Un entraîneur sur le départ, un président dans le viseur de la justice, un rêve intact d’accession en Ligue 1 et une demi-finale de Coupe de France : Angers, hôte des Messins demain, vit des jours agités en cette fin de saison.

Willy Bernard, poursuivi par la justice, nourrit de grandes ambitions pour le SCO Angers : « On se doit d’y croire », à la Ligue 1. Photo MAXPPP
Garcia, partez-vous ?
Il n’en fait pas mystère : Jean-Louis Garcia rêve tout haut de la Ligue 1. Et pas forcément avec Angers, encore en course pour l’accession dans l’élite comme quasiment la moitié des clubs de Ligue 2. Plus qu’une rumeur, un réel contact aurait été établi, ou plutôt réactivé, avec un club lorrain. Pas Metz, bien entendu, mais l’AS Nancy-Lorraine, qui tournera en fin de saison la très longue page Pablo Correa.
Il est de notoriété publique que les deux formations nourrissent un lien privilégié. Ces dernières saisons, l’ASNL a puisé dans le vivier angevin lors de ses campagnes de recrutement en enrôlant notamment Alo’o Efoulou ou encore Floyd Ayité.
L’autre élément de poids renforçant la piste Garcia relève de la première vie de l’entraîneur. L’espace de trois saisons (1988-1991), il s’est familiarisé aux habitudes de la maison nancéienne en y officiant dans les buts. D’où cette déclaration d’intention suffisamment claire : « Je suis très flatté que Nancy, le grand club de l’Est, puisse s’intéresser à mon profil ».
Courtisé, Jean-Louis Garcia aura-t-il la tête ailleurs qu’à ses prérogatives sur le banc angevin, comme la réception messine, demain ? « Non, assène son président Willy Bernard. Jean-Louis Garcia a toujours demandé aux joueurs de respecter leur engagement contractuel. Il lui reste une saison de contrat à Angers et je ne suis pas disposé à le laisser partir. Ni pour Nancy, ni pour Bordeaux venu aux nouvelles le week-end dernier. »
Président, levez-vous !
Willy Bernard a une idole : Bernard Tapie. Drôle de modèle. Comme l’ancien homme fort du grand OM du début des années 90, le président d’Angers cultive sa propre singularité. Costard blanc, goût prononcé pour le "bling-bling" (« en une semaine, il peut faire Paris-Angers-Dubaï en jet privé », confidence d’un observateur avisé en Anjou), plus jeune président de l’histoire de l’élite (à 31 ans), le dirigeant tranche avec le classicisme d’un autre Bernard, Serin en l’occurence.
A l’instar de Bernard Tapie, Willy Bernard obtient des résultats : « En 2006, j’ai repris un club à l’agonie. Alors que maintenant, cela fait trois saisons que nous nous rapprochons de la tête de la Ligue 2 et que, surtout, nous dégageons à chaque fin d’exercice plus de 800 000 € de résultat d’exploitation ». Autre point commun partagé avec son modèle : un penchant pour le business et une gestion très personnelle des comptes de son club.
Placé sous contrôle judiciaire strict par la justice depuis le 24 mars dernier, celui qui a fait richesse dans le photovoltaïque se trouve dans l’interdiction d’approcher son équipe. Demain, jour d’ouverture de son procès pour abus de biens sociaux visant le détournement d’1,2 M€ des caisses du SCO Angers, Willy Bernard a bon espoir de reprendre son siège dans la tribune présidentielle du stade Jean-Bouin : « Je suis confiant, je pense que mon interdiction de stade va être levée. On a monté un dossier à charge contre moi en sortant des chiffres de leur contexte. Pourquoi ? Parce que le club suscite aujourd’hui de la jalousie, de la convoitise ».
Thèse du complot comme moyen de défense ? Ou serait-il victime du "syndrome Arles-Avigon", club qui avait débarqué son président Jean-Marc Conrad sur le seuil de la Ligue 1 ? La justice tranchera…
Angers, rêvez-vous ?
Agité en coulisse, le club angevin se laisse également gagner par une poussée de fièvre sur le terrain. Symbole d’une Ligue 2 irrespirable, ce 10 e du championnat peut toujours rêver de Ligue 1 : « Nous sommes sur une série de neuf matches sans défaite. On se doit d’y croire car notre calendrier est plutôt favorable ». Pas sympa pour le FC Metz tout ça… « Non, je me méfie de ce grand club qui sera surmotivé par sa survie ». Secrètement, Willy Bernard fantasme également sur la Coupe de France. Son club disputera une demi-finale historique face au Paris Saint-Germain le 20 avril. Et comme il n’est pas interdit de Stade de France…
Jean-Michel CAVALLI.
Duhamel a faim !

Mathieu Duhamel, une bouffée d’air frais à Metz. Photo Pascal BROCARD
Il est arrivé aux premiers jours de janvier. Troyes et son entraîneur, Jean-Marc Furlan, n’en voulaient plus… Les dirigeants messins lui ont ouvert la porte et ils n’ont jamais eu à le regretter. Prêté jusqu’à la fin de saison, Mathieu Duhamel est le meilleur réalisateur de l’équipe entraînée par Dominique Bijotat. Avec cinq réalisations en seulement dix matches disputés sous le maillot grenat.
Cette réussite, l’attaquant la doit surtout à son enthousiasme. Sa réputation de joueur de caractère n’était pas usurpée : son sens du devoir et du sacrifice lui a permis de s’installer très rapidement dans le onze messin, où il fait désormais figure de titulaire indiscutable. En l’espace de trois mois, Duhamel est devenu un exemple de combativité, apprécié autant par les supporters que par ses coéquipiers.
« Sur un terrain, il faut de la hargne », déclarait-il dans les colonnes du Républicain Lorrain, le 18 février dernier. Mathieu Duhamel, la voix à suivre pour le FC Metz, toujours menacé par la relégation en National…
Né le 12 juillet 1984 à Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime). Taille : 1,83 m. Poids : 77 kg. Poste : attaquant. Parcours en National : Laval (2008-2009, 33 matches, 11 buts). Créteil (2009-2010, 29 matches, 17 buts). En Ligue 2 : Troyes (juin 2010 à janvier 2011, 13 matches, 1 but) ; Metz (depuis janvier 2011, 10 matches, 5 buts).
fc metz express
Tableau de bord. Hier: une séance d’entraînement. Aujourd’hui : une séance (9h30). Demain : Angers - Metz.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Grenoble (29 e journée de Ligue 2), vendredi 1 er avril : 0-1. Prochain match : Angers - Metz (30 e journée), vendredi 8 avril à 20h. A suivre : Metz - