Pour la troisième fois de suite, Metz a été contraint à partager les points à Saint-Symphorien. Hier soir, face à Châteauroux, l’équipe de Dominique Bijotat ne pouvait rien espérer de mieux.
Alexander Odegaard et les Grenats sont restés coincés dans la nasse castelroussine. Photo Pascal BROCARD.
Il fait vraiment bon venir à Metz en ce moment. Les Castelroussins ne diront pas le contraire, qui ont passé une soirée somme toute agréable, hier, sur la pelouse de Saint-Symphorien. Avant eux, Istres et Ajaccio avaient fait l’expérience de l’hospitalité locale, chacune de ces formations repartant avec le point du match nul en guise de souvenir. Châteauroux, lui aussi, a eu droit à son présent. L’équipe de Didier Tholot n’a, certes, pas retrouvé le goût du succès à l’extérieur, mais elle a réussi ce pour quoi elle avait fait le déplacement, en l’occurrence maintenir son adversaire messin à distance respectable. Aujourd’hui comme hier, les Grenats, sont toujours relégables et accusent encore cinq longueurs de retard sur leurs homologues du Berry.
Metz pourrait se féliciter ici d’avoir grappillé un peu de terrain sur son premier concurrent nîmois, battu hier à domicile par Clermont (1-2). Mais ce matin, la décence lui impose d’abord de se regarder dans le miroir. Attention, âmes sensibles s’abstenir : si le onze de Dominique Bijotat a pu faire illusion durant les dix premières minutes de la rencontre, son manque de maîtrise a ensuite sauté aux yeux. Fébrilité défensive effarante, manque de liant entre les lignes, incapacité notoire à conserver le ballon et à construire…
A ces reproches s’en ajoute un autre, plus inquiétant encore : jusqu’à la pause, cette équipe à l’avenir de plus en plus incertain n’a franchement pas semblé consciente du danger National qui la guette, n’affichant pas le cœur que le public attendait. « On a frôlé le pire », reconnaîtra d’ailleurs l’entraîneur messin après le coup de sifflet final.
Heureusement, Delle…
Heureusement pour eux, comme à Nantes la semaine passée (0-0), les Messins ont pu compter sur Joris Delle pour supporter le poids de leurs nombreuses lacunes. Hier, l’international espoirs a une nouvelle fois sauvé la baraque. Haddad et Lafourcade se sont tous deux heurtés au gardien messin (19e, 22e), monstre de sang-froid au cœur de la tempête traversée par ses coéquipiers.
Passés à côté du premier acte, comme ils l’avaient fait dans des proportions plus réduites face à Ajaccio, les Messins sont revenus de la pause avec plus d’intentions. Le fruit d’un coup de gueule de Dominique Bijotat ? Les murs des vestiaires n’ont rien lâché.
Toujours est-il que le réveil s’est rapidement matérialisé : Mathieu Duhamel, à la conclusion d’un mouvement orchestré par Tenema N’Diaye, manquait simplement de précision sur sa frappe (61 e). Quelques secondes plus tard, c’est toujours " Duhamel la générosité " qui avait l’occasion d’ouvrir le score. Raté, encore. Encore et toujours.
En dépit d’efforts plus fournis, les Messins ne sont, en effet, pas parvenus à briser la résistance castelroussine. Ce qu’ils auraient pu payer bien plus cher si Joris Delle ne s’était pas fendu d’une envolée aussi spectaculaire qu’efficace sur une frappe puissante du dénommé Haddad (86 e). Le temps additionnel n’allait rien changer à l’histoire. Lassant, oui.
Une nouvelle fois contraint au nul, Metz a encore laissé passer une occasion de sortir de la zone rouge. La semaine prochaine, il est attendu à Reims, l’un de ses derniers concurrents réels dans cette folle course au maintien. Du cœur, il en faudra au stade Auguste-Delaune. Et bien plus encore…
Cédric BROUT.
