Sous peine de voir s’éloigner encore quelques-uns de ses concurrents dans la course au maintien, Metz se doit de l’emporter aujourd’hui face à l’un d’entre eux, Châteauroux. Sa dernière victoire à Saint-Symphorien ? Le 15 janvier.
Alexander Odegaard et ses coéquipiers messins ont un soir devant eux pour se réconcilier avec leur public et entretenir leur espoir de maintien en Ligue 2. Photo Pascal BROCARD
La situation est grave. Mais sous le ciel messin, le désespoir n’a pas encore gagné Dominique Bijotat et ses hommes. C’est là un premier miracle : avec seulement cinq victoires à leur actif depuis le mois d’août 2010, ces derniers peuvent encore se permettre de rêver à un printemps plus souriant que ne l’ont été les saisons écoulées.
A l’heure de recevoir Châteauroux, le FC Metz n’affiche, en effet, que deux longueurs de retard sur Nîmes, premier non relégable. Ce soir, en cas de succès à Saint-Symphorien combiné à une défaite des Gardois, il pourrait même quitter la zone rouge. Mais les Messins attendront sûrement avant de pousser un ouf de soulagement… D’une parce que le scénario évoqué serait soumis à l’épreuve des treize autres rencontres les séparant de la ligne d’arrivée. Et de deux parce qu’ils savent sans aucun doute mieux que quiconque que l’hypothétique mauvais déroulement de la soirée qui les attend pourrait accroître le fossé qui les sépare de la ligne de flottaison. Point à la ligne.
Saint-Symphorien, terre à reconquérir
Le FC Metz n’a plus le temps de se perdre en conjectures. Ce soir, il devra gagner, rien que ça, « pour matérialiser » ses progrès observés depuis le début de l’année 2011. Problème, la mission aura la pelouse de Saint-Symphorien pour cadre. Et entre elle et les crampons messins, le courant a bien du mal à passer : les promesses entraperçues le 15 janvier face à Laval (4-0) n’ont, pour l’instant, pas donné lieu à confirmation. Istres (0-0), puis Ajaccio (2-2) sont venus rappeler aux optimistes qui l’avaient oublié que l’embarcation messine restait fragile, aussi fragile que le suggère son classement.
A Nantes, la semaine passée, cette fragilité n’avait certes pas empêché les joueurs de Dominique Bijotat d’arracher un point (0-0). Le résultat de ce soir confirmera ou non s’il s’agissait d’un « bon point », comme l’avaient remarqué plusieurs bouches messines. Une chose est sûre, pour que cela soit le cas, Metz devra se montrer autrement entreprenant qu’il ne l’a été vendredi dernier à la Beaujoire.
Mahamane Traoré est de retour
Le retour de Mahamane Traoré, suspendu lors des deux derniers matches, pourrait l’aider dans cette tâche. Doté « d’une subtilité technique et d’une grande qualité de passe », le milieu de terrain malien réintègre un onze où la défense sera la même que la semaine passée. Devant, Dominique Bijotat devrait aligner deux attaquants, les deux meilleurs que compte le club aujourd’hui, Mathieu Duhamel et Tenema N’Diaye. Huit buts à eux deux… Soit un de plus à peine que Dupuis, meilleur réalisateur castelroussin, que les défenseurs messins ne croiseront pas en raison de sa suspension.
Dominique Bijotat, lui, croisera la route de son ancienne équipe sans la moindre trace de nostalgie. « C’est le club de ma région, le club où j’ai lancé certains joueurs, mais j’en fais abstraction. Je ne vois que la possibilité pour mon équipe de se remettre à flots. Les joueurs ont encore l’égalisation d’Ajaccio en travers de la gorge. » Ils ont quatre-vingt-dix minutes devant eux pour la digérer.
Cédric BROUT.
Guerriero : « A nous de faire tourner la roue »
Châteauroux ? « Un rendez-vous très important » aux yeux de Ludovic Guerriero. Avant-match avec le capitaine messin.
Ludovic Guerriero, capitaine messin : « Cette situation pèse sur tout le monde. » Photo Pascal BROCARD
Votre équipe n’a perdu qu’un match de championnat depuis janvier, mais elle n’est pas vraiment plus avancée qu’à la trêve…
« Oui, on a fait une série positive mais ça ne se matérialise pas encore au classement. Et notamment à cause de nos péchés à domicile. D’où l’importance de bien négocier la venue de Châteauroux. »
• Trois points feraient du bien au niveau comptable, mais aussi au mental, non ?
« Oui, c’est sûr, ce serait plus gai de regarder le journal et de lire le classement si nous étions en dehors de la zone rouge. Mais on sait aussi que cela ne serait qu’une étape, que le plus dur resterait à faire. Maintenant, il faut se lâcher, éviter la pression négative. »
« Cette situation pèse sur tout le monde »
• Avez-vous déjà connu ce genre de scénario durant votre carrière ?
« Oui à Ajaccio. On s’en était sortis, à deux journées de la fin, grâce au collectif et au mental. C’est ça qui fera la différence. »
• Les plus jeunes joueurs ont-ils davantage de mal à gérer la pression qui vous accompagne ?
« Jeune, pas jeune, cette situation pèse sur tout le monde au club. »
• Jusqu’à présent, les dirigeants ont toujours affiché leur confiance en Dominique Bijotat, votre entraîneur. Dans d’autres clubs, les choses se seraient peut-être passées autrement…
« C’est nous qui sommes sur le terrain, pas le coach. Pour qu’un entraîneur soit limogé, il faut que ses joueurs le lâchent. Ce n’est pas le cas chez nous. A nous de lui rendre la confiance qu’il nous accorde. A nous de faire tourner la roue. »
C. B.