Adjoint de Dominique Bijotat, Patrick Hesse passe de l’ombre à la lumière l’espace d’une soirée. Photo Stéphane STIFTER
Après l’épidémie de gastro-entérite en début de semaine, Metz devra sans doute composer ce soir face à Sedan avec l’absence de Dominique Bijotat, souffrant. Quand rien ne va…
Décidément, le patient messin, déjà mal en point(s) en championnat, vit une période difficile. Hier, l’ultime mise en place tactique s’est réalisée sans le grand décideur Dominique Bijotat. Diminué ces derniers jours et pris de vertiges, le technicien a délégué la séance d’entraînement à son adjoint Patrick Hesse. Et vraisemblablement, sa voix ne portera pas ce soir dans les vestiaires messins.
Après l’épidémie de gastro-entérite ramenée du déplacement bucolique à Le Mée-sur-Seine en Coupe de France, l’absence de la figure tutélaire et rassurante de l’entraîneur jette un peu plus le trouble sur la réception de Sedan. Un adversaire au cuir épais, solide dauphin de Tours au général et précédé d’une réputation explosive sur le plan offensif…
Bien entendu, le bras droit de Dominique Bijotat s’est évertué à minimiser le retrait du mentor : « Le travail de la semaine a été mené par Dominique et cette dernière séance s’est réalisée dans la continuité de ce qu’il avait entrepris. Je ne sens pas le groupe perturbé. » Lui-même serait imperturbable à cette première, accidentelle, sur le banc messin : « Des rencontres, j’en ai dirigé des centaines et des centaines. Certes pas à ce niveau mais un match reste un match. » Soit. Mais ledit match en question porte encore tous les attributs d’un affrontement à hauts risques…
« Joueuse et rigoureuse »
Avant même de songer à mettre en péril les Ardennais, Metz doit déjà penser à cimenter son arrière-garde. Ce soir, une pléiade d’artificiers se produiront à Saint-Symphorien : « A l’inverse de nous, leur attaque repose sur un quatuor en pleine confiance. Je pense notamment à Allart et Karaboué. » Deux attaquants qui émargent à sept buts chacun. Sans oublier Fauvergue, l’ancien Lillois, et ses quatre réalisations.
De son côté, Metz poursuit sa longue, sa très longue introspection. Le Mée-sur-Seine devait servir de strapontin à cette 16 e journée de Ligue 2. Hélas, la stérilité du rendement offensif messin lors de ce 7 e tour de Coupe de France accentue encore un doute prégnant ces dernières semaines : « On aurait préféré que cette rencontre redonne de la confiance à nos attaquants… » Un vœu pieu.
Dénués d’imagination en Ile-de-France dimanche dernier, les partenaires de Romain Brégerie devront se montrer cette fois très créatifs pour bousculer la formation du président Pascal Urano. Car la tentation de voir dans cette équipe sedanaise un opposant simplement tourné vers l’attaque serait réducteur : « Certes, c’est une équipe joueuse, mais c’est aussi une équipe rigoureuse, observe Patrick Hesse. Contrairement à Tours, Sedan défend très bien. Il faudra beaucoup d’application pour les déstabiliser. Mais je ne doute pas que les garçons seront transcendés à l’idée de rencontrer l’un des premiers du championnat. Dans notre situation, nous n’avons plus de questions à nous poser. »
Avec ou sans Dominique Bijotat, c’est vrai, la situation demeure identique : Metz et son parcours de relégable n’a plus le droit de s’appesantir sur son (mauvais) sort…
Jean-Michel CAVALLI.
Publié le 26/11/2010
Thibaut Bourgeois : « Je doute »
« Je ne parviens pas à répondre aux attentes de l’entraîneur », regrette Thibaut Bourgeois, lucide sur sa situation. Photo Pascal BROCARD
Le jeune attaquant incarne les maux de son équipe : une confiance en berne dans la zone de vérité. Entretien avec un joueur gangrené par « le doute » et non retenu dans le groupe.
