
Diafra Sakho et les Messins se sont fait surprendre dans les dernières minutes par des Cristoliens bien en jambes. Photo MAXPPP
A force de jouer avec le feu, et bien qu’étant revenus par deux fois au score, les Messins ont abandonné trois points, hier, sur la pelouse de Créteil (3-2).
Sans peur et sans reproche. Une devise qu’Albert Cartier n’affichera sans doute pas, ce matin, dans les vestiaires de Saint-Symphorien. Une peur bleue comme les couleurs cristoliennes.
Des reproches pour des Messins ayant joué avec le feu tout au long de la rencontre. Et s’ils ont manifesté suffisamment d’envie et de cœur pour revenir par deux fois au score, Sylvain Marchal et ses partenaires ont fini par céder juste avant le coup de sifflet final. Sur une énième erreur.
De notre envoyé spécial à Créteil
Assez logiquement, tant Romain Rocchi et ses partenaires sont apparus fébriles défensivement. L’entraîneur du FC Metz avait pourtant insisté, après la défaite à Caen, sur la nécessité de déployer un maximum de rigueur. Si le message est passé, sa mise en application a largement laissé à désirer.
La défense messine a ainsi régulièrement laissé les hommes de Jean-Luc Vasseur s’exprimer dans son dos, alors que le milieu de terrain s’est trop souvent effrité pour espérer colmater les brèches dans lesquelles Jean-Michel Lesage et les siens se sont infiltrés avec délectation.
Et ce, dès les premières minutes de la rencontre. Un véritable calvaire pour les Lorrains. Le coup franc de Lesage, repoussé par la défense messine revenait ainsi sur Belvito qui ne parvenait pas à armer sa frappe seul devant Johann Carrasso (1re ), alors que sur l’action suivante Sylvain Marchal devait intervenir en catastrophe dans les pieds d’Andriatsima (2e ). Certes, Diafra Sakho profitait d’un bon travail de Kévin Lejeune pour tenter une reprise acrobatique (5e ). Mais les intentions et l’envie étaient bel et bien à mettre au crédit d’une séduisante équipe de Créteil à l’image de Da Cruz dont la tentative flirtait avec le poteau de Carrasso (8e ).
Manque de rigueur
Au supplice dix minutes durant, les Messins finissaient tout de même par remettre de l’ordre dans leur jeu et Sakho, bien servi par Thibaut Bourgeois, s’en allait défier Kerboriou qui détournait la lourde frappe de l’attaquant sénégalais (11e ). Alors qu’ils semblaient retrouver le fil de la rencontre, les Lorrains reprenaient leur tricotage au milieu du terrain.
Lesage embobinait ainsi Gaëtan Bussmann pour servir, d’un magnifique extérieur du pied, Andriatsima qui faisait parler sa puissance pour tromper Carrasso (1-0, 29e ). Un véritable coup de massue pour les hommes d’Albert Cartier, d’autant que son gardien sombrait lui aussi dans la fébrilité ambiante en offrant au buteur cristolien l’occasion de doubler la mise. Mais le lob du Malgache ne trouvait pas la cible (32e ). Finalement, c’était la défense de Créteil qui permettait aux Messins de rester dans la partie. Diafra Sakho profitait, en effet, d’une grossière erreur de Seck pour égaliser (1-1, 41e ).
Mais dès l’entame de la seconde période, Metz se laissait aller à un cruel manque de rigueur. Incapable de se dégager, la défense lorraine cédait à nouveau sur une tête lobée signée de l’ancien spinalien N’Doye (2-1, 49e ). Tout était à refaire, d’autant que Créteil poursuivait son travail de sape. Mais Seck (52e ) et Belvito (58e ) butaient sur un excellent Carrasso. Romain Rocchi sonnait alors la charge en plaçant une frappe sur le poteau de Kerboriou (60e ) qui repoussait comme il le pouvait la seconde tentative du milieu messin (68e ).
Finalement, c’était une nouvelle fois Diafra Sakho qui sortait de sa boîte pour catapulter sa tête dans les filets cristoliens (2-2, 71e ). Un espoir que ses partenaires ne parvenaient pas à entretenir puisqu’à deux minutes du terme de la rencontre, ce diable de N’Doye, au milieu d’une arrière-garde lorraine aux abois, offrait à son équipe sa deuxième victoire d’affilée en championnat (3-2, 88e ).
Jean-Sébastien GALLOIS.
« On a manqué de cohérence »
L’homme clé. Par deux fois, Diafra Sakho a permis à son équipe de revenir au score. Opportuniste sur son premier but, l’attaquant sénégalais a ensuite fait parler sa puissance de la tête. Omniprésent sur le front de l’attaque, il n’a eu de cesse d’harceler la défense cristolienne, ne rechignant jamais aux tâches défensives.
En vue. Finalement peu sollicité en première période malgré les nombreuses occasions de Créteil, Johann Carrasso a multiplié les arrêts après la pause, permettant à son équipe de rester longtemps dans le match. Abandonné par sa défense, le gardien messin n’a aucun reproche à se faire sur les trois buts cristoliens.
Le décor. Pour leur retour en Ligue 2, les dirigeants de Créteil ont décidé de refaire une beauté au stade Dominique-Duvauchelle. Des transformations visibles à l’extérieur, mais également à l’intérieur. Les vestiaires ont ainsi été agrandis et réaménagés, alors que les remplaçants et les staffs techniques disposent désormais de bancs de touche flambant neufs, tout comme la pelouse. Quant à la tribune visiteurs, investie par une cinquantaine de supporters messins hier, sa capacité a été augmentée.
La mise au point. Présent hier soir à Créteil, le président Bernard Serin a réaffirmé sa volonté de conserver l’effectif du FC Metz dans ses contours actuels, tout en y apportant les précautions d’usage. « Aujourd’hui, il n’existe aucune nécessité financière à se séparer de l’une de nos pièces maîtresse. Après, il est évident qu’une offre telle que celle que nous avions reçue pour Sadio Mané serait étudiée. Mais à ce jour, aucune proposition n’est arrivée jusqu’à nous. ». Le président messin a également avoué qu’il avait pensé à Louis Saha, qui vient de mettre un terme à sa carrière, mais « qu’aucun contact » n’avait pour autant été noué.
Réaction. Albert Cartier (entraîneur de Metz). « Créteil a mérité sa victoire en parvenant à s’arracher jusqu’au bout. De notre côté, on a parfois manqué de cohérence. On a souffert en première mi-temps en étant parfois médiocre dans le jeu, mais après la pause on a su relever la tête et proposer des choses intéressantes. Mais pas assez pour préserver le point du match nul. »
J.-S. G.