Diafra Sakho n’échappera pas à Jérémy Hénin. Si son entente avec le buteur messin de la soirée, Tenema N’Diaye, est porteuse d’espoir, l’attaquant sénégalais n’est toutefois pas parvenu à faire la différence, hier soir, face à Angers. Photo Psacl BROCARD
Metz n’a pas profité de la venue d’Angers pour se rassurer. Contrainte au partage des points alors qu’elle a pourtant mené au score, l’équipe de Dominique Bijotat reste empêtrée dans une zone dangereuse.
Dominique Bijotat en avait appelé à la révolte. « Aux vertus mentales et à l’exemplarité. » Autant d’ingrédients qui, selon l’entraîneur messin, avaient fait défaut, mardi à Grenoble. Là-bas, dans les Alpes, l’espoir né des deux précédentes prestations de son équipe – récompensée par quatre points supplémentaires au compteur – s’était fracassé sur le mur d’un scénario auquel elle n’avait pas su répondre. A peine surprenant à vrai dire : lorsqu’il a été mené au score cette saison, Metz a toujours été battu. Hier, cela n’a pas été le cas. Mais il n’a pas gagné pour autant. Le voilà bien avancé…
Dernier acte d’un triptyque entamé au son d’une victoire sur Dijon et poursuivi par un échec en Isère, la venue d’Angers s’est conclue par un résultat nul qui n’arrange personne. Et surtout pas les Messins qui, au-delà de l’aspect comptable de la chose, entendaient profiter de ce septième rendez-vous à domicile pour étoffer l’idée de l’amélioration soulevée depuis le début du mois. Or octobre est finissant, et cette même idée a pris un sérieux coup de froid.
Metz s’est égaré
La soirée d’hier avait pourtant débuté sur une promesse. Les guichets du stade attendaient encore d’hypothétiques visiteurs lorsque Tenema N’Diaye ouvrait le score du plat du pied, sur un service de David Fleurival. Moins d’une minute s’était écoulée et le Malien, suspendu lors des deux derniers rendez-vous de son équipe, signait un retour tonitruant à la compétition en même temps qu’il plaçait les siens sur la voie de l’espoir.
Le dérapage n’a pas tardé. Comme il s’était liquéfié, en début de semaine, après le but grenoblois, Metz s’est égaré, laissant à son adversaire le monopole du ballon. Stephan, De Freitas ou encore Doré ont tenté leur chance. En vain. Keserü, lui, a manqué l’immanquable : seul à six mètres du but messin, l’attaquant angevin oubliait le ballon alors que Joris Delle était à terre.
Le gardien messin a eu moins de chance après la pause. S’il a plongé du bon côté, il n’est en effet pas parvenu à stopper le penalty sifflé pour une faute de Nuno Frechaut sur Keserü (49 e). De Freitas venait de remettre les compteurs à zéro. Sonné, Metz a attendu quelque temps avant de se relever. Il a fallu pour cela attendre l’heure de jeu.
Une révolte sans lendemain
Tenema N’Diaye, l’un des Messins les plus en vue hier soir, tentait sa chance des vingt mètres, à ras de terre, mais Malicki, le gardien angevin, déviait en corner (70 e). Diafra Sakho y allait de sa tentative, mais l’attaquant sénégalais buttait sur le dernier rempart (74 e). La révolte perceptible dans le camp grenat n’a jamais abouti, même dans les derniers instants. Le siège final n’aura été interrompu que par le coup de sifflet de l’arbitre renvoyant les deux formations aux vestiaires.
Dix-septième au coup d’envoi, Metz l’est toujours aujourd’hui, à égalité avec le premier relégable rémois. D’où le sentiment d’inachevé et l’impression que les progrès remarqués ces derniers temps n’ont finalement pas changé le tableau. Metz a certes porté sa série d’invincibilité à domicile à cinq matches, mais il reste dans une situation qui l’empêche de s’en satisfaire. Et surtout, il a une nouvelle fois alimenté l’idée qu’il y a encore et toujours à se faire du souci pour lui…
Cédric BROUT.
Publié le 23/10/2010
N’Diaye, homme pressé
Adama Tamboura. Photo Pascal BROCARD
En vue
Adama Tamboura. Titularisé à un poste découvert en cours de jeu face à Dijon, ce défenseur de formation a pris conscience de l’ampleur de la tâche. Dynamique et volontaire, il s’est résolument tourné vers l’avant alors que son équipe reculait inlassablement au cours du premier acte.
Olivier Cassan. Son entrée en jeu à la place d’Englebert a dynamisé un milieu de terrain amorphe. L’ancien joueur de Rodez a cherché à donner de la profondeur aux débats, en témoigne cette ouverture inspirée à l’adresse de Sakho (67 e). Sa qualité de centre a semé le doute sur le but angevin.
Diafra Sakho. Ses qualités athlétiques ont pesé sur la défense adverse. Ce dévoreur d’espaces a patiemment attendu que les lignes se desserrent pour faire valoir son sens du déplacement. Il s’agissait de son troisième match en une semaine et ça ne s’est pas vu. Par contre, il a péché dans la finition. Un manque de lucidité qui s’excuse, en partie, par cette débauche d’énergie.
Dans l’ombre
Gaëtan Englebert. Sa capacité habituelle à fluidifier le jeu messin s’est exprimée avec bien trop de parcimonie. Le Belge a semblé mal à l’aise dans son rôle de chef d’orchestre. L’ouverture du score précoce de Tenema N’Diaye n’a pas décomplexé le milieu de terrain. Au contraire. Son attentisme et son manque d’imagination a contribué à la première mi-temps sans âme de son équipe. Frustrant eu égard à la clairvoyance coutumière du joueur qui a régulièrement ralenti les (timides) velléités messines.
