
Qu’ils chantent ou pas, il pleut au Chambon-sur-Lignon. Doukouré et Rivierez ont hâte de retrouver un peu de chaleur. Photo Archives Pascal BROCARD
Le FC Metz profite aussi de son stage au Chambon-sur-Lignon pour intégrer ses recrues. Derrière ce processus, un passage obligé : la chanson du nouvel arrivant.
Lorsqu’un footballeur change de club, il sait qu’il devra respecter une clause implicite. Elle ne figure pas dans son contrat mais représente une obligation vis-à-vis de ses futurs partenaires. Tôt ou tard, il faut y passer, se plier au rituel du petit nouveau : chanter, a capella, sous l’œil rigolard de ses coéquipiers. C’est la forme la plus répandue du bizutage dans les vestiaires professionnels. C’est aussi un puissant moment de solitude pour les premiers concernés.
De notre envoyé spécial au Chambon-sur-Lignon
Avec six nouvelles têtes apparues cet été, le FC Metz pouvait facilement organiser un festival sur son lieu de stage du Chambon-sur-Lignon. « On a plutôt essayé de faire passer deux personnes par jour , explique Albert Cartier. C’était sympa. José Palomino a même fait un petit discours devant les garçons pour les remercier de leur accueil. Et puis, il est retourné s’asseoir. On lui a expliqué que ça ne se passait pas comme ça, qu’il fallait chanter. Avec lui, on a eu droit à un truc argentin un peu folklorique… » Avertissement nécessaire : il faut se méfier de l’expertise musicale d’un coach qui a cru entendre la Macarena, chantée par Juan Falcon. Renseignements pris, l’attaquant vénézuélien a interprété La Bamba pour fêter son arrivée chez les Grenats.
I Am, Goldman Drake…
La compilation de l’été messin aura finalement montré une touche latine et une dominante hip hop. Cheik Doukouré s’est lancé, en anglais, sur un titre de Drake, Jonathan Rivierez a choisi Pom pom pom de Facteur X, quand David Oberhauser optait pour un morceau d’I Am. Et puisque le staff n’échappe pas à la règle, Emmanuel Desgeorges a aussi poussé la chansonnette. « Quand la musique est bonne, de Goldman », a avoué le nouveau préparateur physique. Faute de jury, on s’est une fois encore tourné vers l’entraîneur pour trancher ce concours interne : « Doukouré les a tous mis par terre. C’est lui qui chante le mieux. » Dans le couloir droit de la défense s’élève toutefois une réclamation : « Cheik a chanté en anglais, c’est tout. Sinon, c’était moi le meilleur… »
Une précision de Jonathan Rivierez.
Hors des plages de travail, il s’agit de souder un effectif lors de ce stage et le bizutage en musique est une étape. Le même Rivierez se réjouit par exemple d’avoir rencontré « un bon groupe » mais regrette une tendinite qui le prive des séances collectives. Doukouré, lui, découvre des « gars attachants, jeunes et gentils » mais il « privilégie la récupération dans ☻ [sa] chambre » à ce stade fondamental de la saison. Quant à Falcon et Palomino, ils s’éveillent doucement à la langue française. D’ailleurs, contrairement aux idées reçues, Guido Milan ne joue pas les chaperons. « Ils viennent me voir pour certains exercices à l’entraînement mais je ne suis pas tout le temps avec eux, explique l’Argentin. Ils sont au contact de tout le monde et ils apprendront plus vite avec la répétition des mots. »
Enfin, pour renforcer les liens dans l’équipe, Cartier avait prévu des activités en commun, sur une via ferrata ou un parcours accrobranche, mais les averses incessantes ont contrarié ses plans. « Il va falloir trouver quelque chose », s’inquiétait-il hier, soucieux d’égayer un stage plombé par le mauvais temps. Chanter sous la pluie, peut-être…
Christian JOUGLEUX.
Les Verts malgré tout
Au cinquième jour du stage de préparation, l’affaire commence sérieusement à ressembler à une punition. Après un repli stratégique en salle le lundi, faute de terrain praticable, le staff du FC Metz a décidé, hier, d’annuler la séance d’entraînement de l’après-midi pour privilégier la récupération des joueurs. Les organismes, il est vrai, sont soumis à rude épreuve. Le matin, les joueurs avaient pris part à des exercices intensifs de courses sous une pluie continue et un thermomètre bloqué à 8°. Seule la journée du mardi leur a permis de travailler normalement, au sec, jusqu’ici.
Venue la semaine précédente au Chambon-sur-Lignon, l’équipe de Dijon avait pu profiter d’un temps clément dans un écrin vert propice au travail. Il en sera vraisemblablement de même pour Clermont qui prendra la suite des Lorrains lundi. Le FC Metz a choisi la pire semaine, bien malgré lui, et les mines déconfites des joueurs en disent long sur leurs conditions de préparation en Auvergne. Pour ajouter à l’inconfort de la situation, le match amical contre Saint-Etienne, prévu tout à l’heure (18h), a longtemps été remis en question, à cause d’un stade laminé par les pluies diluviennes. Il fut notamment question de disputer la rencontre sur le terrain de la réserve de l’ASSE, voire de l’annuler purement et simplement.
Albert Cartier et Christophe Galtier se sont régulièrement entretenus par téléphone pour mettre sur pied cette rencontre. Elle aura finalement lieu à l’Étrat, le centre d’entraînement de l’ASSE, et sans public. Un coup dur pour les quelque 2000 personnes du secteur qui avaient déjà acheté leur billet. En revanche, celle-ci se tiendra sans Jonathan Rivierez ni Fadil Sido, respectivement touchés au tendon d’achille et au genou. Les deux garçons passeront des examens ce lundi. Côté Verts, Perrin, Clerc, Sall et Lemoine sont également ménagés.
Metz, pour sa deuxième sortie amicale de l’été après Amnéville (2-3), va s’étalonner à une pointure de Ligue 1. Dans les conditions d’un match de Coupe de France programmé en automne…
Ch. J.