Mené au score, Metz a réussi à reprendre l’avantage, hier, face à Ajaccio. Un tour de force incomplet puisque les Corses sont revenus dans la partie. L’équipe de Dominique Bijotat reste relégable.
Le duel entre Ludovic Guerriero et Carl Medjani n’a pas trouvé de vainqueur. Aucune des équipes n’est satisfaite. Photo Pascal BROCARD
Même le ciel en a pleuré. Des larmes de désespoir, peut-être ? Comment le lui reprocher ? Hier soir, le FC Metz a tout simplement livré une première demi-heure pathétique. Sous les yeux des caméras d’Eurosport et de six milliers de spectateurs – selon les chiffres officiels –, l’équipe de Dominique Bijotat a fait étalage d’une absence incompréhensible, impardonnable même, à l’heure de disputer un rendez-vous dit crucial pour l’avenir du club. Et aujourd’hui pas plus qu’hier, la qualité de l’opposition ajaccienne, quand bien même incontestable, ne pourra être évoquée comme explication. En faut-il d’ailleurs ? Ce matin, le classement parle de lui-même : Metz a laissé filer l’occasion qui s’offrait à lui de quitter la zone rouge, où il figure désormais au dix-huitième rang, grâce à ce résultat nul venu conclure sa quatrième apparition de l’année à domicile.
Ce modeste bénéfice, si l’on peut parler ici de bénéfice, les Messins le doivent avant toute chose à leur propre indigence. Sans vie, sans envie, le onze grenat s’est vite laissé déborder par l’enthousiasme d’un adversaire à qui le podium réservait une place en cas de succès en terre mosellane. La perspective corse a pris corps par l’intermédiaire d’un ancien de Saint-Symphorien. A la 12 e minute, c’est en effet Carl Medjani qui profitait d’un service de Pierazzi pour glisser le ballon entre les jambes de Joris Delle, dernier rempart impuissant d’une défense messine larguée. Trois minutes plus tard, elle l’était toujours et Richard Socrier, un ancien Messin lui aussi d’ailleurs, voyait sa tentative repoussée par le poteau.
Appuyés par le destin, les Messins se sont mis à exister lorsque Tenema N’Diaye a décroché pour venir combler le vide observé jusque-là entre le milieu de terrain et l’attaque. Le changement était flagrant et Metz allait en tirer profit par l’intermédiaire de Mathieu Duhamel. Servi par Cheikh Gueye, l’attaquant évitait le tacle de Maire pour tromper le gardien corse d’un plat du pied gauche maîtrisé (1-1, 35 e).
Désespérant...
Ce réveil local permettait à Alexander Odegaard d’afficher ses qualités techniques. Mais il faudra sans doute encore un peu de temps au Norvégien, auteur hier de sa première titularisation à domicile, pour peser davantage dans la production de son camp. Celle-ci était plus volontaire une fois passé le cap de la pause. Duhamel avait ainsi une première opportunité de donner l’avantage aux siens, mais cette fois, Debès veillait (53 e).
Les débats et les esprits s’échauffaient. Mais Metz poursuivait sa quête. L’expression était parfois maladroite mais elle avait le mérite d’exister. Mathieu Duhamel revenait à la charge et profitait d’une remise en retrait de la tête signée Bussmann pour inscrire le deuxième but de son équipe. Metz revenait de loin... pour repartir aussitôt dans ses travers.
Un nouvel instant d’égarement permettait, en effet, aux Corses d’égaliser. A la baguette, le bouillant Cavalli, dont le coup franc trouvait Kinkela au second poteau. L’attaquant ajaccien se jetait comme un mort de faim sur le ballon et trompait Joris Delle (2-2, 72 e). Désespérant. Les efforts messins déployés par la suite se révélaient inefficaces.
Vainqueurs à Vannes, lors de la dernière journée, Metz n’a pas su saisir l’occasion de sortir du rouge. Vendredi, il se rendra à Nantes pour un nouveau match crucial. Les jambes lourdes et l’esprit encombré de nouveaux regrets. Incorrigibles, vous avez dit ?
Cédric BROUT.
Heureusement... Duhamel
L’activité d’Adama Tamboura n’a pas suffi aux Messins pour sortir de la zone rouge. Photo Pascal BROCARD
EN VUE
Cheikh Gueye. Une passe décisive, une belle reprise de volée et quelques débordements bien sentis. Le défenseur sénégalais s’est montré à son aise dans son couloir droit. Il a, de surcroît, toujours été dans le bon ton défensivement.
Adama Tamboura. Il a placé son équipe sous assistance respiratoire alors qu’elle semblait plongée dans un coma artificiel durant une longue, très longue, première demi-heure. Combatif, plein de justesse dans ses choix, le Malien a rendu une copie très propre, pleine de constance.
