Suspendu face à Reims, Ludovic Guerriero retrouve le onze messin, ce soir, à Tours. Photo Pascal BROCARD
Sans âme, face à Reims, le FC Metz se rend aujourd’hui à Tours, leader potentiel. Une rencontre télévisée et un défi de taille pour l’équipe de Dominique Bijotat qui devra trouver de quoi se rassurer avant la trêve.
C’est une constante à Metz. Depuis l’été, chaque début de semaine ramène son lot d’interrogations et d’incertitudes. Et dans ce flou artistique, les satisfactions ont la vie dure. A l’heure de se présenter à Tours – qu’une victoire, ce soir, suffirait à repositionner sur le fauteuil du leader –, l’équipe de Dominique Bijotat pourrait ainsi avancer sa bonne santé défensive pour se préserver d’une source d’appréhension. Il le peut d’ailleurs, au titre de sa deuxième place au classement des défenses (six buts encaissés), mais l’argument reste soumis à une lourde menace : si Joris Delle n’a encaissé que trois buts depuis son arrivée dans les cages, son équipe n’en a marqué qu’un seul dans le même temps.
Trouver le buteur, donc. A Tours, adversaire du jour, le problème n’est plus. En est arrivé un autre, pour les défenses adverses, nommé Abraham Guie Guie. Neuf buts en huit matches. Voilà qui laisse rêveur. « Si on pouvait l’attacher, ce serait bien », plaisante Dominique Bijotat. Plaisante, parfaitement. Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’entraîneur messin est presque apparu détendu à l’idée d’affronter une équipe tourangelle pourtant imprenable sur ses terres. « Par rapport à la pression que l’on a pu avoir ces dernières semaines, c’est un match qui nous l’enlève un peu. Pas grand monde attend quelque chose de nous à Tours. Sauf nous. Psychologiquement, c’est peut-être un rendez-vous qui peut nous aider, même si nous sommes conscients des différences qui séparent notre potentiel du leur. »
Bijotat : « Dans l’envie et dans la joie »
Avant d’enchaîner avec la trêve internationale, Metz serait bien inspiré de répondre à l’optimisme mesuré de son entraîneur. Lui-même en convient : « C’est vrai que le résultat conditionne beaucoup de choses dans le climat qui règne pendant une trêve. On sait que c’est dans l’envie et dans la joie qu’on travaille le mieux. Or c’est difficile à trouver lorsque vous êtes dix-neuvièmes… Un bon résultat et du contenu face à Tours pourrait nous y aider. »
« Un nul serait une bonne performance, pas un bon résultat. » Voilà donc à quoi en est réduit le FC Metz : soumis à l’urgence du temps qui passe, du fait de son décollage catastrophique, en août, il se doit d’espérer décrocher un deuxième succès face à une formation dont le dernier écart de conduite remonte au cœur de l’été… Et ce n’est pas le souvenir de sa dernière apparition, face à Reims (0-0), qui incitera les pronostiqueurs à miser sur lui.
Alors certes, Dominique Bijotat récupère son milieu de terrain Ludovic Guerriero, de retour de suspension. Certes, Gaëtan Englebert, l’ex-Tourangeau, pourrait revenir à son poste de prédilection, à un poste d’animateur non pourvu jusqu’ici. Mais faute d’avoir apporté des preuves tangibles quant à sa capacité à réaliser l’exploit, Metz suscite encore l’inquiétude autour de lui. Il aura ce soir l’occasion, ou pas, de rassurer son monde. Devant les caméras d’Eurosport. En direct et, pour une fois, en clair ? L’entraîneur messin n’en espère pas moins de son équipe. « J’aimerais que l’on soit moins transparent qu’à l’occasion de notre dernier match télévisé, face à Troyes... »
Cédric BROUT.
