Qui d’Arles-Avignon, Metz, Clermont voire Angers prendra ce soir l’ascenseur pour la Ligue 1 ? Une victoire messine face à Vannes ne suffira pas forcément, mais elle s’impose. Suspense !
A l’heure où il remplit Saint-Symphorien et le Parc des sports d’Avignon dans un même élan, étirant son suspense jusqu’au bout du bout, il est au moins permis de trouver une qualité à ce championnat de Ligue 2 qui traîne à envoyer un troisième représentant à l’étage supérieur : son scénario. Ils sont encore quatre à postuler, avec des chances de succès très diverses et selon une distribution qui ne ressemble pas tout à fait aux prévisions de l’été dernier. Metz appartient à ce dernier carré de rêveurs et, dans son cas, cela tient déjà du miracle.
LE FAIT DU JOUR
C’est un jour pour se souvenir que les Lorrains reviennent de loin, de très loin, et de Vannes pour commencer, où le lourd revers ayant ouvert leur saison n’indiquait pas vraiment le chemin du podium. Huit mois, neuf défaites et deux entraîneurs plus tard, Metz se trouve quand même toujours dans le coup, susceptible par exemple de griller la politesse à un adversaire l’ayant pourtant battu deux fois ! Il ne faut pas se méprendre pour autant : ce soir, au coup d’envoi, c’est bien Arles-Avignon qui se trouvera devant la porte de l’ascenseur.
Le modèle caennais
Il aurait fallu que la saison commence à Caen, et avec Joël Muller, pour que Metz reste maître de son destin : depuis vendredi dernier et une victoire aboutie sur le terrain du leader, les Lorrains nourrissent quelques certitudes nouvelles. Tardives, bien sûr, mais réelles. Il s’agit en tout cas d’un exemple à suivre, d’un modèle à reproduire, même s’il ne faut pas attendre de Vannes une opposition aussi joueuse que celle offerte vendredi dernier par Caen. « L’équipe s’est prouvé qu’elle était capable de bien défendre et de bien attaquer, résume l’entraîneur d’un intérim de fin de saison qui s’achèvera ce soir par des regrets éternels ou par un triomphe inespéré qui devrait beaucoup à son concours. Cette rigueur, cette discipline, cet enthousiasme, il nous faut les reproduire contre Vannes. »
Cette compétition décidément sans pitié pour les pronostics en tout genre n’est pas non plus terminée pour les Vannetais, qui ont tout intérêt à se prémunir contre les effets d’une victoire parallèle de Guingamp face à Ajaccio : pour Vannes, le maintien passe peut-être par une performance à Metz. Au moins, les paranoïas arlésiennes n’auront pas lieu d’être si d’aventure, ce soir, les Lorrains remportent un troisième succès d’affilée, ce qui ne leur est d’ailleurs plus arrivé depuis le mois d’octobre ! C’est encore le moment : cette fois, derrière, il n’existera plus rien, ni énième chance, ni rémission.
C’est encore le moment !
Jamais très à l’aise face à des équipes défensives et franchement pas flamboyants à Saint-Symphorien où, la dernière fois, le but de Mokhtari qui a maintenu l’espoir face à Angers n’est intervenu qu’au terme d’une prestation laborieuse, les Messins ne vont pas au-devant du plus facile des challenges. Raison de plus pour s’y consacrer pleinement, sans laisser l’esprit vagabonder du côté d’Avignon où, quand même, il ne sera pas inutile d’envoyer un petit message d’encouragement aux Clermontois… « Ce serait une grave erreur de se préoccuper de ce qui se passe ailleurs, dans la mesure où tout passe d’abord par une victoire de notre part », clame très justement Joël Muller. Un peu plus de vingt-six mille personnes s’en chargeront, dans une soirée qui prolonge le jour de l’ascension. Un moment tout trouvé pour qu’un miracle se réalise.
Buteur face à Angers, Youssef Mokhtari avait permis à Metz de continuer à y croire. Qu’il n’hésite surtout pas à rééditer face à Vannes ! Photo Pascal BROCARD.
Sylvain VILLAUME.
Publié le 14/05/2010