Le monde du Western

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Palinodie
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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 07 déc. 2013, 11:36

Après relecture de ton post, Ambroise, ce n'est pas "mon" topic, donc je t'invite à le pourrir sans vergogne.

Après relecture de ma liste, je m'aperçois qu'elle se tient pas trop mal, des histoires "fortes", un casting impeccable (même si pas toujours des superstars ultraconnues, exemple Elisabeth Threatt dans Big Sky ou Denise Darcel dans Westward the women ou Joanne Dru, ma chouchoute...) avec notamment des seconds rôles d'enfer (là John Ford tient la corde !), et tiens des rôles féminins qui ne sont pas juste là pour le décor (mis à part peut-être the wild bunch), une réalité "historique" sinon respectée à la lettre, du moins pas trop écornée, des dialogues souvent percutants (True Grit, quelle merveille...), des paysages et encore des paysages (seule exception notable The man who shot...) et oui, j'aurais pu aussi y intégrer Rio Bravo, ah Angie Dickinson en guêpière et en bas noirs...
Dernière modification par Palinodie le 07 déc. 2013, 12:13, modifié 1 fois.

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 07 déc. 2013, 11:44

ambroisepare a écrit :
Palinodie a écrit :Mes 10 westerns favoris ?

Je viens de lire ton post, Ambroise, et je vais essayer de répondre sans trop réfléchir

Big Sky (La captive aux yeux clairs)
The man who shot Liberty Valance
The Searchers (la prisonnière du désert)
Westward the women (Convoi de femmes)
Wagon master (le convoi des braves)
Jeremiah Johnson
The wild Bunch (La Horde sauvage)
Stalking Moon (L'homme sauvage)
The Naked Spur (l'appât)
True Grit (la version de 2010)

Soit quand même 4 films en NB, 5 films des 50's, 3 des 60's , Hawks, Ford, Mann, Pollack sont bien là etc .

Evidemment j'aurais pu aller jusqu'à 12 et ajouter Heaven's Gate (la porte du paradis, version longue) ou The Big Country (les grands espaces) ou continuer jusqu'à 15 avec Shane (L'Homme des vallées perdues), avec Open range, avec The missing (les disparues) ou poursuivre jusqu'à.... mais ce serait tricher !

La vache, c'est trop dur !
Je te l'avais dit c'est trop dur... :mrgreen:

Bon je m'y colle:

1 The Wild Bunch
2 Stagecoach
3 The Oxbow incident
4 Rio Bravo
5 The Good the Bad and the Ugly
6 Winchester 73
7 Butch Cassidy and the Sundance Kid
8 My darling Clementine
9 The Man who shot Liberty Valence
10 The Searchers

Et en prime, à part, et parce que c'est un souvenir d'enfance ému, tu temps de Télé Luxembourg, Un Pistolet pour Ringo...

Image
autoportrait de l'auteur en amateur de western :-P

The Oxbow Incident, j'ai découvert ce film l'année dernière, un film de Wellman (Westward the women, c'est lui), ça m'a interpellé, mais bon, je n'ai rien écrit la dessus, pourtant tout est là, le scénario, les acteurs avec pas mal de seconds rôles entrevus ici et là, la morale de l'histoire, bref je t'en laisse la primeur avant de trop en dire.

Allez, je vais préparer un post sur 2 films de Delmer Daves diffusés en ce moment sur les chaînes ciné de Canal...

Sinon, nice hat, mais en même temps, au détour d'un bois ou de n'importe quoi d'ailleurs, ça peut effrayer...

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 07 déc. 2013, 16:00

Ambroise, quelques posts plus haut, place juste après ses 10 westerns préférés « Un Pistolet pour Ringo » un western rital que je ne connais ni des lèvres ni des dents, mais qui l’a marqué probablement parce qu’il l’a vu pendant son enfance/adolescence et c’est ce qui se passe pour moi en partie avec « the last wagon « de Delmer Daves (1956).

Remettons une fois de plus les pendules à l’heure, j’ai du voir ce film dans les sixties, sur la deuxième chaine quand elle est passée en couleur, ce qui situe mon visionnage en 1967 ou en 68, avant que je ne sois happé par les copains et les sorties, les parties de tarot au troquet, les boums, les bals etc.

