Le monde du Western

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Palinodie
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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 16 août 2012, 01:28

1951, c’est la date du western que je viens de voir ce soir, « Best of the badmen » (Plus fort que la loi en vf) et la date a son importance, car jamais au grand jamais, un tel film ne pourrait être produit à une autre époque.

Car au début des fifties aux States, la télévision n’est pas encore une alternative à la séance du cinoche quasiment rituelle du samedi soir, on est en plein dans la mode du western, donc suffit d’aligner 2 /3 noms sur une affiche et on trouve sans problème un producteur.
Et effectivement il y a du beau monde, Robert Ryan qui tournera 2 ans plus tard « the naked spur » cf. plus avant dans le topic, Claire Trevor, , spécialisée dans les rôles de bad girl ou de hard boiled blonde et 2 vieilles connaissances, Bruce Cabot et Walter Brennan, des membres éminents du John Wayne pack qui ont été évoqués ici fréquemment.
Juste pour les incultes ou mous du bulbe, rappelons que tout le monde connait Walter Brennan (oui, même toi, camarade, qui a à peine atteint la vingtaine et qui déchiffre péniblement cette chronique, des écouteurs dans les oreilles tout en pianotant nerveusement sur ton aillefone), c’est le vieux qui boite à côté de John Wayne dans Rio Bravo.

Donc on a les acteurs, reste à trouver un sujet, allez tiens si on parlait de Jessie James ah bin non, depuis 1947, il y a un film par an sur ce thème, ah m*rde, tant pis on va innover, on va centrer l’action sur les frères Younger, ouais mais ils sont 3, le public va s’y perdre, OK, on ne parlera que de Cole et de Bob !

Pff, reste plus qu’à élaborer un scénario, je n’ai pas le courage et pis de toute façon, les spectateurs, ce qui les intéresse vraiment dans les salles obscures et les drive-in, c’est pour les teenagers de tenter l’escalade de sa voisine et pour les plus vieux de bouffer son pop corn.
OK, donc pas de scénar’, on rédige 4/5 lignes quand même, on engage un mec quasi-inconnu et pas trop cher (et qui fera l’essentiel de sa carrière dans la téloche plus tard, le traître…), il va se débrouiller…

Sauf que la tâche était impossible : dans la réalité (je résume à la hache), les James, les Younger, après la guerre de Sécession qui les avait combattre dans les rangs des irréguliers sudistes (les bushwackers, voir Josey Wales) vont « essayer » de se rendre et de reprendre une vie normale, mais n’y arrivant pas, vont commencer à attaquer des banques, puis des trains ce pendant 7 ans. Lassées (on le serait à moins…), les autorités vont lâcher l’agence Pinkerton sur leur trace, après vous regardez « the Long Riders » -Le gang des frères James en Vf- et vous avez la fin de l’histoire !

Là, on nous invente un Best of the badmen, Clanton (c’est R. Ryan) un militaire qui capture la bande James/Younger, leur propose de se rendre et de prêter serment à la Bannière Etoilée pour ensuite être rendu à la vie civile. Si tôt dit, si tôt fait, sauf qu’un mec Fowler (c’est clairement un Pinkerton, mais on les citera jamais) veut « récupérer » le gang pour le faire juger et pendre dans la foulée, sans oublier de toucher les récompenses).

Clanton envoie balader (en tuant au passage un de ses sbires en légitime défense) Fowler qui le fait aussitôt arrêter, parce que le militaire est démobilisé depuis une dizaine de jours, sans le savoir (courrier en retard), et condamner pour meurtre. Bien sûr, l’armée ne proteste pas et alors que Clanton attend pour être pendu, une femme (Claire Trevor) s’introduit dans la prison et lui refile une arme pour qu’il s’évade, ce qu’il va faire.
‘ttendez, essayer de deviner qui est cette femme, non, pas la peine, vous n’y arriverez pas, c’est Madame Fowler !

