
Dominique Bijotat sur le banc messin, Jean-Marc Furlan sur celui de Troyes attendent toujours de voir leur équipe décoller. Mais, à ce stade de la saison, ils réclament aussi de la patience. « Pas de conclusion hâtive », exhorte ainsi Jean-Marc Furlan.
Vous attendiez-vous à retrouver vos deux équipes en queue de classement au moment de s’affronter ?
Dominique Bijotat : « Je ne peux pas me prononcer à propos de Troyes. Mais s’agissant de Metz, même si j’étais suffisamment préoccupé, j’espérais sortir du premier match avec un petit quelque chose. La défaite contre Evian nous a pénalisé et notre situation actuelle est très embêtante. »
Jean-Marc Furlan : « Nous savions que le début de championnat risquait d’être difficile. Notre objectif est clair : le maintien. Compte tenu de la jeunesse de notre effectif et de son inexpérience, avec seulement six joueurs ayant connu la Ligue 2 auparavant, cet objectif ne pourra être atteint que sur neuf mois, le temps minimum pour construire une équipe. »
• Aucune de vos deux équipes n’a encore réussi à marquer : cette inefficacité vous inquiète-t-elle ?
Dominique Bijotat : « Quand une équipe ne montre pas qu’elle est capable de matérialiser sa domination, à un moment du match, le doute s’installe et le rapport de force bascule. C’est clairement ce qui s’est passé à Laval. Nous ne sommes pas confrontés à l’échec d’un joueur, mais à une situation collective à améliorer par exemple grâce à une meilleure transmission de balle. »
Jean-Marc Furlan : « Dès les matches de préparation, j’avais constaté chez nous une réelle capacité dans la conservation de la balle, mais des difficultés pour marquer. C’est un manque typique des clubs en difficulté économique : ou ils bénéficient de l’émergence d’un jeune de dix-neuf ou vingt ans, mais sans pouvoir le conserver très longtemps, ou ils peinent à trouver du renfort puisque le buteur est un joueur très cher. Marquer, c’est ce qui permet de décoller. Ne pas marquer est donc inquiétant, si cela finit par atteindre la confiance d’un groupe fragile psychologiquement. Il nous faut donc conserver l’unité du groupe, et travailler pour trouver des solutions. »
« Nous sommes encore trop électriques »
• Ce début de championnat n’est-il pas symptomatique de deux effectifs en construction ?
Dominique Bijotat : « Oui, en effet. L’inefficacité est fréquente dans le cas d’une équipe nouvelle à qui il manque une histoire commune. Il y a d’autres exemples, comme notre manque de sérénité technique. Quand nous avons le ballon, nous sommes encore trop électriques. »
Jean-Marc Furlan : « Nous concernant, outre l’apprentissage, il y a la redécouverte de la Ligue 2 après une saison en National. Nous sommes des promus, certes, mais notre dynamique n’est pas la même qu’à Evian ou Reims. Ici, l’euphorie de la montée n’existe pas, car l’accession a paru logique et parce que le traumatisme de la descente en National reste très présent dans les têtes. »
• Dans un club qui garde un souvenir récent de la Ligue 1, la situation actuelle est-elle compliquée à faire admettre ?
Dominique Bijotat : « C’était déjà compliqué avant le départ de la saison. Nous serions dixièmes aujourd’hui, ce serait pareil. Je comprends le public et je n’ai pas envie d’entrer dans ce débat. Je peux juste compter sur son soutien. Et espérer que devoir remonter au classement constitue une source supplémentaire de motivation pour mes joueurs. »
« Gagner offrirait un regain de confiance »
Jean-Marc Furlan : « C’est peut-être compliqué à Metz, qui change tout juste de politique. Moins à Troyes, qui a beaucoup souffert depuis trois ans et qui reste économiquement et sportivement pénalisé par le passage en National. Mais il convient de regarder attentivement les situations et, donc, de ne pas s’affoler, ni pour les uns, ni pour les autres : à Vannes, nous ne méritions pas de perdre, comme Metz au cours de ses deux matches. Pas de conclusion hâtive ! Il faut, parfois, savoir se donner du temps… »
• Qu’offrirait une première victoire, à ce stade de la saison, outre vos trois premiers points ?
Jean-Marc Furlan : « Pour une équipe en recherche de son premier point, ne pas perdre n’est pas négligeable et trois points sont bien sûr très importants. Gagner nous offrirait un regain de confiance. »
Dominique Bijotat : « Des garçons s’expriment moins que d’autres mais je ne sens pas de perte de confiance, au contraire l’envie de réaliser quelquechose ensemble. Se voir là n’est jamais agréable mais ca doit sur motiver l'equipe. Trois points nous permettraient de concrétiser notre travail , de marquer une progression et d'envisager la suite d'une autre manière . »