A cette lointaine époque, j’étais interne, mon train de retour au lycée devait être vers 19h, ce qui me faisait louper à tous les coups la fin du film de la 1ère chaîne qui démarrait vers 17h30 –p*tain, fallait prendre sa valoche au moment où l’issue de la seconde guerre mondiale étaient encore incertaine, les japs aux aguets dans les buissons, le danger rouge menaçant, le criminel pas démasqué, l’héroïne (l’actrice, pas la seringue hein…) toujours pas embrassée, etc. - aussi je me rabattais sur celui diffusé sur la 2ème chaîne vers 14h, problème, il se situait après le repas dominical et sacré, lui programmé à 13h, - donc après l’apéro, la séquence du téléspectateur regardée religieusement, presque autant que la messe qui avait occupé une partie de la matinée et à laquelle je n’ai échappé qu’un peu plus tard sous le prétexte (fallacieux) de faire mes devoirs en prévision de préserver mes chances pour les bacs (eh oui, il y en avait 2, quelle galère…) - en espérant que la séquence débarrassage de table et essuyage de vaisselle ne dure pas trop longtemps ( y en avait toujours 1 dans la fratrie qui se réfugiait aux chiottes !).

Vache, ça nous éloigne un max du sujet !

Disons que ça laisse un peu de temps à NLF et à ses disciples de préparer une réplique de moins en moins cinglante, bref, ce dimanche là, soit le repas avait été plus long que d’hab’ ou j’avais trop laissé tourné l’heure aux chiottes, quand j’ai allumé la TV, le film était commencé et la première séquence était d’une telle intensité/originalité qu’elle s’est imprimée dans mon cerveau : un type est enchaîné à une roue de chariot (le wagon du titre original) qui a été précipitée dans le vide sur des rochers et le héros 5car c’est de lui qu’il s’agit) ne doit son salut qu’à une anfractuosité desdits rochers.

Ajoutons que la scène se déroule dans un des plus beaux paysages amerloques, le Oak Creek canyon (2ème au hit parade des canyons derrière le Grand Canyon) et que Delmer Daves a eu toutes les peines du monde à y trouver un endroit vierge pour filmer, car, comble de l’ironie, depuis que Daves y avait tourné 6 ans plus tôt, “the broken Arrow” (la flèche brisée), la région était devenue une destination touristique très prisée, ce qui entre parenthèses montre bien l’importance et l’influence qu’avait le genre western à cette époque aux States.
Donc je me rappelais bien de cette séquence et de vaguement la bataille finale contre les Apaches, mais absolument pas du reste et du coup, depuis un moment comme pour mon 1er western, je cherchais de quel film il pouvait bien s’agir.

Or Ciné Classic diffusait ces derniers temps « The last wagon » et forcément j’étais là devant mon écran et ça commence très très fort, imaginez une vallée très encaissée, un cavalier commencer de traverser la rivière qui serpente dans ladite vallée, le plan s’élargit, derrière un arbre apparait un homme embusqué qui dégomme avec sa winchester le cavalier, court vers sa victime et l’achève.
Ensuite il s’enfuit car 3 autres cavaliers apparaissent sur la falaise dominant la vallée, s’ensuit une fusillade, et tel un Ravanelli au temps de sa splendeur ou plus prosaïquement un Valbuéna touché en plein vol, le fugitif simule une blessure, un des tireurs exulte, se découvre et se prend une balle de plein fouet qui le précipite dans le vide, malheureusement son fusil est vide, du coup, la poursuite reprend entre un homme à pied désarmé (en apparence) et 2 types à cheval. Un des poursuivants va payer de sa vie sa naïveté, grâce au coutelas format Bowie dissimulé dans la botte de l’inconnu, mais ce dernier se fait assommer par le dernier poursuivant, c’est un shériff qui promet à son désormais prisonnier une pendaison prochaine et douloureuse.

Le prisonnier, c’est Richard Widmark, qui joue ici un blanc élevé par des Comanches, Todd, ce qui tendrait à expliquer sa sauvagerie, et non un métis comme parfois c’est écrit sur certains résumés du film, ce qui est très peu plausible, Widmark aurait pu être un des acteurs favoris d’Hitler avec ses cheveux blonds et ses yeux très bleus.
A ce moment du film, Widmark n’a pas ouvert la bouche, il ne le fera qu’au bout de 20 mn, le film lui-même est dépourvu de tout dialogue pendant 8 mn, ce qui est quand même assez exceptionnel, donc le spectateur pendant tout ce temps reste dans l’expectative et …

Dis donc, ça vient à quel moment ton grand choc télévisuel qui a traversé les époques, je veux dire la séquence de la roue du chariot.