A partir de là, tout est permis, donc c’est sans surprise que Clanton, libéré par le jeune Younger, se rend dans une ville de desperados pour retrouver les autres Younger and Co, y boire dans un saloon, dans lequel Madame Fowler joue du piano et chante (incognito, c’est vrai que ça peut être gênant que ça s’ébruite…).
Après Clanton décide de ruiner Fowler en attaquant avec les autres membres du gang toutes les entreprises protégées par Fowler, tout en limitant la casse, cad en essayant de réfréner les instincts meurtriers de ses complices qui sont nettement des tueurs.
Evidemment, il y a une rivalité amoureuse entre Clanton, le jeune Younger et un autre du gang, qui, lui, depuis le départ a une tête de traitre. On se demande bien pourquoi, Claire Trevor ayant plus le physique de la copine sympa mais légèrement gourdasse rencontré dans des centaines de films.

Bref, bagarre, trahison, fuite (à mourir de rire dans un chariot), rebaston à la dynamite, happy end pour le héros et l’héroïne, sans l’once d’une vraisemblance, je vous laisse juge, Clanton qui a mené des dizaines d’attaques de banques, de train, dans lesquelles il y a eu des morts, va faire confiance à la justice de son pays et demander une amnistie pour pouvoir reprendre une vie de fermier, son rêve ultime.
Pendant tout ce temps là, Clanton n’aura affaire qu’à Cole Younger (c’est Bruce Cabot), les James sont quasi invisibles, Jessie a même l’air un peu simplet.

En fait, le seul intérêt de ce film, c’est Walter Brennan, le seul à avoir des répliques marrantes et qui a son personnage de bandit bougon, mais sympa très au point.

Bref, encore un peu et j’aurai regretté de ne pas avoir regardé France/Uruguay, il y a eu 0/0, un peu comme sur TCM ce soir !
Dernière modification par Palinodie le 16 août 2012, 11:25, modifié 1 fois.

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Re: Le monde du Western

Messagepar sablonnais » 16 août 2012, 11:04

Vivement le prochain match de l’équipe au maillot de Dalton qui tire aussi vite que Rantanplan pour qu’on se fasse une chronique de Pale Writer

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 31 août 2012, 16:32

Sur TCM, en septembre, l'intégrale Randolph Scott, notamment ses films avec Bud Boetticher, ô joie.

Sinon, mercredi 05 septembre, entre 20h40 et 0h10 (!), "La porte du Paradis" de Cimino qui raconte un authentique massacre d'immigrants par des tueurs à la solde des grands propriétaires du Wyoming (autrement dit, la guerre du comté de Johnson), là pas de cow-boy héroïque, de shériff intègre et de jeune fille aimante, mais plutôt la réalité, à savoir des gens qui crèvent de faim et donc qui volent, des responsables" réalistes" et des prostituées...
A ne pas manquer, prenez simplement votre mal en patience durant la très longue séquence du début qui se déroule dans une université lors d'une remise de diplôme et du bal qui s'en suit.

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 04 sept. 2012, 11:03

Oups, j’ai oublié de prévenir les aficionados de ce topic que « The big sky » (La captive aux yeux clairs, eh oui…) de Hawks (1952) était diffusé sur TCM ce lundi soir, enfin ça a vous a permis de regarder sans remords aucun L’amour est dans le pré sur M6.

Pour me faire pardonner, il ne reste plus, sinon à vous raconter ce film en détail, qu’à vous confier que ce western est sans doute celui que j’apprécie le plus, en tout cas celui que je peux revoir avec plaisir.
Sur TCM, est diffusée la version courte, perso, je possède la version longue en DVD, mais reconnaissons que cette dernière n’apporte pas grand-chose, juste quelques séquences plus de raccord qu’autre chose.