Delle, gardien à sang froid
Mathieu Duhamel a tenté. En vain… Photo Pascal BROCARD.
EN VUE
Duhamel. Toujours vaillant, toujours aussi combattif. Comme à son habitude, Mathieu Duhamel a pesé de tout son poids sur les débats. Tantôt point de fixation, tantôt en quête d’intervalles, la recrue hivernale a sonné la révolte des siens au cœur du second acte. Il aurait pu délivrer son équipe sur une inspiration flirtant avec le cadre castelroussin (60 e). Il a surtout servi plus ou moins volontairement Tenema N’Diaye, malheureux dans son face à face avec Fernandez dans la minute suivante (61 e). Acclamé par le public. Le seul…
DANS L’OMBRE
Diagne. D’abord une passe molle, cauchemardesque, à l’adresse de Joris Delle (14 e). Puis une incompréhension presque fatale avec son compère de la charnière centrale Romain Brégerie (31 e), encore camouflée par la vigilance du portier messin. Enfin, une roulette " à la brésilienne ", dans sa surface de réparation, occasionnant une autre action dangereuse pour Châteauroux. Fallou Diagne a accumulé les fautes de goût et transpiré de nervosité durant un premier acte très, très délicat…
Bussmann. Son débordement malicieux, ponctué d’un centre dangereux, était empli de promesse en début de match. Par la suite, Gaëtan Bussmann a malheureusement vécu un calvaire. Martyrisé par l’expérimenté Rudy Haddad durant le premier acte, il s’est légèrement repris après la pause.
Guerriero. Orphelin de David Fleurival (suspendu), il a souffert dans le domaine de la récupération. Et plus étrangement, aussi, dans celui de la relance, notamment en fin de première mi-temps. Ses longues balles à destination du duo Duhamel-N’Diaye ont rarement trouvé leur cible. Son esprit d’entreprise s’est généralement heurté au surnombre castelroussin dans l’entrejeu.
PAROLES, PAROLES…
Dominique Bijotat (entraîneur du FC Metz) : « On a frôlé le pire, ceci pour la deuxième fois après Ajaccio. Nous avons montré plus de caractère au retour des vestiaires. Nous sommes heureux en première mi-temps et frustrés en seconde période… »
Ludovic Guerriero (capitaine du FC Metz) : « Notre première mi-temps s’est révélée pitoyable, on les a regardés jouer. Mais il ne faut pas s’arrêter que sur le négatif. Il y a des intentions après la pause, notre défense n’a pas encaissé de but […] Je comprends la frustration du public, mais il ne faut pas non plus manquer de respect. »
TEMPS ADDITIONNEL
Didier Tholot, l’entraîneur castelroussin, a qualifié de précieux le point obtenu . Surtout, l’ancien serial buteur avait déjà fait ses petits calculs : « On laisse Metz a cinq unités derrière nous. » Châteauroux, le compte est bon.
J.-M. C.
L’HOMME DU MATCH Delle. On a coutume de dire qu...
L’HOMME DU MATCH
Joris Delle. Photo Pascal BROCARD.
Delle. On a coutume de dire qu’un gardien doit rassurer sa défense, qu’il en est le baromètre, l’indice de confiance. Hier, si l’on devait juger la performance de Joris Delle en tenant compte du comportement de son arrière-garde, on la qualifierait de médiocre. Or c’est tout le contraire. L’international espoirs a fait étalage d’une sérénité salvatrice. Certes, il n’y a pas trace d’arrêts d’envergure dans la palette du portier. Mais son sérieux, sa lecture du jeu et le calme renvoyé sur ses quelques interventions plaident pour lui.