Mais t’as tout lu jusqu’ici, dis donc et en plus t’as de la mémoire, bravo !

J’y viens, le duo shériff/prisonnier rencontre une caravane, qui accepte le shériff et son prisonnier, celui-ci est donc enchaîné à une roue, le shériff est si brutal avec son prisonnier qu’il doit se résoudre sous la contrainte des « caravaniers » à lui laisser les mains en partie libres, ce dont RW va très vite profiter pour tuer d’un coup de hache son geôlier, on est au milieu des fifties, on échappe donc au spectacle du cadavre coupé en deux.

Evidemment après cet « incident », Todd, le Comanche, est fermement réenchaîné et c’est à partir de ce moment là que le film dévie de son destin de western de premier plan : figurez vous que les jeunes de la caravane,3 filles, 3 garçons dont le petit frère de l’une d’elles, décident de se barrer en douce au milieu de la nuit pour aller se baigner dans une source pas très loin du campement, d’ailleurs Daves en profite pour glisser un dialogue très ambigu sur le fait de se déshabiller tout de suite ou pas.

Et c’est Todd, après un court échange très crédible et aux petits oignons entre lui et un des jeunes garçons visiblement perturbé par ses hormones et la perspective de se baigner avec des filles en maillot de bain, qui doit, depuis sa roue à laquelle il est toujours très attaché qui doit faire le guet et éventuellement donner l’alarme si les Apaches qui ne sont manifestement pas très loin attaquent.

Quand les « jeunes » reviennent (la baignade ? foin de bikini, du maillot version 1850 qui va du genou aux épaules…), tout le monde est mort, massacré par les Apaches, sauf Todd, cf ma première séquence mémorable.
Evidemment le premier réflexe serait de suspecter Todd, mais obviously une des jeunes filles, Jenny, a craqué pour lui, elle fait remonter la roue avec Todd, il ya un grand débat, on fait quoi de Todd, là les characters se dévoilent il y a 2 demi-sœurs, une garce raciste et une métis, 2 jeunes types dont 1 qui partage les opinions de la garce (par ailleurs très jolie…), plus le petit frère de Jenny qui s’est de suite pris d’affection pour Todd, bref ça discute ferme et on arrive à la conclusion que seul Todd peut sortir le groupe du piège qu’est devenu le canyon, par ses connaissances topographiques et des moeurs des indiens, fussent-ils Apaches, Jenny a super bien joué son rôle d’avocate de la défense, mais quand même par précaution et sous la pression des autres membres du groupe Todd reste enchainé, simplement on l’a détaché de sa roue.

Va s’ensuivre un tas de péripéties, une morsure de serpent, les Apaches, la rencontre avec des soldats (attention si Todd est reconnu, il va être de nouveau prisonnier), les Apaches de nouveau, la première nuit de Jenny et de Todd (on est toujours dans les fifties, tout est suggéré…), l’alternative qui s’offre à Todd, s’enfuir ou rester et dans cas finir en taule ou pendu, une grosse baston, scène finale au tribunal, dans laquelle on apprend les raisons de la tuerie du début, allez je vous dévoile la fin, le juge va condamner Todd à rester éternellement avec Jenny.
Et là me vient une réplique d’Audiard « je ne vois pas bien la différence » lorsqu’un jeune séducteur était sommé par le père de sa conquête de choisir entre les menottes ou le mariage…

Franchement un western très nettement au dessus de la moyenne, mais ça reste du Delmer Daves (cf .viewtopic.php?p=279284#p279284 et cf viewtopic.php?p=191151#p191151), beaucoup de « bons » sentiments, les Apaches massacrent oui, mais c’est parce qu’ils avaient de bonnes raisons pour le faire, les personnages sont trop d’une pièce, dès que tu as cessé d’être un teenager, tu t’en aperçois bien, l’évolution des personnages racistes reste peu crédible, les Apaches ont, coup de bol énorme, omis de tout piller comme d’hab’, et puis, Widmark à qui est dévolu ce rôle ô combien ambivalent de Todd, s’il convient très bien dans ce character très torturé (il a joué x characters du même tonneau dans sa carrière), outre qu’il a 20 ans d’écart avec Jenny/Felicia Farr, on voit pas bien la raison de cette attirance de la part de Felicia, enfin les goûts et les couleurs…