Un petit mot sur le scénar’ quand même : il s’agit de l’histoire de 2 jeunes hommes, Jim Deakins et Boone Caudell, qui, en 1832, vont être amenés à faire partie d’une expédition qui va remonter le Missouri, à partir de St Louis, pour atteindre le territoire des Blackfeet (soit le Montana) afin de faire du commerce avec eux (des peaux contre des couvertures…) et par la même occasion briser le monopole de la compagnie de Mc Masters qui évidemment ne va pas se laisser faire (coups tordus en perspective). Pour s’assurer de la bonne volonté des Indiens, l’expédition ramène chez elle une princesse indienne blackfoot, la captive aux yeux clairs de la Vf.

2 hommes, une femme, vous vous doutez bien de la suite, mais signalons que dans la vraie vie, c’est Kirk Douglas (Jim Deakins) qui va se taper l’actrice, Elizabeth Threatt (26 ans, une métis cherokee, une vraie splendeur), enfin selon ce que j’ai lu dans une interview de Howard Hawks, ceux qui possèdent dans leur bibli « le fils du chiffonnier », soit la biographie de KD, pourront vérifier, puisque ce dernier détaille à loisir ses multiples conquêtes, non mais vraiment multiples, certainement autant que son fils Michaël, lui-même sex addict « reconnu » et d’ailleurs soigné pour çà (c’est marrant d’ailleurs que dans les bios genre wikipedia tous ces détails ne figurent plus aujourd’hui…).

Remarquez, ça n’a rien de surprenant, le tournage a eu lieu en décor naturel, soit sur la Snake river ou dans le parc naturel de Yellowstone ou (et surtout) dans le parc du Grand Têton (situé dans le Wyoming , soit plus le territoire des Shoshones que des Blackfeet), en tout cas dans des décors magnifiques et donc pour en revenir à notre histoire, pas question pour les acteurs et l’équipe technique de revenir en ville le soir, fallait camper sur place et donc les 2 acteurs principaux se sont trouvés assez vite en compétition pour séduire la belle.

KD contre Dewey Martin (Boone Caudell), ce dernier n’avait aucune chance, oh certes, physiquement c’est un beau mec mais il est loin d’avoir le charisme du séducteur compulsif de son collègue, et puis en tant qu’acteur, il est très en dessous de KD, d’ailleurs, il n’ a jamais retrouvé un rôle de ce standing par la suite, même si Hawks lui a redonné une chance en le faisant jouer dans « (Land of the Pharaohs » (la terre des pharaons) 3 ans plus tard.

Pour clore ce chapitre, sachez que « The big sky » est le seul film d’Elizabeth Threatt qui a disparu des écrans ensuite, je serai surpris que vous trouviez beaucoup de renseignement sur elle, à part le fait qu’elle était mannequin à 19 ans, vous pourrez toujours vous consoler en admirant les quelques photos qui subsistent d’elle dans Google Images.

Pas de confusion, « The big sky » reste un western, avec des scènes d’action, mais relativement atypiques, puisqu’elles se passent sur un bateau qui remonte une rivière, les Indiens sont bien présents, les hostiles (les Crows) et les amicaux (les Blackfeet). Notons que les Crows sont experts en arme psychologique et n’attaquent pas de front comme des malades, au risque de se faire faucher en masse, bref tout ça reste crédible et le noir et blanc (comment, je ne vous ai pas encore dit que ce film était en n et bl ? ) n’enlève rien à l’affaire, au contraire, les trappeurs sont habillés comme ils devaient l’être à l’époque ( seul Dewey Martin détonne avec son fut’ en cuir), toutes les scènes qui se déroulent à St Louis sont très parlantes de l’ambiance de l’époque.

Rappelons qu’en 1832, toute cette région est depuis peu amerloque, Napoléon ne l’a cédée aux USA que depuis 25 ans, il y a donc pas mal de frenchies dans le coin et du coup le chef de l’expédition est français (speak english, ne cesse de lui répéter uncle Zeb), les marins sont français également et parlent la langue de Molière, il y a même une chanson en français, très émouvante.