DANS L’OMBRE
Ludovic Guerreiro. Face à son ancienne équipe, le milieu de terrain messin a semblé à court d’arguments. On ne lui reprochera pas son engagement, mais celui-ci s’est révélé improductif, d’autant que le capitaine des Grenats ne s’est guère montré à son aise dans l’art des coups de pied arrêtés.
Nuno Frechaut. S’il a empêché Socrier d’ouvrir la marque dès la sixième minute, le défenseur portugais, peut, par contre plaider coupable sur le premier... et le deuxième but ajaccien. Mal placé, il a tout d’abord laissé Medjani s’échapper (12 e), avant de se montrer un peu trop léger face à ce même Medjani ; et Kinkela en a profité (72 e).
PAROLES, PAROLES
Dominique Bijotat. (entraîneur de Metz). « J’ai évidemment d’énormes regrets. On cherchait une victoire pour enfin être au cœur de la bataille pour le maintien, on reste en dessous... Nous avons été mauvais durant une bonne demi-heure, Ajaccio en a profité. Malgré tout, on a réagi, mais, une fois encore l’attitude de certains joueurs sur l’égalisation nous coupe les ailes. »
Ludovic Guerreiro (milieu de Metz). « On a manqué d’agressivité, notamment sur l’égalisation ajaccienne. Ce soir, on perd clairement deux points, alors que la victoire nous tendait les bras. Maintenant on doit aller gagner à Nantes. Je dis bien gagné, pas se contenter d’un nul. »
Mathieu Duhamel (attaquant de Metz). « On avait fait le plus dur, c’est rageant ! On a clairement manqué d’expérience, mais il ne s’agit pas de baisser la tête. Mon doublé ? Je suis content, mais la déception du résultat est plus grande. »
TEMPS ADDITIONNEL
23h, hier soir. Des coups de klaxon raisonnent. Ceux du chauffeur du bus ajaccien, visiblement pressé de quitter la Lorraine. A l’inverse de Yohan Cavalli, tout heureux de pouvoir converser quelques instants avec des membres de sa famille échoués en Moselle ou de Carl Medjani qui a, visiblement, laissé de bons souvenirs du côté de Saint-Symphorien.
J.-S. GALLOIS.
La SEBL en renfort à Saint-Symphorien
Le projet d’agrandissement du stade Saint-Symphorien avance… Hier, le FC Metz a officialisé un nouveau partenariat.
Bernard Serin, président messin (à gauche), a indiqué que les travaux de Saint-Symphorien pourrait débuter à l’été 2012. Photo Pascal BROCARD
Nous sommes désormais certains de franchir les étapes administratives. Sur ce point, le projet de nouveau stade lyonnais est en retard sur le nôtre. » A défaut d’être à l’heure au rendez-vous, aujourd’hui, sur le terrain sportif, le FC Metz avance sur son projet d’agrandissement du stade Saint-Symphorien. Hier, Bernard Serin, président, a ainsi paraphé une convention liant son club à la SEBL, Société d’Équipement du Bassin Lorrain, représentée pour l’occasion par sa directrice générale, Francine Aubry-Begin, et son président, Richard Lioger, par ailleurs premier adjoint à la Ville de Metz.
Début des travaux à l’été 2014 ?
A travers cet accord, le FC Metz confie la maîtrise d’ouvrage à son nouveau partenaire, lequel sera donc en charge des affaires techniques, administratives, juridiques et financières dudit projet. Le projet, justement. Bernard Serin a profité de l’occasion pour l’évoquer et préciser notamment que le Plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) avait été validé par la préfecture. Cette étape est la première d’une liste de quatre préalables au dépôt du permis de construire. Ce dernier pourrait être déposé en septembre prochain, pour permettre le début des travaux à l’été 2012 et la livraison du nouveau Saint-Symphorien à l’aube de la saison 2014-2015. Soit deux ans avant l’Euro 2016, un rendez-vous auquel le camp messin n’a toujours pas renoncé. « Mais si au mois de mai prochain, la Fédération française boucle sa liste de neufs stades, nous poursuivrons notre route de notre côté. », explique Bernard Serin.
C. B.
L’HOMME DU MATCH Mathieu Duhamel. Pour sa quatri
L’HOMME DU MATCH
Mathieu Duhamel Photo Pascal BROCARD
Mathieu Duhamel. Pour sa quatrième apparition en championnat sous le maillot du FC Metz, l’attaquant prêté par Troyes a soigné ses statistiques, et enlevé une belle épine du pied messin, en inscrivant ses troisième et quatrième buts en Ligue 2. Mais pas seulement. Toujours en mouvement, il a multiplié les appels, offrant ainsi de nombreuses solutions à ses partenaires. Combatif, il n’a jamais rechigné aux tâches défensives. Précieux.