Excellente actrice, cette Felicia Farr, elle fera se pâmer plusieurs critiques lors de sa performance dans un autre western, « 3h10 pour Yuma » (1957) et puis après avoir rencontré Jack Lemmon et avoir tourné « kiss me, stupid » (1964) de Billy Wilder, LE director préféré de Jack Lemmon, elle mettra, comme pratiquement toutes les actrices en ce temps là sa carrière au cinoche en veilleuse pour jouer son rôle d’housewive.

Ah dans le rôle du gamin qui cherche en quelque sorte un second père en la personne de Todd, il y a Tommy Rettig, le garçon qui officie dans « River of no return » avec Marylin, cf. viewtopic.php?p=294510#p294510

Apparemment les westerns de Delmer Daves aujourd’hui sont plutôt bien reconsidérés, c’est effectivement toujours visible, mais pas dans mon top 10, ni même le 20, mais je ne suis pas certain que « « Un Pistolet pour Ringo » passe encore la rampe aujourd’hui, à toi de voir Ambroise…

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sablonnais
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Re: Le monde du Western

Messagepar sablonnais » 07 déc. 2013, 17:37

Bertrand Tavernier lance une collection chez Actes Sud consacrée au western littéraire "L'ouest le vrai" :

http://m.nouvelobs.com/article/20131205 ... lisme.html

http://www.lefigaro.fr/livres/2013/09/1 ... estern.php

http://www.la-croix.com/Culture/Livres- ... 06-1056793

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Re: Le monde du Western

Messagepar berkeley1987 » 23 déc. 2013, 15:15

j'ai découvert la semaine dernière 'la captive aux yeux clairs'; étiqueté 'western fluvial' et en NB c'est un film à la fois orginal et surtout excellent. dans la catégorie 'couleurs' j'aime bien 'le bon, la brute et le truand', et dans un genre proche du western, je conseille 'le trésor de la sierra madre'

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 19 janv. 2014, 14:22

Ce soir sur Arte, à 20h40, "Shane" (l'homme des vallées perdues), viewtopic.php?f=8&t=6502&p=283564&hilit=shane#p283564

Demain, "Red river" (la rivière rouge), un autre grand western de Howard Hawks (1948) avec John Wayne, Montgomery Clift, Walter Brennan et Joanne Dru.
John Wayne a un rôle suffisamment différent de celui qu'il a laissé dans la mémoire "cinématographique" que John Ford, qui le connaissait pourtant bien, a pu déclarer lors de la sortie du film : " Je ne savais pas que ce grand son of bitch savait jouer" ("I didn't know the big son of a bitch could act").

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Aventurix
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Re: Le monde du Western

Messagepar Aventurix » 05 févr. 2014, 21:48

En ce moment sur le cable : Shalako,western avec Sean Connery et Brigitte Bardot. :gne:

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Palinodie
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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 10 févr. 2014, 19:50

Vous n’avez pas envie de vous taper un max de westerns et donc vous cherchez en quelque sorte un film qui serait un condensé de pas mal d’autres, ça permettrait de gagner du temps pour consulter FB ou ses mels ?
Et bien, voila « The Moutain Men », un film de 1980, en conséquence réalisé bien après l’âge d’or présumé du genre et par un inconnu (qui a du le rester à mon sens..) et subtilement transformé en vf en « La fureur sauvage », du coup de ce côté de l’Atlantique ça t’évoque plutôt Bruce Lee !

Alors la-dedans, on trouve l’époque et l’ambiance de « Across the wide Missouri cf viewtopic.php?f=8&t=6502&p=196430&hilit ... ri#p196430), avec au moins un élément de « Run with the Arrow » (la poursuite avec les Crows évoquée ici dans viewtopic.php?f=8&t=6502&p=312828&hilit=Arrow#p312828), l’auteur a forcément pensé à « Jeremiah Johnson », voir viewtopic.php?f=8&t=6502&p=203819&hilit ... on#p203819, mais si vous voulez un conseil, regardez plutôt les films susnommés plutôt que « The Moutain Men » qui, à part des paysages naturels formidables (le Wyoming, le parc du Grand Têton –n’oublions que ce sont des frenchies qui ont exploré ces régions en prems-, Yellowstone) ne casse pas 3 pattes à un canard.