Souvent le film oscille entre humour, voire comique (la scène de l’amputation, je sais, dit comme çà, le comique n’est pas évident, faut juste voir le film) et émotion, avec 2 scènes « musicales », cette chanson donc et tout un passage dans un bar avec ce qu’on considérer comme l’ancêtre de la musique cajun, ce Labadie qui joue avec un minuscule bandonéon et qui accompagne cette merveille de « whisky, leave me alone » chanté en chœur et en chorus par KD et Dewey Martin.

La musique du film est signée Dimitri Tiomkin (comme dans des centaines d’autres films de cette époque..), mais là le thème du film est très réussi, je suis sûr que quand vous l’entendrez, ça vous dira forcément quelque chose.

Non, je ne vois vraiment rien à jeter dans ce western et surtout pas les seconds rôles, comme Arthur Hunnicut qui joue le rôle de l’oncle Zeb, le trappeur qui connaît la région comme sa poche, parle le dialecte Blackfoot (kokochstone, j’sais pas ce que ça veut dire, mais c’est sa phrase d’intro…) et explique très bien la différence de mentalité entre les natives et les Blancs, ce qui annonce des lendemains qui vont très nettement déchanter pour les autochtones, mais là, c’est encore l’époque ou tout est équilibré, puisqu’il n’y a que très peu d’Européens dans toute cette région.

Autre acteur qui est une veille connaissance (si vous lisez ce topic régulièrement), Hank Worden, un des membres du John Wayne pack, mais ici méconnaissable avec sa perruque, puisqu’il joue le rôle de Poor Devil, un Blackfoot un peu simplet et alcoolo et puis pour ceux qui auraient regardé la série « Dallas » dans leur jeunesse, il y a, dans le rôle du méchant, Jim Davis !
Jim Davis ? Mais si, c’est lui qui joue Jock le patriarche facho, capitaliste à mort, perso, je ne l’avais pas reconnu.


En tout cas, 60 ans après son tournage, ce film est plus que regardable, pour moi, c’est un chef d’œuvre du genre, voire du ciné tout court, aller sur le site de TCM, je suis certain qu’il y a d’autres rediffusions.

Quand on y pense, tous les protagonistes sont maintenant décédés, tous sauf 1, Kirk Douglas qui a 96 ans !

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 06 sept. 2012, 10:57

Des fois que quelqu'un, par ici, ait regardé "Heaven's gate", le seul western qui vous donne envie de savoir valser...

C'est clair, on aime ou on aime pas, 3 h 30, c'est long, et évidemment qu'il y a des longueurs, c'est le style Cimino qui veut çà, mais bon, c'est quand même fascinant à plus d'un titre, là, je ne vais pas m'étendre (pour une fois), mais simplement donner 2/3 infos utiles pour ceux qui auraient regardé tout ou partie de ce film.

D'abord, ça a été un flop épouvantable, en gros, 3 millions $ de recettes pour 40 de coût, ça d'ailleurs grandement "facilité" la faillite de United Artist.
Ca s'explique facilement, outre les longueurs susdites, les amerloques n'ont pas aimé du tout cette vision du rêve américain à l'envers, là, faut voir le film pour comprendre.

Cimino a pris une grande liberté avec la réalité historique :

Si effectivement des grands propriétaires ont bien engagé une bande de liquidateurs, la bataille finale décrite dans le film n'a pas eu lieu, les tueurs ayant pris peur devant le nombre des assaillants.

James Averill n'est pas un fleuron de la jeunesse dorée américaine, mais un propriétaire de magasin qui a épousé ou vivait avec Ellen Watson, la Ella du film, popularisée plus tard dans la Légende de l'ouest comme Cattle Kate.
Cette Ella n'est absolument pas une Madame (une tenancière de bordel aux States), mais une couturière et une cuisinière devenue proprio d'un petit ranch, qui a été lynchée en 1889 (soit 3 ans avant la "guerre" proprement dite) avec Averill, sous pretexte qu'elle aurait volé du bétail.

