Toute la détresse et l’impuissance dans les regards de Mario Mutsch et Joris Delle. Bauthéac, auteur du deuxième but sedanais, vient d’anéantir les espoirs de Messins qui replongent dans la zone rouge. Photo Pascal BROCARD
Metz est retombé dans ses travers. Défaite 2 à 1, hier à Dijon, résultat sanctionnant le manque de maîtrise d’une équipe qui retrouve du coup sa place dans le trio des relégables potentiels.
Et bing ! Chassez le naturel… Il revient au galop. Estampillée machine à ne pas perdre au moment de poser le pied sur le sol dijonnais, hier soir, sortie de la zone rouge depuis deux semaines, l’équipe de Dominique Bijotat arrivait aussi à Dijon avec le scalp de Tours accroché à sa carte de visite.
Bref, tous les ingrédients étaient réunis pour envisager cette dernière soirée de mars avec un certain enthousiasme et un optimisme (mesuré). Mais en Bourgogne, les Messins ont dégusté : un but encaissé juste avant la pause, un autre peu après le retour des vestiaires et l’invincibilité qui durait depuis six matches s’est écroulée comme un château de cartes.
De nos envoyés spéciaux à Dijon
Qu’a-t-il donc manqué aux Grenats, une semaine après ce « meilleur match de la saison » offert au public de Saint-Symphorien. A peu près tout, en fait, et surtout l’efficacité qui aurait dû leur permettre d’atteindre la mi-temps avec les clés du scénario : reconduit par Dominique Bijotat, à quelques ajustements près, le système qui avait permis aux Messins de venir à bout de Tours a brillé d’impuissance hier soir.
Face à un adversaire dijonnais présentant le meilleur buteur du championnat à sa tête, Ludovic Guerriero et les siens ouvraient les débats avec sobriété, à peine alertés par cette tête de Sebastian Ribas retombée dans les pieds de Joris Delle (5 e). L’occasion la plus franche était même messine : Mathieu Duhamel allumait une frappe à l’angle de la surface dijonnaise, mais le gardien était sur la trajectoire (20 e).
Diafra Sakho prenait ensuite le relais, mais ni sa tête, renvoyée par un défenseur sur la ligne, ni sa pichenette trop mollassonne pour tromper Padovani (43 e), n’influaient sur le tableau d’affichage. Cette dernière occasion manquée par l’attaquant messin allait laisser des regrets… Sur la relance, le ballon parvenait en effet à Badiane, qui filait dans la surface de réparation avant d’être taclé par Adama Tamboura. Geste irrégulier aux dires de l’arbitre, qui sanctionnait le défenseur messin d’un penalty transformé en force par Sebastian Ribas (1-0, 44 e).
« Vivre avec cette pression jusqu’au bout »
Le vent venait de tourner. Il allait définitivement emporter l’espoir messin dix minutes après la reprise. Sur une nouvelle remontée de ballon côté gauche, Adama Tamboura laissait Badiane centrer sur la tête de Bauthéac. Le coup de boule de ce dernier était précis et terminait au fond des filets (2-0, 54 e).
Étrange, mais il a fallu attendre un certain temps avant de percevoir un semblant de révolte chez les Messins, sonnés par ce deuxième but dijonnais. Le mieux a fini par arriver, quelque temps après le double remplacement opéré par Dominique Bijotat. Diafra Sakho et Gaëtan Englebert cédaient respectivement leur place à Yéni N’Gbakoto et Tenema N’Diaye et la production lorraine retrouvait un peu de l’allant qui lui avait tant manqué jusque-là.
N’Gbakoto rentrait dans le vif du sujet en adressant un centre parfait pour son capitaine, Guerriero, qui manquait le cadre (62 e). N’Gbakoto, encore lui, réduisait le score, profitant d’un ballon dévié par N’Diaye (2-1, 87 e). Trop tard, hélas… Malgré la pression exercée dans les derniers instants de la soirée, les Messins quittaient la pelouse au son d’une dixième défaite, lourde de conséquences.
A l’heure où débute la trêve internationale, Metz a repris position dans la zone des relégables. « De toute façon, je crois qu’il faudra vivre avec cette pression jusqu’au bout et attendre peut-être la trente-huitième journée pour savoir si nous serons toujours en Ligue 2 la saison prochaine », expliquait Dominique Bijotat au sortir des vestiaires…
Le printemps est annoncé, mais à Metz, il risque d’accuser un peu de retard.
N’Gbakoto a tout tenté
Au cœur de la défense messine, Kalidou Koulibaly a une nouvelle fois fait preuve de caractère. Photo Pascal BROCARD
EN VUE
Koulibaly. Le "petit" est costaud : dans la foulée d’une prestation aboutie, la semaine passée contre Tours, le jeune défenseur messin a encore montré beaucoup de caractère. Le défi face à Ribas était pourtant de taille. Il s’en est sorti avec brio.
