
Bernard Serin a rencontré ses joueurs, hier, avant Metz - Châteauroux. Le patron du club a aussi répondu à nos questions, irrité par la comparaison avec la saison dernière, mais donnant rendez-vous dans trois matches.
Pendant un peu plus de dix minutes, hier matin, entre les murs de Saint-Symphorien, Bernard Serin s’est adressé à ses joueurs, le temps de leur dire ce qu’il attendait d’eux à deux jours d’un match contre Châteauroux rendu officiellement particulier. Puis, une fois son équipe partie à son labeur quotidien, sur le terrain, et sous le soleil, le président du FC Metz a poursuivi la discussion, derrière une porte ornée d’une affiche explicite : « Ne pas déranger ». Le message, par les temps qui courent, semble aussi s’adresser aux poseurs de questions…
INTERVIEW
• Que vous inspirent à la fois les dernières sorties et les derniers résultats de votre équipe ? « Quand je regarde le rythme auquel nous avançons, je constate qu’il est insuffisant : avec deux points tous les trois matches, nous n’y arriverons pas. Mais, à la différence des joueurs qui raisonnent logiquement match par match, mon observation porte sur de plus grandes périodes : le rythme des neuf derniers matches, avec quinze points, nous amène à un total de soixante et un points, qui peut se révéler insuffisant. Il nous faut donc élever ce rythme, d’autant que d’autres avancent plus vite : Angers vient de prendre vingt et un points au cours des dix dernières journées, nous quatorze ( ce calcul exclut la victoire de Metz à Angers, match en retard de la 18 e journée). Nous nous trouvons en fait dans un faux rythme, nous sommes enviés parce que nous comptons quatre points d’avance sur le quatrième et parce que nous allons jouer cinq fois à domicile, mais nous entrons dans ce que les Américains appellent le money time. »
Les comparaisons ? « Du temps perdu »
• Et vous abordez ce sprint avec confiance ? « Oui. Notre situation demande un petit peu plus de concentration, de rigueur, d’application, de solidarité, tous ces détails qui forgent le destin collectif d’une équipe qui veut monter. Mais j’ai confiance dans la qualité de ce groupe, qui compte des joueurs d’expérience et très déterminés. »
• Trouvez-vous des similitudes entre la situation actuelle et celle de la saison dernière ? « Objectivement, les données ne sont plus les mêmes, mais sans doute faut-il vivre à l’intérieur du club et du groupe pour mieux s’en rendre compte. Les joueurs eux-mêmes font le constat d’une vie collective plus saine. De surcroît, ils n’ont ni les mêmes partenaires, ni la même concurrence, il n’y a pas autant de blessés, tous les postes sont doublés et chacun joue à sa place. »
• Mais comprenez-vous l’établissement d’un parallèle ? Votre entraîneur, lui, s’en agace… « Nous n’en avons rien à faire, des comparaisons. Elles ne nous intéressent pas ! Ce qui nous intéresse, ce sont les cinquante jours à venir, à vivre ensemble, avec un objectif commun. A ce stade de la saison, l’insistance que vous mettez à vous consacrer à la psychanalyse de la situation devient préoccupante, car elle a pour seul effet de parasiter notre travail. Nous, nous ne sommes pas en train de psychanalyser un groupe, nous regardons devant nous. Le temps dispersé à s’occuper de vos histoires de comparaison n’est pas mis à la disposition de notre objectif, donc c’est du temps perdu. »
« Si, d’ici là, nous n’avons pas avancé… »
• Vous venez de dire que les joueurs n’ont pas les mêmes partenaires, mais ils ont le même entraîneur, et c’est aussi la raison pour laquelle la question de la saison dernière est évoquée… « Nous reviendrons sur votre question dans trois matches. »
• Mais vous en admettez la pertinence ? « Je comprends que tous ceux qui ne sont pas à l’intérieur du groupe se posent des questions. Mais le groupe, lui, est concentré sur les dix-sept points qui lui restent à prendre. »
• Pourquoi cette échéance de trois matches ? « Parce que si, d’ici là, nous n’avons pas avancé, il restera toujours dix-sept points à prendre, et plus que six matches à jouer. Mais c’est une hypothèse que je n’envisage pas. »
• Votre effectif compte une douzaine de fins de contrat, entraîneur compris. Cela peut-il perturber la bonne marche de l’équipe ? « Je ne le pense pas. Ce sont tous des professionnels qui savent très bien que leur futur sera meilleur, à Metz ou ailleurs, s’ils viennent de monter en Ligue 1. L’avenir des joueurs dépend de leurs performances sportives, et il en va de même pour l’encadrement. »
• Pourquoi n’en avoir prolongé qu’un, Christophe Marichez en l’occurrence ? « Pour son profil de reconversion, et parce que Christophe est un leader de vestiaire, en plus d’être notre capitaine. Pour l’heure, nous n’avons pu prendre d’engagement avec qui que ce soit d’autre. Je viens de décrire la situation du club aux joueurs, et ils sont conscients de l’importance de la montée. »
Sylvain VILLAUME.
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FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement. Aujourd’hui : une séance à 10 h, terrain du bord de l’autoroute.
D’un match à l’autre. Dernier match : Guingamp - Metz (29 e journée de Ligue 2) vendredi 19 mars : 2-1. Prochain match : Metz - Châteauroux (30 e journée) vendredi 26 mars (20h30). A suivre : Strasbourg - Metz (31 e journée) lundi 5 avril (20h45).
A l’infirmerie. L’effectif se trouvait quasiment au complet, hier matin : blessé à la cuisse et absent pour encore une dizaine de jours, seul Nuno Frechaut manque actuellement à l’appel.
Suspendu. Frédéric Biancalani (3 avertissements) sera suspendu demain à l’occasion de la 30 e journée.