Nate Champion n'est pas un ancien régulator qui aurait retourné sa veste, mais également un petit proprio qui aurait monté une association de petits éleveurs pour s'organiser et lutter (légalement) contre la puissante organisation des grands propriétaires. Par contre, il est mort grosso-modo exactement comme décrit dans le film, même l'anedote du papier qu'il écrit avant de mourir est authenthique.

Apparemment, alors que toute l'action "historique" se passe dans le Wyoming, Cimino a tourné dans le Montana, soit exactement l'inverse du film de Hawks.

Si vous faites gaffe, vous apercevez Mickey Rourke dans un petit rôle (c'est un pote à Champion).

Voilà pour les infos, il y a des tas de choses à dire, mais je vous laisse la parole....

A part çà, j'ai adoré la musique en général, et bien sûr le thème du film, particulièrement quand il est joué par le Heaven's gate band, lors du "bal" à Sweetwater.

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 07 sept. 2012, 22:17

Palinodie a écrit :Sur TCM, en septembre, l'intégrale Randolph Scott, notamment ses films avec Bud Boetticher, ô joie.
Si vous êtes un lecteur attentif de ce topic, vous avez du vous étonner que j'écrive ceci, vu que Randolph Scott n'est pas mon acteur favori.
Même si vous êtes un lecteur attentif, vous avez probablement oublié que je considère que RS est un acteur limité dans le sens qu'il possède certes un peu plus d'expressions que Steven Seagal (tu le savais toi qu'il a 60 ans ?), mais guère plus, 3 au lieu de 2.

Mais apparemment, dans le monde du western, on proclame que l'association RS/Bud Boetticher a produit des chefs d'oeuvres et il me semble vous avoir chroniqué "Westbound" (le courrier de l'or), vous savez celui où j'avais découvert Karen Steele et son physique hmmm avenant.
Ceci dit, on nous avait bien dit aussi que Guerriero savait jouer au foot...

Bref, ces films RS/BB, ça s'appelle le cycle Ranown. Son nom vient de la société Ranown Pictures qui produisit cinq de ces sept films, entre 1956 et 1960.
Et je viens d'avoir eu l'occase, toujours sur TCM, de voir Comanche Station (en vf Comanche Station), le dernier de la série.

Pas mal, de là à crier au chef d'oeuvre, il y a quand même une certaine distance, à peu près la même entre un tir dans les tribunes de Guerriero et un but.

L'histoire est relativement simple, un type, Jefferson Cody (RS) se rend chez les Comanches pour leur racheter une femme blanche captive. C'est Nancy Lowe que toute la région recherche depuis un mois, enfin tous les mecs que 5000 $ intéressent, vu que c'est la récompense qu'offre son mari. Cody est rejoint par 3 outlaws qui vont tenter de lui piquer Nancy pour toucher la récompense. Et puis les Comanches rodent toujours dans le coin, prêt à récolter des scalps.
Evidemment, vu que RS est le héros, pas de surprise, il gagne à la fin.

Maintenant, c'est au dessus de la moyenne, parce que les personnages ne sont pas trop sommaires, chaque outlaw est bien identifié, le chef à la fois attiré par la femme et prêt à la dézinguer, puisque les 5000 $, c'est live or dead (entre le viol perpétuel et la mort, le mari a choisi...), le jeune disciple du chef et prêt à le suivre, quoiqu'il fasse et celui, tout aussi jeune, qui se pose des questions.
RS, lui même fait montre d'un peu d'émotivité, d'abord parce que Nancy (jouée par Nancy Gates) le trouble un peu et que lui même depuis 10 ans recherche sa propre femme enlevée par des Comanches, ce qui explique son intervention du début du film, ce n'est absolument la prime qui le motive.

Il y a effectivement pas mal de psychologie assez fine, par exemple, le chef des outlaws, joué par Claude Akins (qui est second rôle dans des 10aines de westerns, souvent le méchant, et tiens, il a joué dans le Retour des 7 mercenaires) appuie là où ça fait mal, en insinuant que le mari aurait du lui même participer au sauvetage de sa femme.
Par contre, alors que les 5 sont traqués par les indiens, ça manque un peu de suspense, il n'y a pas assez de tension, je pense par exemple à The Big Sky, quand les indiens rodent autour du bateau, mais qu'on ne les voit pas.