Déjà, le choix des acteurs principaux, des quasi-sexagénaires affublés d’une perruque luxuriante et toujours hyper-propre, j’ai nommé Charlton Heston et Brian Keith, le premier je n’insiste pas c’est Ben-Hur qui a terminé en apologiste de la possession d’armes aux States, le second, c’est un bon acteur de second rôle qui a écumé, entre autres pas mal de westerns, tous les 2 jouent des trappeurs spécialisés dans le castor, alors que du fait de la création des chapeaux en soie, les peaux de castor ne valent plus grand-chose, qui hantent les territoires du NW americain depuis 20 ans et cotoyent régulièrement les natives,dans cette région, les Crows et les Blackfeet qui sont,entre eux, des ennemis héréditaires.
Les 2 se trouvent pris au milieu de cette rivalité, plutôt du côté des Crows, et Heston, par un concours de circonstances, assomme la femme du big chef blackfoot, lequel est tellement machiste (« are you a slave ?» « no, I’m a woman, it’s the same ») qu’elle tombe amoureuse du « beau » trappeur. Le blackfoot en conçoit un juste courroux et n’aura de cesse de reprendre son épouse qui va donc, comme les forts autour de Verdun, être prise et reprise plusieurs fois.

Donc pas mal de poursuites, d’action dans ce scénar’ écrit par le fils de Charlton (du favoritisme, vous croyez ?), pourquoi pas, mais là où le bat blesse, c’est qu’il y a trop d’invraisemblances, je ne parle pas des erreurs « historiques, par exemple il y a une tribu entière massacrée par leurs rivaux, ce qui est incompatible avec la réalité (en cas de conflit, pas de massacres, les prisonniers deviennent des esclaves), mais de ce qui gêne dans l’appréciation de l’intrigue, à commencer par les Indiens( qui sont joués exclusivement par des non-indiens -et ça se voit, je dirais même que ça nuit à la crédibilité des personnages- ) qui vont quasiment se suicider quand ils combattent, déjà en attaquant 1 par 1, juste le temps que les white men recherchent leur fusil (corne avec de la poudre, verser dans le canon, bourrer avec une tige etc.) la fin, je ne vous dis rien sinon que ça se termine bien pour Charlton et sa dulcinée (jouée par une mexicaine), Running Moon, transformée en « Moineau bleu » dans la v.f !.

C’est dommage, il y a quelquefois des moments forts, quand le chef blackfoot parle de la variole « ce cadeau des blancs qui nous tue, même les loups ne veulent pas manger nos cadavres », la condition des trappeurs du la 1ère moitié du 19ème siècle est pas mal rendue, avec ces » rendez-vous » (une réunion de tous les trappeurs qui vendent leurs peaux à un acheteur unique –lequel en profite bien-, tout en picolant et s’envoyant en l’air avec des indiennes décidemment peu farouches. A ce propos, j’ai lu dans un ouvrage très sérieux que les jeunes filles indiennes avaient une assez grande liberté sexuelle, déjà par le fait qu’elles utilisaient des moyens contraceptifs tout ce qu’il y a d’écologique (des herbes), tu penses que ça devait changer des filles blanches corsetées…

Pas d’énervement toutefois, il n’y aucune scène de nu dans ce film, les scènes les moins ragoutantes sont celles où un trappeur essuye ses mains grasses dans la chevelure de la squaw qu’il vient d’échanger contre un canasson…

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 13 févr. 2014, 18:04

Lors du dernier post, j’avais parlé/écrit de gagner du temps, je récidive aujourd’hui en proposant de regarder le trailer du western du jour sur http://www.youtube.com/watch?v=zCoyD6-il00, ça dure moins de 3 mn et vous avez quasiment le best of, à savoir les scènes les plus originales, un aperçu des acteurs et à la limite, certains vont encore gagner quelques mn en évitant de déchiffrer laborieusement ce qui suit…

Mais commençons par le titre français une fois n’est pas coutume, « Amour, fleur sauvage » et là, je vous propose un jeu, quel est le titre américain original ?