Frechaut. Laxiste au marquage du remuant Keserü et coupable de relances plus qu’hésitantes. En outre, le Portugais a été à l’origine du penalty égalisateur en ceinturant le Roumain. Une sombre soirée.
Paroles, paroles
Ludovic Guerriero (milieu de Metz). « Au bout de vingt secondes, on a marqué un but qui aurait dû nous libérer. Ce soir, nous avons fait preuve de suffisance. On s’en tire très bien à la mi-temps. Au lieu d’être attentif au retour des vestiaires, nous encaissons un penalty. Le seul point positif, c’est que cette fois, nous n’avons pas baissé la tête. »
Gaëtan Englebert (milieu de Metz). « Le début de match est idéal mais par la suite, on a perdu totalement le fil du match. On recule, on laisse trop d’espaces entre les lignes… Comme à Grenoble, nous sommes irréguliers sur la durée du match […] Au niveau du jeu, on ressent de la fébrilité. »
David Fleurival (milieu de Metz). « Ce match était à notre portée. A 1-0, c’est comme si nous avions arrêté de jouer. Inexplicablement, cette ouverture du score ne nous a pas décomplexés. Au contraire, elle nous a fait reculer… »
Temps additionnel
A en perdre son latin. Hier, en zone mixte, Jean-Louis Garcia n’en revenait toujours pas de l’avantage pris par l’hôte à la mi-temps. L’entraîneur angevin n’était pas le seul. « Mes joueurs se demandaient comment, avec le nombre d’occasions en notre faveur, Metz pouvait mener. » A bien creuser, il doit bien y avoir quelques termes pour qualifier cette inefficacité : « Manque de lucidité, de sang-froid et de sérénité. » Il ne reste plus qu’à assurer la traduction en latin…
Jean-Michel CAVALLI.
Publié le 23/10/2010
L’HOMME DU MATCH
Tenema N’Diaye. Au purgatoire lors des deux dernières sorties messines, cet attaquant sanguin s’est affranchi, hier, de ses vieux démons. Il a prouvé que du sang-froid coulait également dans ses veines en déflorant la marque d’un plat du pied opportun alors que la première minute de jeu ne s’était pas totalement écoulée. L’égalisation angevine a réveillé ses ardeurs après la pause. Complice avec Diafra Sakho (52 e, 53 e, 75 e), le Malien aurait pu doubler la mise sans la vigilance de Malicki (70 e). Visiblement, son exclusion à Tours lui a servi de leçon.
Bonjour tristesse !
De la nostalgie, d’abord. Puis, rapidement, une pointe de tristesse. Hier, une heure avant le début de la rencontre, une ambiance cadavérique habitait Saint-Symphorien. Stadiers au repos forcé, espace journalistes déserté et, plus angoissant encore, tribunes totalement dépeuplées. L’espoir, ensuite, éternel allié des causes perdues et cruel compagnon d’infortune, a surgi. L’espoir d’assister à une arrivée massive, ou du moins suffisante pour ne pas sombrer dans l’indifférence. Indifférence, ce terme semble finalement le plus adéquat pour qualifier le vague à l’âme de Saint-Symphorien. Pour un enfant élevé au lait de Robert Pires and co, génération dorée et désormais lointaine qui enflammait les lieux, assister à ce désintérêt pour l’institution du FC Metz a éveillé de la nostalgie. Hier, le pouls d’un stade ne battait plus. 5 889 spectateurs, et moi, et moi et moi. J’y pense et puis j’oublie…
J.-M. C.
Publié le 23/10/2010
Metz, une place à défendre (CFA)
Le match . FC Metz : 9 e avec 20 points (3 victoires, 3 nuls, 2 défaites) ; dernier match : victoire contre Avion (2-0). Le Havre : 10 e avec 18 points (3 victoires, 1 nul, 4 défaites) ; dernier match : victoire face à Villemomble (2-0).
Privés de compétition le week-end dernier en raison de la Coupe de France, les Messins reviennent aux choses sérieuses. Après avoir idéalement négocié leur premier rendez-vous du mois d’octobre avec une victoire devant Avion (2-0), les Grenats s’apprêtent à jouer leur second match à domicile contre Le Havre. Les Normands pointent à la dixième place au classement, juste derrière Metz et restent, eux aussi, sur une victoire, décrochée face à Villemomble (2-0).
L’avis de l’entraîneur. José Pinot : « Il faut que nous restions sur ce que nous avons l’habitude de faire à domicile. Il s’agit d’une réserve professionnelle jeune, comme la nôtre. Nous aurons donc face à nous une sorte de copie conforme à notre équipe. »
Le groupe messin. La liste des joueurs indisponibles pour cette rencontre est longue. Aux sélections d’Anthony M’Fa et Mayoro N’Doye s’ajoutent les suspensions de Vivian Reydel et Alhassane Keita, puis les blessures d’Amine Aribi et Teddy Kayombo. Ce dernier attend les résultats des examens passés afin de connaître la gravité de sa blessure au genou survenue cette semaine.
Le groupe est composé des joueurs suivants : Aissi Kede – Siebert, Bussmann, Métanire, Diallo – N’Ganvala, Haddadji, Walter, Wang Chu, Yi Teng, N’Gbakoto – Simpara, Kehli.
Stade des Hauts de Blémont à Borny (15h)
Publié le 23/10/2010