Et puis, les Comanches, faut voir les acteurs qui les interprètent, le chef gras du bide, pas le morphotype qui convient et affublé d'une crête à la iroquoise, alors que les Comanches, c'est plutôt des longues nattes, tapez Quanah Parker dans Google Images pour vérifier.

En résumé, un western regardable, mais sur le thème (les femmes enlevées par les Indiens), il y a beaucoup mieux , évidemment The Searchers (La Prisonnière du désert), mais aussi Two Rode Together (Les 2 Cavaliers), voire Day of the Evil Gun (le Jour des Apaches).

P*tain, mec, tu commences à être ennuyeux, ya pas la moindre anecdote marrante !
Ben ouais, qu’est ce que tu veux que je te dise, tiens Nancy Gates, en voilà une que je vais oublier immédiatement, il lui manque quelque chose, ce je ne sais quoi (et pas forcément 20 cm de tour de poitrine) qui fait qu’une actrice est magique ou pas, les 2 comparses sont trop pâles, RS reste RS, ah tiens si, un petit truc du scénariste : on découvre, juste avant que RS ne fasse son Lucky Luke (le poor lonesome cow-boy qui s’éloigne sans rien réclamer), que le mari est aveugle, ce qui explique qu’il n’est pas parti négocier lui-même avec les Comanches, mais pas où il a trouvé les 5000 $, vu la bicoque qu’il habite, enfin heureusement RS n’a rien réclamé !

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Re: Le monde du Western

Messagepar Vixxens » 13 sept. 2012, 19:11

Tiens, j'avais pas connaissance de ce topic.
Alors, je suis un fan de western également, mais pas un connaisseur pointu. Dans ma westernothèque (o_O), je mettrais en premier Little Big Man, qui est pour moi, un film culte.
Viennent ensuite Vera Cruz et Les Professionnels, tous les 2 avec l'immense Burt Lancaster. Un tour du côté de "Réglements de compte à OK Corral" avec encore une fois Burt, son acolyte Kirk Douglas, et la splendide Deborah Kerr.
Pour terminer, un film bien plus noir et dur: La Horde Sauvage qui marque la fin des cowboys, et la transition vers le 20ème siècle.

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 20 sept. 2012, 00:12

Palinodie a écrit :Sur TCM, en septembre, l'intégrale Randolph Scott, notamment ses films avec Bud Boetticher, ô joie.
Bon, je crois que le ô joie était de trop.
Après x films avec RS, j'en ai ma claque, trop de bagarres avec 12 000 coups de poings et le Randolph qui ressort de là la mèche impeccable, les fringues à peines froissées, toujours la même expression qu'il drague une jeunesse (en général, elles ont au minimum 20 ans de moins) ou qu'il combatte des indiens au physique d'émigrés slaves légèrement portés sur la vodka, dans des films au scénario prévisible tournés toujours dans les mêmes décors certes naturels des Alabama hills, à Lone Pine, je vous jure, il y a des scènes de poursuites dans exactement les mêmes ravins et le même canyon d'un film à l'autre, "déjà vu" disent les amerloques.
Le bon Randolph n'est pas non plus un révolutionnaire, lui, c'est un américain 100%, il a même tourné (et probablement produit) dans "7th cavalery", dans lequel il défend Custer pied à pied, Custer le vaincu de Little Big Horn, parce que môssieur voulait écraser tout seul les indiens, plutôt que d'attendre les renforts, c'était hallucinant de mauvaise foi.