Un coup de pression
TRIBUNE LIBRE
Un coup de pression
Un homme seul, jetant un regard vague sur une aire de jeu encore déserte de ses protagonistes. Une bonne heure avant le coup d’envoi de cette rencontre tendue - « une énième à Saint-Symphorien » - Bernard Serin laisse vagabonder ses pensées : « Sans cette victoire à Vannes, nous resterions sur une série contreproductive en championnat ». Dans son for intérieur, au plus profond de lui, le président doit bouillir. Mais il ne laisse rien transparaître. Son verbe, sa candeur, son sentiment de révolte ont été communiqués quelques minutes plus tôt à ses joueurs. En substance, voilà la teneur du message présidentiel glissé dans les entrailles de Saint-Symphorien face aux intéressés, les yeux dans les yeux : « Je leur ai mis la pression, plus que d’habitude ». Quels ont été les mots soigneusement choisis pour remédier aux maux des siens ? Impossible de les connaître. Toujours est-il qu’hier, Bernard Serin a adopté une attitude protectionniste, voire interventionniste, auprès de son groupe. Quelques minutes avant le coup d’envoi, il mordait la ligne de touche durant l’échauffement. Au coup de sifflet final, devant le mécontentement de son public, une dernière pensée devait le traverser : « La série improductive se poursuit »…
Jean-Michel CAVALLI.
Guerriero assume
Ludovic Guerriero n’a pas quitté la pelouse la tête basse. Hier soir, alors que l’ensemble de ses coéquipiers avaient déjà pris le chemin de la douche, le capitaine messin est allé remettre son maillot à un supporter, avant d’entamer une brève discussion avec les fidèles de Génération Grenat descendus aux portes de la pelouse. On ignore le contenu de l’échange qui a duré quelques minutes. Mais, en ces temps mouvementés, on ne pourra pas reprocher au milieu de terrain messin d’avoir refusé le dialogue.
CFA Metz vise la sixième
Thibaut Bourgeois. Photo Pascal BROCARD
Le match. Compiègne : 14 e avec 38 pts (4 victoires, 7 nuls, 8 défaites). Dernier match : défaite à Villemomble (2-1). FC Metz : 4 e avec 50 pts (9 v, 6 n, 2 d). Dernier match : victoire face à Moissy Cramayel (2-0).
L’enjeu. Les Messins semblent inarrêtables. Après cinq victoires consécutives, les voilà attendus à Compiègne. Forts de leur succès face à Moissy Cramayel la semaine dernière (2-0), les protégés de José Pinot ne devront toutefois pas prendre leurs adversaires à la légère. Alors que leur parcours est beaucoup plus irrégulier que celui des Mosellans, ce qui les place actuellement au 14 e rang au classement, les Compiégnois ont repris des couleurs depuis le changement d’entraîneur intervenu en début d’année. S’ils restent sur une défaite à Villemomble (2-1) concédée dans les ultimes minutes de la partie, les Picards avaient auparavant enchaîné trois victoires et un nul.
L’avis de l’entraîneur José Pinot. « On rencontre une équipe qui n’est peut-être pas très bien classée, mais depuis leur changement d’entraîneur, ils restent sur une belle dynamique. »
L’effectif . Cette rencontre à Compiègne sera l’occasion pour Thibaut Bourgeois de renouer avec la compétition, près de deux mois après son opération pour une fracture du 5 e métatarse du pied gauche. Les cages messines seront, cette fois-ci, gardées par Oumar Sissoko. A l’absence de Seydou Simpara s’ajoute celle d’Amine Aribi, malade. Enfin, notons que la présence de Mayoro N’Doye dans le groupe de quinze joueurs qui prendra la direction de Compiègne ce matin restait hypothétique en raison d’une blessure l’ayant empêché de s’entraîner jusqu’à vendredi.
L’équipe messine : Sissoko, Reydel, Koulibaly, Kayombo, Méligner, Métanire, Diallo, Yi Teng, N’Ganvala, Haddadji, Tandjigora, Wang Chu, Cassan, N’Doye, Bourgeois.
Compiègne - FC Metz, 18h30