David Fleurival, le milieu de terrain messin, n’a pas ménagé ses efforts. La déception a été à la hauteur... Photo MAXPPP
Hier à Tours, Metz n’a pas su préserver une victoire qui paraissait acquise. Rejoints dans le temps additionnel, les hommes de Dominique Bijotat quittent la Touraine rongés de remords.
Apathiques, timides, nerveux, tels étaient les qualificatifs employés, légitimement, la semaine dernière au sortir d’un nul insipide face à Reims pour qualifier les Messins. Un doute insidieux transpirait de chacune des initiatives des hommes de Dominique Bijotat. Hier, cette nervosité a laissé place à un jeu cohérent, fait de mouvements et nourri de décalages. Tout cela à Tours, forte-tête de ce début de championnat et leader potentiel avant l’entame du match.
« Là-bas, nous n’aurons rien à perdre. Peut-être que ce déplacement nous libérera d’un poids », déclarait Gaëtan Englebert à la veille de ce déplacement à hauts risques. La prophétie s’est bien réalisée, notamment durant un premier quart d’heure abouti.
Le tir de Cassan, dès la cinquième minute, donnait le ton des intentions des visiteurs. Le débordement de Gueye jetait lui un froid dans les travées du stade de la Vallée du Cher : après un relais dans la surface tourangelle avec son coéquipier belge, le latéral délivrait une passe décisive à Ténéma N’Diaye. Le Malien n’avait plus qu’à déposer une caresse pour agiter les filets adverses (13 e). Le famélique bilan de ce début de saison messin prenait du relief : un troisième but inscrit, le premier sous le maillot grenat de l’ancien nantais, un premier succès à l’extérieur et la perspective euphorisante de s’extirper de la zone des relégués. Ce flot de bonnes nouvelles se conjuguait toutefois au conditionnel. Il restait conditionné à la capacité messine à gérer ce mince avantage.
Et tout s’écroula
En face sommeillait un buteur prolifique en la personne d’Abraham Guié Guié, attraction de la Ligue 2 avec ses neuf réalisations (chacun son bilan). Mais paradoxalement, la jeunesse messine n’a pas perdu le fil des débats. Solidement campés sur leur arrière-garde, sécurisés par son musculeux milieu, les Mosellans ont freiné avec intelligence les timides velléités tourangelles.
Le retour des vestiaires ne changeait en rien ce rythme anesthésiant insufflé par les partenaires de Ludovic Guerriero. Metz, replié sur lui-même, patientait dans l’espoir de placer un contre assassin. Le procédé ira à son terme lorsque, sur un centre en retrait de N’Diaye, Olivier Cassan, brillant hier, se contentait d’un plat du pied pour tromper Thuram (65 e, 0-2).
Inscrire deux buts constitue déjà en soi un phénomène nouveau pour Metz cette saison, les préserver tout autant. La donne paraissait trop complexe. Finalement, cette avance douillette ne sera conservée qu’une poignée de minutes. Le temps pour Romain Genevois, sur coup-franc, de rendre un peu d’espoir à ses partenaires (68 e, 1-2).
On pouvait craindre d’assister à une révolte incandescente des coéquipiers de Julien Cardy. On pouvait également douter de la force de caractère d’un collectif mosellan rongé par les revers de fortune en ce début de saison. Ces peurs se sont d’abord effacées devant l’incohérence des options choisies par les Tourangeaux. Puis grâce à la solidité du bloc défensif articulé autour du capitaine Romain Brégerie. Avant que tout s’écroule suite à une faute de mauvais goût à l’entrée de la surface dans le temps additionnel. Rigonato, d’un ballon enroulé, trouvait la lucarne opposée de Joris Delle (92 e, 2-2).
Sur l’instant, Metz pouvait maugréer sur l’aboutissement de cette rencontre. Nul doute que durant la trêve internationale, les hommes de Dominique Bijotat jetteront un regard dépité sur leur position de relégable (18 e avec 7pts). Dépité mais désespéré, tant l’épilogue de cette rencontre leur semblait promis...
Jean-Michel CAVALLI.
Publié le 05/10/2010
Le rêve de Cassan
L’ancien joueur de Rodez a montré la voie à ses partenaires. Auteur du deuxième but messin, le milieu de terrain est sorti de sa réserve.
LA DEFENSE
Delle. Après le tumulte rémois du week-end précédent, le gardien messin a goûté la douce quiétude tourangelle durant la première mi-temps. Malheureux sur la réduction du score après avoir repoussé un ballon sur la tête de Genevois, le néo-international espoir a assisté, impuissant, au coup-franc d’orfèvre de Rigonato. A souligner quelques imprécisions dans son jeu au pied.