Il est vrai que les films avec Boetticher sont un peu plus exaltants, le "Comanche station" de la semaine dernière, mais aussi "The Tall T" en vf "L'homme de l'Arizona" (de toute façon, en France, pour "traduire" les titres de westerns, on a passé en revue tous les états susceptibles d'avoir vu évoluer dans leur histoire des mecs avec des flingues, le Nevada, le Texas, le Kansas, le Missouri, mais aussi la Virginie, le Wyoming, je pourrai presque tous vous les citer).
Déjà, l’héroïne, au lieu d’être une vingtenaire pas trop mal (mais pas trop connue non plus pour ne pas faire de l’ombre à RS), c’est une quadragénaire (plus que 10 ans d’écart…) et connue, voire célèbre, hélas c’était 25 ans plus tôt, quand toute jeune et toute mignonne, elle incarnait Jane au côté de Tarzan, le seul, le vrai, Johny Weissmuller, c’est Maureen O’Sullivan, là, elle a 46 ans, et croyez moi, elle a pris cher, non pas pour le cachet, mais l’âge, c’est sûr, ca fait des ravages ou alors l’alcool peut-être, on croirait qu’elle est couperosée (oui, c’est ça, va chercher dans le dico).

Franchement, je ne l’avais pas reconnue et comme j’avais lu son nom au générique, j’attendais son entrée en scène, au bout de 15 mn, toujours pas de Maureen, quand une diligence se pointe pour recueillir RS (qui a perdu son bourrin dans un pari stupide), j’ai bien vu une passagère, mais je n’ai pas tilté.
Au bout de 30 mn, quand des outlaws venaient de stopper la diligence et pris la passagère en otage (c’est la fille du mec le plus riche du coin, probablement un centenaire, vu l’âge de la fille…), j’ai du me rendre à l’évidence, c’était Maureen O'Sullivan.
Bref, RS, par hasard, est coincé au milieu de tout ça, mais il va emballer, au passage la Maureen, pourtant just married, faut dire que son mari est un salaud de première, quand il voit que les outlaws risquent de le tuer, il leur vend quasiment son épouse, en révélant la richesse de son popa et en se proposant d’être l’entremetteur pour les ravisseurs.
Bon petit film qui reste dans la problématique de « Comanche Station », une femme, enjeu à la fois financier et sentimental entre plusieurs hommes, par rapport à la production moyenne de RS, c’est sans doute ça qui fait que l’association BB/RS a été valorisée, le reste étant quand même souvent médiocre.

Je ne vais pas m’étendre plus avant sur ce film, mais plutôt vous narrer « Wichita, en Vf « Un jeu risqué », t’as compris le principe maintenant, quand t’as un titre de ville ou d’état, tu mets carrément autre chose comme titre français et quand il n’y en a pas, tu en mets un.
C’est en fait une nième resucée de l’histoire de Wyatt Earp, mais elle est tournée par Jacques Tourneur, évoqué plus haut dans « Le passage du Canyon ».

Du coup, il y a une scène d’ouverture d’anthologie, des texans mènent leur troupeau à Wichita, Kansas (guess what, ça a été aussi filmé en Californie, mais c’est splendide), en 2/3 phrases échangées entre les cow-boys, tu comprends qu’ils ont hâte d’arriver et de faire une fiesta carabinée, ils s’arrêtent pour camper, quand au loin (musique de circonstance), ils aperçoivent un cavalier immobile, rien que là, t’es scotché sur ton fauteuil.
Ce cavalier, c’est Joël Mc Crea qui joue Earp, le même âge sensiblement que RS, sinon rien à voir, un physique un peu dans le genre de William Holden, et donc un vrai acteur et dirigé par un vrai metteur en scène : il y a une bagarre au début du film, en 3 coups de poings, c’est terminé, comme dans la vraie vie quoi.
Earp est un chasseur de bisons, qui voudraient investir dans quelque chose à Wichita, passé de bourgade sans intérêt à ville champignon par la grâce du railroad qui vient d’être construit, attirant donc tous ceux qui veulent vendre leur bétail dans l’Est.
Corollaire, il va falloir accueillir tous les cow-boys, réputés pour être des troublemakers quand ils ont 3 grammes et plus.

Or, Wichita n’a pas de véritable marshal...

Tiens t’as pas dit sheriff !