Duhamel. Ce n’est plus une surprise, juste un constat qui se répète semaine après semaine : Duhamel a encore une fois été le Messin le plus combatif hier soir. Seul sur la ligne de front, il n’a pourtant pas eu la partie facile. Padovani, le gardien dijonnais, l’a privé de son sixième but en déviant sa frappe puissante d’une belle claquette (23 e).
DANS L’OMBRE
Tamboura. Absent la semaine passée (blessé), il a connu un retour assez laborieux sur le flanc gauche de la défense. Son attentisme sur le centre de Bauthéac, repris de la tête par Ribas, a donné quelques sueurs froides au camp messin (5 e). Il a gagné un peu en assurance par la suite avant de rechuter sévèrement : son tacle sur Badiane dans la surface de réparation a été sanctionné d’un penalty transformé par Ribas (44 e). Ce n’était pas la fin de ses malheurs : Badiane l’a enrhumé avant de délivrer le centre qui a permis à Bautheac – pas vraiment gêné par la présence de Mario Mutsch – d’aggraver le score (55 e).
Sakho. Une énergie débordante, mais parfois mal canalisée, à l’image de ce tacle sur Sankharé qui lui a valu un avertissement (39 e). Un détail comparé à cette occasion en or manquée par le Sénégalais, sur un long ballon de Brégerie dévié de la tête par Duhamel. Son coup de patte a manqué de caractère et le gardien dijonnais est sorti vainqueur du duel (44 e). Quelques secondes plus tard, Ribas ouvrait le score…
Englebert. Un rôle flou et une présence un peu légère pour un joueur placé au centre du schéma tactique et censé assumer le relais entre les lignes arrière et l’attaque. Il a rejoint le banc à l’heure de jeu.
L’HOMME DU MATCH
N’Gbakoto. De retour à la compétition après de longues semaines d’absence en raison d’une entorse à la cheville, le remuant milieu de terrain a donne du punch à la production de son équipe. Entré en jeu une heure après le coup d’envoi, en lieu et place de Diafra Sakho, Yéni N’Gbakoto a eu le temps de réduire le score, signant un but plein de sang froid et de justesse technique. Le contenu de sa prestation, même réduite, lui offrira certainement des arguments pour la suite des réjouissances...
PAROLES, PAROLES…
Patrice Carteron (entraîneur de Dijon). « Nous n’avons pas été brillants mais, au final, on l’emporte et c’est le principal. Nous allons pouvoir jouer libérés, avec l’ambition d’aller titiller les équipes qui visent la montée en Ligue 1. »
Dominique Bijotat (entraîneur de Metz). « Techniquement, nous n’avons pas trouvé la réponse face à cette équipe de Dijon. Le scénario du match résume un peu notre saison. Nous étions revenus avec de bonnes intentions en deuxième période, mais ce deuxième but dijonnais nous a fait très mal. »
Temps additionnel. Les Messins n’ont pas tardé hier soir. Aussitôt la douche prise, ils se sont engouffrés dans le bus, préférant ne pas s’attarder du côté de la salle de presse du stade Gaston-Gérard. Seul Yéni N’Gbakoto a pris le temps de revenir sur cette sale soirée avant de rejoindre ses coéquipiers.
Cédric BROUT.
Des Messins à la relance (CFA)
Le match. Metz : 4 e avec 59 pts (10v, 8n, 3d) ; dernier match : défaite à Bastia (1-0). Villemomble : 14 e avec 45 pts (5v, 9n, 7d) ; dernier match : nul à Avion (1-1).
L’enjeu. La belle série messine a pris fin à Bastia au terme d’une rencontre frustrante pour les hommes de José Pinot : un but gag et Vivian Reydel expulsé après une bagarre. Les Messins auront donc à cœur d’effacer cette mésaventure et de renouer avec la victoire. Pour ce faire, ils devront passer l’obstacle de Villemomble, l’une des trois formations à être parvenu à les faire chuter cette saison. Depuis cette défaite, Metz n’avait toutefois plus perdu jusqu’à samedi dernier. Les Villemomblois, quant à eux, restent sur plusieurs résultats nuls dont le dernier à Avion (1-1).
L’effectif. Pour cette rencontre face à Villemomble, José Pinot sait, depuis le déplacement à Bastia, qu’il devra se passer des services de Vivian Reydel. Le joueur a écopé, en tout, de quatre matches de suspension. Si Seydou Simpara commence tout doucement à reprendre après son opération du genou, Teddy Kayombo, lui, risque de manquer le rendez-vous de demain en raison d’une blessure au nez. Alhassane Keita ira prêter main-forte à l’équipe des moins de dix-neuf ans qui joue en Coupe Gambardella à Sedan tandis que Thibaut Bourgeois, Olivier Cassan, Merlin Tandjigora et Alexander Odegaard ont été laissés à la disposition de José Pinot par Dominique Bijotat.
FC Metz - Villemomble, stade des Hauts de Blémont à Borny, demain (15h)