Mutsch. Le Luxembourgeois s’est surtout contenté de sécuriser sa zone en première mi-temps. Il a coloré sa prestation durant le second acte en prêtant main forte à Fleurival.
Frechaut. Le garde du corps attitré du médiatisé Guié Guié a déposé une étreinte étouffante à son vis-à-vis. Le meilleur buteur du championnat n’a disposé que de très peu d’espace vital.
Brégerie. Son placement, rigoureux, a annihilé la timide révolte des hommes de Daniel Sanchez en fin de première mi-temps. Le capitaine a su répondre au défi physique imposé par Buengo. Du mieux dans la relance. Ah, s’il ne s’étais pas « déchiré » sur le premier but tourangeau...
Gueye. Visiblement, les prières de Serigné Bortio, le guide spirituel du Sénégalais, ont eu l’écho espéré. Très entreprenant durant le premier acte, le latéral a multiplié les incursions dans le camp adverse. C’est sur l’une d’elles qu’est venue la lumière : après un relais avec Gaëtan Englebert, il a délivré une offrande décisive à Tenema N’Diaye. Moins en vue au retour des vestiaires.
LE MILIEU
Diagne. Couvé par Guerriero, le Sénégalais a fait preuve d’une grande sobriété dans l’entre-jeu. Il gagnerait peut-être à édulcorer ses transmissions en s’affranchissant du jeu court. Averti à la 30 e, il est lourdement retombé en fin de match ce qui lui a valu une sortie sur civière. Remplacé par Tandjigora (81 e) qui a apporté du punch.
Guerriero. Guerrier de l’ombre, l’ancien Ajaccien a solidifié l’édifice messin. Il a cette fois laissé le soin des initiatives à ses partenaires du milieu pour se consacrer exclusivement à son domaine de prédilection, la récupération. Une présence réconfortante dans le dernier quart d’heure.
Fleurival. Installé à un poste inhabituel de milieu droit, il a manqué de tonicité pour mener à terme ses débordements. A contrario, son impact athlétique a considérablement gêné les prises de risque de son vis-à-vis N’Ganga.
Cassan. Véritable accélérateur du jeu messin, l’ancien joueur de Rodez a dynamité la défense tourangelle durant les quarante-cinq minutes initiales. Culotté comme sur ce tir cadré à la 5 e, doté d’une grande finesse technique et inspiré dans ses orientations, la première recrue estivale n’a eu de cesse de rechercher la profondeur. Jusqu’à trouver le chemin des filets à la 65 e. Assurément l’homme du match dans le camp messin. Remplacé par Sakho (85 e).
Englebert. Toujours aussi juste techniquement. Le Belge a parfaitement relayé Gueye sur l’ouverture du score. Repositionné en soutien de N’Diaye, il a fait preuve de clairvoyance en combinant avec Cassan.
L’ATTAQUE
N’Diaye. A bien senti le coup sur le débordement de Gueye. L’ancien Nantais ne s’est pas contenté d’ouvrir son compteur but sous ses nouvelles couleurs. Son travail de percussion a été à l’origine de l’aggravation du score. Il doit toutefois surveiller ses vieux démons : une nature impétueuse qui a engendré un début de bagarre générale au coup de sifflet final. Ce carton rouge reçu dans les vestiaires ne rendra pas service à ses partenaires après la trêve internationale... Remplacé par Bussman (85 e)
J.-M. C.
Publié le 05/10/2010
« Frustrant et rageant »
Olivier Cassan ( milieu du FC Metz) : « Ce résultat est frustrant et rageant car nous nous avons réalisé le match qu’il fallait. Mais sur le fond, notre comportement a été intéressant. Ce qui a changé depuis Reims ? Chacun a fait son autocritique, il y a eu une remise en question. Au niveau du jeu, de l’état d’esprit, c’est un match référence. En poursuivant sur cette voie, nous allons remonter au classement. »
Mario Mutsch ( défenseur du FC Metz) : « Pour ma part, je suis déçu. Ce soir, nous laissons filer deux points. Le pire, c’est que dans le jeu, nous n’avons pas été mis en danger. Ces deux buts nous les prenons sur coups de pied arrêtés. J’ai l’impression que nous sommes plus à l’aise face à des équipes du haut du tableau. Peut-être parce qu’elles produisent du jeu. »
Ténéma N’Diaye ( attaquant du FC Metz) : « C’est la déception qui domine. Cette victoire, on la tenait. A titre personnel, ce but me fait du bien. Je me sens plus à l’aise en position d’avant-centre. J’étais convaincu que face à une formation de tête, nous pouvions faire quelque chose (...) Pourquoi j’ai fait un bras d’honneur ? Parce qu’ici, les gens ont la mémoire courte... »
Publié le 05/10/2010
(par rapport à un certain Razack)
