Messagepar Rubesh » 07 janv. 2017, 12:42
Certes l'exercice n'était pas facile, mais il me semble intéressant de revenir en quelques points sur l'intervention du Président. On a assez souvent fustigé la communication du Club pour ne pas reconnaître ici quelques points positifs. Mais aussi quelques pistes d'amélioration que je vais m’efforcer de vous proposer au regard de ma compétence professionnelle dans le domaine de la communication.
LE TIMING
Moins de 24 heures après l'annonce de la sanction envers le Club : très bien
La FORME
>>BS isolé devant la presse : Il aurait peut-être été plus opportun de mettre à ses côtés 1/ le directeur de la sécurité du stade 2/ le capitaine de l'équipe 3/ le responsable des groupes de supporters officiels 4/ un représentant politique du CD 57. Cela aurait permis en effet de montrer que tout le monde était mobilisé, scandalisé, indigné (ce qu'il disait dans son discours > le fond, on y viendra), l'extra sportif comme le sportif, et la sphère politique qui vient d'engager un financement à hauteur de 30 millions. L'argument selon lequel les 2 points en moins peuvent faire descendre le Club et avoir des conséquences sur l'image de la Ville et du département au moment où un investissement lourd (> emplois à la clé) ont été acté (ville, département, région, état) est aussi à mentionner.
>> La durée de l'intervention : 20 minutes environ. Trop long assurément. Le message est bon et structuré mais ne permet pas aux médias d'effectuer une synthèse de qques minutes sans risque d’enlever des éléments importants du discours de BS. Il aurait fallu privilégier une intervention de 5-7 minutes maximum en disant en substance : 1/ On est scandalisé 2/ C'est inacceptable au regard d'autres exemples 3/ On va faire appel 4/ J'ai déjà reçu le soutien de nombreux clubs 5/ Je demande aux autres clubs qui comprennent notre démarche de nous rejoindre dès aujourd'hui ("élan de solidarité").
>> Le rythme : un peu poussif. Le contenu était là (on va y venir), mais les blancs entre les phrases, le fait de lire sur des feuilles, donne une impression d'ensemble peu dynamique (ou alors y verra-t-on une colère froide, à débattre). Quoiqu'il en soit, une voix plus énervée, un discours plus court, et des gens qui acquiescent de la tête autour de lui auraient été plus performants en terme d'image et de communication.
LE FOND
>> Le Bataclan : Ahhh on va en reparler car les réseaux sociaux se sont emparés de suite de cette phrase. Etait-ce prémédité ? Beau cas d'étude pour des étudiants en école de com. Toujours est-il que l'on peut y voir des points + (1/ marque les esprits 2/ assure une reprise du point presse par les medias) comme - (essentiellement que l'on ne peut pas comparer la perte de 2 points avec la mort de dizaines de gens. Il fait appel à l'affect avec ce gros risque de retourner des gens contre lui). Quitte à vouloir marquer les esprits, il aurait peut-être été plus judicieux de lancer un truc genre "Les maux de tête de Lopez n'ont-ils pas le même prix que le doigt du stadier". A travailler, mais je pense que la comparaison avec le Bataclan risque de lui desservir du genre "Hey c'est bon t'es pas mort, ce n'est que du foot et deux points".
>> Les exemples des autres incidents : Très bien. Juste un bémol sur la sanction que BS n'a pas retrouvé sur le match où le stadier a perdu un doigt. sentiment qu'il était perdu dans ses notes.
>> L'énonciation des faits et le point sur l'affaire : Très bien même si le fait de vouloir être trop exhaustif aseptise un peu l'enjeu du point presse qui était de dire que le Club n'est pas content ("quelle faute a-t-on commise ? on est qu'une victime")
>> Les mesures : l'énonciation de la mise en place d'une commission sur des travaux à effectuer au sein du stade est positive et montre que le Club n'attend pas qu'on lui dise ce qu'il doit faire.
>> La solidarité du peuple messin : C'est bien de le dire, mais aurait du aller plus loin, car si il dit que "18998 supporters" ont eu ce soir là un comportement adapté, il ne peut pas maintenir sa décision de ne pas reconnaître la Horda. Il rappelle plusieurs fois que les responsables n'ont rien à voir avec le groupe. Il aurait donc dû profiter de ce point presse pour annoncer qu'au regard des éléments portés à sa connaissance, il levait sa sanction contre la Horda. Quoiqu'en disent certains forumistes, la Horda bénéficie sur Metz et son département (voir ailleurs en France et en Europe si on regarde les banderoles qui ont fleuri dans les stades après la sanction contre eux) d'un capital sympathie assez fort comme acteur de la vie du Club (d'autant plus depuis que la Justice a démontré que les lanceurs de pétard n'était pas membre de la Horda) et on ne peut appeler à la solidarité de tous les amoureux du FC Metz sans les réintégrer.
Voilà mon analyse du matin. On peut en conclure que le point presse a été dans l'ensemble positif, mais qu'il aurait vraiment gagné en étant plus concis (aucun des medias ne reprendra la totalité du point presse sauf Graoully Mag), plus indigné (il faut des fois tendre l'oreille alors que l'objet du point presse est de dire que l'on est scandalisé. Problème de forme et de fond), plus rythmé (les blancs semblent durer des heures) avec deux-trois phrases chocs (Un stadier a-t-il moins d'importance que Lopez ? - La France du foot s'indigne contre cette décision inique ! - On va faire appel et pas se laisser faire ! - Il n'y a pas les grands clubs et petits clubs de Province, et on va vous le montrer ! - On va se battre jusqu'au bout car nous sommes victimes ! - Sachez que le peuple grenat est debout et mobilisé ! ), et surtout en ne laissant pas BS seul à la tribune face aux medias (on ne peut pas dire "on", dire qu'on est soutenu, etc et se retrouver tout seul face aux micros. Inconhérence majeure en terme de communication sur ce point là. Dommage)
Bonne journée.