d’incompatible avec d’autres, requis par le statut de cadre que le joueur a épousé presque aussitôt son arrivée à Metz officialisée. Reconnu par ses pairs, répertorié parmi les hommes de confiance d’Yvon Pouliquen, Romain Rocchi se dit aujourd’hui « plutôt satisfait » des premières lignes de sa deuxième saison en grenat, Entretien, mardi matin à saint-Symphorien, loin, très loin de l’agitation de Clairefontaine…
• Romain Rocchi, on a appris qu’une vive discussion avait eu lieu avant l’entraînement entre les joueurs et Yvon Pouliquen. Et on dit aussi que vous avez pris la parole pour remettre en cause sa méthode de travail ?
« (Il écarquille les yeux, surpris et comprend très vite la plaisanterie). Ah vous faites allusion à Thierry Henry et à l’équipe de France ! Mais non, ici, il n’y a rien eu de tel ! »
• L’ambiance est "super bonne " comme dirait Raymond Domenech ?
« Qu’est-ce qu’il y a au-dessus de super bonne (rires) ? Allez, plus sérieusement, l’ambiance est bonne, tout simplement. Elle est saine, voilà le mot. Les recrues ont apporté beaucoup dans ce domaine. »
• Pour en finir avec l’équipe de France : quel regard posez-vous sur l’emballement médiatique provoqué par les propos attribués à Thierry Henry ?
« On ne sait jamais où se situe la vérité. Personnellement, j’essaye toujours de prendre du recul par rapport à ce que l’on peut voir et entendre dans la presse. Il y a des articles qui font avancer, mais d’autres en revanche… Il y a tellement de gens qui tournent autour du foot. A mes yeux, il y a des choses qui ne doivent pas sortir des vestiaires et, au fond, le plus important reste le terrain. »
« C’est toujours compliqué »
• Et comment les choses se passent-elles sur le terrain de Metz ?
« Plutôt bien. Nous sommes sur une série de résultats positifs à domicile et notre victoire en amical face au Standard nous a fait du bien. Maintenant, comme l’a répété le coach, il ne faut pas s’enflammer. »
• Tours sera là pour le rappeler ce vendredi… Vous aviez reçu et battu cette équipe le 27 août en Coupe de la Ligue. Doit-on y voir un avantage à l’heure des retrouvailles en championnat ?
« Je ne sais pas. C’est toujours compliqué de rejouer face à un adversaire à une date rapprochée. »
• A titre personnel, comment vous sentez-vous ?
« Bien. »
• Etait-ce déjà le cas au début du championnat ?
« Oui, mais c’est vrai que j’ai été coupé dans mon élan avec mon expulsion contre Bastia, en Coupe. Je n’ai rejoué que deux semaines plus tard. »
• Metz a recruté Nuno Frechaut, un joueur qui évolue au même poste que le vôtre. Son arrivée, pour vous, c’est une solution supplémentaire pour l’entraîneur ou d’abord un peu plus de concurrence ?
« Un peu des deux, et c’est un bien. Nuno est quelqu’un d’expérience, au même titre que Fréderic (Biancalani) ou Stéphane (Borbiconi). Dans un groupe, c’est toujours bien d’avoir cinq ou six cadres. C’est ça, peut-être, qui nous a manqué la saison passée. Une saison, c’est long, et il y a des choses qui peuvent s’effriter. »
Cédric BROUT.