Sache, ignare, que pour une local town, c’est un marshal qui fait respecter law and order, si c’est à l’échelle du comté tout entier, on parle de sheriff et arrête de m’interrompre, s’il te plaît !
Donc Wichita n’a pas de véritable marshal, dans un premier temps, Earp va refuser, mais lorsque la prévisible fusillade nocturne éclate, un gosse est tué (dans le film, il s’appelle Michael Jackson !), du coup, Earp prête serment , porte l’étoile et met les fauteurs de trouble en prison, puis interdit le port d’armes en ville.

Evidemment, ce n’est pas du gout des notables qui l’ont pourtant mis en place et là le savoir faire de Tourneur éclate, c’est une succession de scène dans lesquelles on voit bien apparaitre les jeux de pouvoirs (le pouvoir polique, le pouvoir économique, la presse, ne manque que l'Eglise), il y a des dialogues qui résonnent encore aujourd’hui « si les citoyens ne sont pas armés, comment vont-ils se défendre », bref c’est passionnant, même si prévisible, Wyatt va gagner, épouser la fille du big boss et partir vers de nouvelles aventures à Dodge City.
Oui, parce que ça reste un western, cad pas mal d'actions, des fusillades, des duels, des embuscades, je vous rassure hein...

Ah oui, l’actrice principale, c’est Vera Miles, citée plusieurs fois ici et là, là encore, un choix gagnant, non franchement si vous avez l’occase de voir ce film, ne la ratez pas, c’est court 80 mn, mais il y a de la matière !
Dernière modification par Palinodie le 15 janv. 2013, 17:56, modifié 1 fois.

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Re: Le monde du Western

Messagepar DCD » 20 sept. 2012, 09:30

Joli prose encore une fois, qui m'a fait me pencher sur la vie de Wyatt Earp, qui ressemble à un roman !

En effet il y a de la matière avec un homme pareil !

Pour l'anecdote, il aurait rencontré un certain Marion Morrison sur le tournage de l'un de ses premier film de de cow-boy :-D

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 20 sept. 2012, 09:32

Je m'aperçois, à la relecture, que je n'ai pas précisé que Wyatt Earp a vraiment existé, et que par rapport au film " Wichita", il a bien été chasseur de bison, puis par la suite marshal dans plusieurs villes, mais pas à Wichita, où c'était un simple collecteur de taxes, éventuellement un contractuel qui donnait des amendes, probablement sur les chevaux mal garés...
Dans ce film, Earp rencontre Bat Masterson, une autre légende de l'Ouest et l'initie au mantien de l'ordre avec sa fameuse phrase intégrée dans un dialogue, « Fast is fine, but accuracy is everything. » (« La rapidité c'est bien, mais la précision c'est tout! »), dans la réalité, si Bat a bien travaillé comme journaliste, ces 2 là ne se rencontrent que bien plus tard à Dodge City.
Et puis évidemment, la romance qu'on lui prête (sans intérêt) dans "Wichita" n'a existé que dans l'imagination des scénaristes, puisque, c'est incontournable, il faut une femme dans un western.


Si Earp est si "populaire" à Hollywood (13 films plus ou moins importants recensés depuis 1939 et certainement pas mal d'autres avant), c'est qu'il y a terminé sa vie et a servi de conseiller technique en quelque sorte dans les années 1920. Il y aurait même rencontré le tout jeune John Wayne !

Ceci dit, allez sur Wikipedia (plutôt la version anglaise), sa vie, c'est un truc de dingue, il a sillonné tous les USA, y compris l'Alaska, a été dans bien d'endroits chauds sans y être une seule fois blessé sérieusement, a tout fait, tantôt du bon côté de la loi, mais pas toujours, bref valait mieux être son pote que son ennemi, quoique il y a eu aussi des dégats dans son camp, à commencer par ses propres frères qui, eux, n'ont pas eu sa chance, 1 tué, 1 estropié.
Dernière modification par Palinodie le 20 sept. 2012, 09:44, modifié 1 fois.


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