« Love , wild flower ? » of course, not, de toute façon, ne cherchez pas, c’est impossible à trouver tellement c’en est inconcevable, on a affaire en quelque sorte à un record du monde tant c’est éloigné de la réalité de cette histoire de vengeance/justice, même si en route le mec qui porte l’étoile va rencontrer l’amuuur, donc j’abrège le suspense, il s’agit de «Shotgun », le fameux fusil à canon court, objet par lequel le film va débuter et se terminer également lors d’un des duels les plus originaux filmés dans un western.

Autre scène qui sort de l’ordinaire, celle où un méchant joué par Robert J. Wilke (lui, c’est le bad guy par excellence, il n’a quasiment joué que des rôles de cet acabit x fois) est attaché par des lanières de cuir qui rétrécissent au soleil et qui donc le rapproche du serpent à sonnette lui aussi attaché à quelques décimètres de sa tête, vous pouvez visualiser cette scène dans le trailer du film.

Dis donc, ça n’a pas l’air mal, cette scène, le duel final, plus une fille quasi à poil (si, si dans le trailer…), je ne vois pas pourquoi tu fais la fine bouche !

OK, d’abord la fille, c’est Yvonne de Carlo (cf viewtopic.php?p=206212#p206212 et viewtopic.php?p=210730#p210730) une de mes chouchoutes, mais là, à part cette scène dans les roseaux, elle est plutôt malmenée en ce qui concerne son costume, avec ce fute qui lui fait un derrière d’éléphant et cette coiffure improbable, on ne peut pas dire qu’elle est mise en valeur.

A signaler une séquence très courte dans lequel on entrevoit un (naked) postérieur qui se reflète dans l’eau, c’est supposé être celui d’Yvonne, là je ne peux le certifier, mais ces 3 ou 4 secondes devaient fortement faire réagir l’audience en 1955, année de sortie du film.
En tout cas, lors du tournage, Yvonne a rencontré son futur mari, un cascadeur qui officiait probablement comme cavalier apache mais cet heureux homme a perdu une jambe lors d’un tournage d’un autre western, un célèbre celui-là, « How the west was won » , quelques années plus tard.

Mais il y a quand même Sterling Hayden comme acteur principal, lui qui venait d’être consacré l’année précédente dans « Johnny Guitare « ?

Le père Sterling, il s’est pas fatigué, on ne peut pas dire que son jeu est subtil, il est probablement un peu las des cadences infernales (6 tournages en 1955) mais de toute façon, au-delà des acteurs, il aurait fallu un « vrai » metteur en scène et ici c’était Lesley Selander, voir viewtopic.php?p=219556#p219556 et franchement on ressent bien que c’est parfois baclé, les péripéties sont souvent peu crédibles (l’attitude des Indiens est une suite de non-sens), bref LS qui tourne plusieurs films par an n’a pas le temps de s’encombrer de détails qui souvent font le succès d’un film, il y a une ligne directrice dans le scénar’, un marshall poursuit des hors la loi qui ont assassiné son mentor, il rencontre une fille, un chasseur de primes, des indiens rôdent dans le coin, après on ne va pas s’emm*rder non plus à faire que tout çà tienne vraiment debout.

En 1955, le cinoche est encore tout puissant aux States, c’est encore la soirée quasi-obligatoire dans la salle ou le parking/drive in du coin, suffit d’une bande-annonce suffisamment attractive pour que, la semaine suivante, le public vienne en masse, le film est rentabilisé rapidement et Lesley a déjà attaqué le suivant.

Donc «un acteur célèbre, un duel, une scène de torture, une poursuite avec des indiens, une héroïne partiellement dénudée + les paysages magnifiques du Nouveau-Mexique « le tout en un peu plus de 2 mn et le tour est joué…

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Re: Le monde du Western

Messagepar DCD » 14 févr. 2014, 09:35

Palinodie a écrit :A ce propos, j’ai lu dans un ouvrage très sérieux que les jeunes filles indiennes avaient une assez grande liberté sexuelle, déjà par le fait qu’elles utilisaient des moyens contraceptifs tout ce qu’il y a d’écologique (des herbes), tu penses que ça devait changer des filles blanches corsetées…
Chateaubriand confirme ;-)


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