Première douloureuse pour David Fleurival sous le maillot messin. Pourtant, l’ancien Castelroussin n’a pas démérité. Photo Pascal BROCARD
Cueilli à froid par un but précoce d’Evian, Metz débute la nouvelle saison comme il avait terminé la précédente : mal ! Bâtir sur la défaite, voilà toute la difficulté de sa tâche.
Printemps, été, la collection de revers se poursuit. Quatre-vingt-trois jours après avoir eu confirmation de sa prolongation de séjour en Ligue 2, par un soir de défaite face à Vannes, Metz a repris une sorte de vilaine habitude domestique en s’inclinant face à Evian-Thonon-Gaillard. Cette défaite, à ce moment précis et face à cet adversaire-là, prouve que rien n’est plus comme avant, ici bas : Metz n’est plus un favori naturel et la Ligue 2 est devenue son épouvante. Il va falloir s’y faire : la saison débute à peine, et le mieux est encore de ne pas regarder trop loin devant.
Il arrive qu’un accroc pour entamer une saison douche l’excitation de la rentrée et les promesses des jours d’avant. Là, il n’y avait rien à doucher, juste un spleen de printemps à transporter en été, et les Messins y sont parvenus, à leur corps défendant. Une semaine après avoir prématurément quitté la Coupe de la Ligue par une défaite à Clermont (3-1), Metz a donc entamé son troisième séjour de suite en Ligue 2 par un revers face un promu. Avant ça, l’idée de s’emballer sur les chances messines de tutoyer les sommets ne serait venue à personne. Après, c’est pire : il y a même sûrement quelque chose d’inquiétant à voir une équipe courir ainsi vainement après le score, et après des raisons d’espérer. La texture de ce FC Metz revu et corrigé laisse même à penser que le doute insinué par la défaite peut vite devenir un poison insidieux et ravageur.
Avec deux échecs à une semaine d’intervalle, dans deux compétitions distinctes et deux contextes différents, toute la difficulté consiste à se raccrocher à ce qui va bien : quelques courtes séquences bien construites ont éclairé la soirée messine, au cours de laquelle David Fleurival et Ludovic Guerriero ont montré à leur nouveau public des qualités de cœur franchement appréciables. Au rayon des lueurs d’espoir, il est également permis d’ajouter l’entrée de Youssef Mokhtari, en début de deuxième mi-temps. Mais l’on ne sait pas quoi penser des interventions décisives de Marichez, qui traduisent la bonne santé du gardien messin autant que les largesses de sa défense. Du coup, bien sûr, il faudra bien plus que ça pour donner du liant et de la constance à cet ensemble hétéroclite, entrevoir la victoire et prendre confiance.
Pouye buteur Farina passeur
Au moins, l’illusion n’a pas eu le temps de s’éterniser sur la pelouse de Saint-Symphorien. Elle a duré le temps d’un premier mouvement limpide entre Mutsch et Gueye, qui s’est achevé au poteau opposé par une reprise instantanée de Tandjigora hors cadre, puis une frappe de Gestede repoussée par Cambon sur la ligne de but suivie d’une autre de Guerriero renvoyée par la transversale l’ont entretenue. Le problème, c’est qu’il n’y avait à ce moment-là que dix minutes de jouées et qu’entretemps, Evian avait trouvé le moyen d’ouvrir le score, sur un coup franc de Bouby seulement effleuré par le mur messin, sur lequel l’ancien Messin Oumar Pouye a repris victorieusement le ballon. La suite a viré à la brouillonne et vaine course-poursuite, Marichez s’est interposé avec brio pour détourner une frappe de Lacour au cœur de la première période, puis en deuxième mi-temps, Metz n’a comptabilisé que deux occasions (un coup franc de Mokhtari dévié par Laquait, une tête de Geste manquant le cadre pour quelques centimètres seulement), avant de céder une deuxième fois, à cinq minutes de la fin, sur un but de Bérigaud servi par Farina. Pouye buteur, Farina passeur : jusqu’ici, c’est un promu venu des Alpes qui profite le mieux de la politique messine de formation.
Sylvain VILLAUME.
Publié le 07/08/2010