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Stéphane Borbiconi entame le deuxième acte de son retour en terre messine dans la peau d’un cadre désigné. Un rôle que le défenseur accepte, mais qu’il entend mener en restant lui-même…
Revenu en Lorraine la saison passée, au terme d’un exil en Turquie qui aura duré trois ans, Stéphane Borbiconi vit actuellement la huitième préparation messine de sa carrière. Le départ de nombreux cadres depuis la fin du dernier championnat rend forcément celle-ci particulière aux yeux du défenseur, qui se retrouve presque au sommet de la pyramide des âges locale. Entretien avec l’un des patrons désignés du onze messin, avant-hier, dans le hall de la résidence d’été messine, à Luxeuil-les-Bains…
• Stéphane, les jambes ne sont-elles pas trop lourdes en cette période de préparation ? « Ça va plutôt bien. On fait de bonnes séances, la fatigue est normale, c’est un passage obligé. »
• Ce stage est-il plus dur que celui de l’an dernier ? « Je ne peux pas comparer, puisque j’avais rejoint le groupe à deux ou trois jours de la fin de séjour. »
• Votre préparation avait donc été tronquée… « C’est indéniable, oui. D’autant plus qu’en Turquie, le championnat s’était arrêté quinze jours avant celui de Ligue 2. Au final, j’ai presque eu deux mois de vacances. Même si je m’étais entretenu, ça ne pouvait pas remplacer un vrai travail de fond. »
• Revenons à l’actualité et à ce groupe messin qui a vu partir de nombreux éléments et en arriver d’autres, pour la plupart très jeunes. Comment se passe la vie du vestiaire messin ? « Bien. C’est vrai que nous avons perdu des repères, au niveau du terrain et en dehors, mais l’ambiance est bonne. Les jeunes montrent beaucoup d’envie. »
• On sait qu’une réunion a été improvisée lundi soir. Ceci n’indique-t-il pas que le rapprochement entre les générations ne se fait pas si naturellement que ça ? « Ça n’était pas une réunion de crise, on a simplement voulu fixer les règles de vie en se concertant. Le montant des amendes en cas de retard, le téléphone interdit à table et dans les vestiaires, ce genre de choses… »
• Et les casques audio font-ils partie de la liste des interdictions ? « Non. Dans les clubs où c’est le cas, ce sont les présidents qui ont pris la décision. Je suis d’ailleurs assez sceptique sur l’utilité de cette mesure. On mélange beaucoup de choses je crois. Au rugby aussi, les joueurs écoutent de la musique ; on le voit aussi en athlétisme. Ce n’est pas forcément pour se couper du public, de l’extérieur, comme on a tendance à la croire. La musique, c’est un moyen de s’isoler, de se concentrer. C’est une question de mentalité. Regardez, en Angleterre, certaines équipes mettent du son dans les vestiaires avant les matches… »
« Tout mon possible »
• Cela est déjà arrivé dans les vestiaires messins ? « Oui, la saison passée, avec Nino ( Sylvain Wiltord) et Oumar, on en mettait parfois, mais jamais avant les matches. »
• Ces deux joueurs dont vous parlez sont aujourd’hui partis. Vous voilà parmi les rares cadres qui restent. Ce rôle est-il fait pour vous ? « J’ai conscience qu’on attend de moi certaines choses à ce niveau. Je ferai tout mon possible pour répondre aux attentes, mais en restant moi-même. Je n’ai pas envie d’aller à l’encontre de ma nature, de devenir trop sérieux, j’ai besoin d’être libre. Et puis, les jeunes savent aussi ce qu’il faut faire. »
• Admettez tout de même que vous aurez davantage de responsabilités que ces "jeunes" ? « Oui, lorsque tu as trente ans, tu n’as pas les mêmes responsabilités qu’à vingt ans. Mais plus qu’un cadre, j’espère surtout être un repère pour eux. »
Cédric BROUT.
Publié le 09/07/2010