Publié le 04/10/2010
Gaëtan Englebert : « Rien à perdre »
Gaëtan Englebert s’impose progressivement dans l’effectif messin. Photo Pascal BROCARD
A Tours les deux dernières saisons, Gaëtan Englebert retrouve aujourd’hui une pelouse familière. Avec l’espoir d’y réussir un coup…
E n tant qu’ancien de la maison tourangelle, le début de saison de ce club vous surprend-t-il ? « Oui et non. Les choses vont vite en football. Tours grandit bien, il s’est notamment très bien structuré au niveau des dirigeants. L’effectif a été profondément renouvelé et le recrutement bien réalisé. Pour l’heure, le club bénéficie de la réussite d’un joueur, l’attaquant Guie Guie. »
• Tout le contraire de Metz qui affiche d’inquiétantes carences offensives. Comment l’expliquez-vous ? « La jeunesse de l’effectif et surtout le manque de confiance. Les résultats de ce début de saison ont semé le doute dans les esprits. Du coup, nous ne produisons plus de jeu, on a tendance à sauter les lignes. C’est le réflexe d’une équipe qui ne trouve pas de solutions et qui a peur de perdre le ballon. Ce fut particulièrement vrai contre Reims où notre comportement s’est révélé insuffisant pour une équipe de Ligue 2. »
• Paradoxalement, ce déplacement chez l’un des leaders de Ligue 2 pourrait-il libérer certains esprits ? « On peut l’espérer. C’est le genre de match où une équipe de tête peut nourrir un léger complexe de supériorité, se sentir trop à l’abri compte tenu de nos difficultés. De notre côté, nous n’avons rien à perdre. A mon sens, on peut réaliser une très belle opération… »
• De celle qui pourrait vous permettre d’apaiser les esprits durant la trêve internationale ? « Oui. Une victoire nous sortirait de la zone de relégation. Psychologiquement, c’est très important de la quitter. Cela amènerait de la sérénité au club et dans son entourage durant cette quinzaine. »
• A titre personnel, l’acclimatation au club est-elle terminée ? « Oui, l’adaptation se passe bien, l’accueil de mes partenaires a été bon. »
• Etes-vous à votre aise au poste de milieu gauche ? « Je ne me pose pas cette question, je satisfais à la demande et aux besoins de l’entraîneur. Il me faut simplement des matches pour parvenir à mon maximum. C’est ma nature. »
• Au-delà de votre apport sur le terrain, votre recrutement tend aussi à encadrer la jeune génération ? « Si je peux partager mon expérience, pas de problème… Maintenant, il n’est pas simple de faire passer des messages dans un vestiaire où la jeunesse est majoritaire. »
J.-M. C.
Publié le 04/10/2010
L’arbitre
Benoît Millot. Quatrième rendez-vous sur le terrain de la Ligue 2, aujourd’hui, pour Benoît Millot. L’arbitre parisien a officié pour Reims - Istres (3 e journée), Clermont - Le Havre (5 e journée) et Boulogne - Laval (7 e journée). Pour les Tourangeaux comme pour les Messins, il s’agira donc d’une découverte.
Le chiffre (1)
10 043. D’une capacité d’accueil de 11 900 personnes, le stade de la Vallée-du-Cher a presque fait le plein lors de la dernière journée de championnat : 10 043 spectateurs ont, en effet, assisté à Tours - Le Havre, permettant au club du président Sebag d’enregistrer sa meilleure affluence de la saison.
Le chiffre (2)
19. Leur défaite à Châteauroux n’a rien arrangé : à l’heure de se rendre à Tours, les Messins sont dix-neuvièmes au classement des performances à l’extérieur. Ils auront fort à faire pour corriger le tir aujourd’hui : sur sa pelouse, l’équipe de Daniel Sanchez n’a laissé filer que deux points, en étant contrainte au nul par Le Havre (0-0). Elle y a remporté ses trois autres rendez-vous face à Sedan (4-3), Clermont (3-2) et Laval (2-0).
La phrase
Le regret de Bijotat. « On était sur lui. Il était sur nos tablettes… » Difficile de ne pas lire une pointe de regret dans les propos tenus samedi matin par Dominique Bijotat. Et difficile de ne pas comprendre l’entraîneur messin lorsqu’on sait de qui il était question : Abraham Guie Guie, meilleur buteur de la maison tourangelle.
L’info
Une trêve, une vraie. Passé leur match à Tours, les Messins attendront le vendredi 15 octobre avant de renouer avec la compétition, à Saint-Symphorien, face à Dijon. Aucun match amical n’a été et ne sera en effet programmé durant cette mini-trêve internationale.
C. B. et J-M. C.
Publié le 04/10/2010