A l’évocation du bilan sedanais (32 buts, soit la meilleure attaque du championnat), Thibaut Bourgeois a le regard qui s’éclaire. Envieux, forcément, le jeune joueur messin court toujours après ce premier but qui l’affranchirait d’une pression latente. Toujours escorté de ce statut d’espoir qui agit comme une chape de plomb au-dessus de lui, ce Messin pur souche a conscience que les occasions de briller s’amenuisent. D’ailleurs, ce soir, son nom n’a pas été couché sur la feuille de match…
• Sept matches, deux titularisations, aucun but… Que vous inspire votre bilan ? « Forcément, je suis déçu de mon début de saison. J’aurais souhaité jouer un peu plus et, chose plus importante, je désirais débloquer mon compteur but le plus tôt possible. Hélas, ce n’est pas le cas. »
• Lorsque la quête du but échappe à un attaquant, on dit que le doute s’installe. Est-ce le cas ? « Absolument, le doute s’est installé depuis le début de la saison. Il est d’ailleurs né durant les deux matches de préparation cet été. En me montrant inefficace, j’ai commencé à me poser des questions. C’est ce qui peut arriver de pire à un attaquant… »
• Votre entraîneur explique votre inefficacité par votre gestion délicate de la préparation estivale. Partagez-vous son avis ? « Oui, ça explique au moins mes premières prestations. Contrairement à d’autres, j’ai un petit moteur. Mais maintenant, c’est évacué. Non, ce n’est plus le physique qui me fait défaut mais la confiance. Ce qui est paradoxal, c’est qu’à l’entraînement, je marque, tout comme en CFA récemment. Mais chez les pros, j’éprouve des difficultés. »
• Le basculement dans le monde professionnel vous paraît-il délicat ? « Oui, je me mets beaucoup trop de pression. Je devrais faire abstraction de l’environnement, jouer plus libre mais pour le moment, je n’y parviens pas. »
« Mon vœu est de m’imposer ici »
• Le recrutement de Ténéma N’Diaye n’a pas contribué non plus à votre épanouissement, non ? « Je ne le vois pas comme ça. Je suis habitué, ces dernières années, à des recrutements en attaque. Il y a eu Nenad ( Jestrovic), Sylvain ( Wiltord)… Evoluer aux côtés de joueurs expérimentés est formateur. »
• Avez-vous le sentiment d’avoir toujours la confiance de Dominique Bijotat ? « Oui, il m’a dit qu’il comptait toujours sur moi. Seulement pour l’instant, je ne parviens pas à répondre à ses attentes. »
• Au-delà de votre cas personnel, c’est l’ensemble de l’attaque messine qui piétine. Comment l’expliquez-vous ? « Encore une fois, j’y vois un problème de confiance. Jusqu’aux vingt derniers mètres, tout se passe bien mais une fois dans la zone de vérité, on se montre trop timide. Nous faisons preuve de moins d’initiatives alors que peut-être nous devrions davantage jouer à l’instinct. »
• Cette saison devait être celle de la reconstruction et de la jeunesse triomphante au FC Metz. Avez-vous le sentiment d’avoir raté le coche ? « Non, même si au départ de l’année, j’avais conscience d’avoir le champ plus libre que par le passé. Mais voilà, les attentes, la pression et le sentiment de jouer la vie du club ne m’ont pas libéré… »
• Dominique Bijotat laissait entendre, récemment, que le recrutement d’un attaquant constituerait une priorité si les finances du club le permettaient. Etes-vous inquiet ? « Non, je n’y pense. C’est à nous, les attaquants, de faire changer d’avis les dirigeants. Nous en avons encore l’occasion même si le mercato approche… »
• Votre temps de jeu famélique pourrait-il vous pousser à l’exil cet hiver ? « Ce n’est pas du tout l’actualité. Je n’y pense pas. Mon vœu est de m’imposer ici, dans mon club formateur… »
J.-M. C.
Publié le 26/11/2010
Sedan vise la tête
En attendant le choc de lundi entre Tours et Le Mans, Sedan a l’occasion de s’emparer de la première place en cas de victoire à Metz, ce soir. Seuls deux points séparent les Sedanais, deuxièmes, du sixième (Le Havre), et le podium peut une nouvelle fois être chamboulé. Jérôme Le Moigne et ses coéquipiers ont la main avec un court déplacement, même si les Ardennais ne se sont pour l’heure imposés qu’une fois à l’extérieur. « Pour franchir un palier supplémentaire et assumer notre nouveau statut, nous avons besoin d’empocher des points à l’extérieur », souligne Landry Chauvin, l’entraîneur des Sangliers ardennais qui veut « faire durer le plaisir lors des quatre journées précédant la trêve », car « les clubs qui figurent dans le tiercé de tête à Noël sont généralement encore en course pour la montée en fin de saison ».
Bijotat hospitalisé
Hier, le mal contracté par Dominique Bijotat n’était pas encore clairement identifié. Souffrant de maux de têtes ces derniers jours, l’entraîneur a ressenti des vertiges durant la matinée. Par précaution, la voie de l’hospitalisation a été choisie. Aujourd’hui, le technicien passera un bilan vasculaire de simple sécurité. « Et rien ne dit qu’il ne sera pas sur le banc », confiait Patrick Hesse à l’issue de l’entraînement. Dans le cas contraire, personne ne prendra numériquement sa place : « Ce serait plus déstabilisateur qu’autre chose. »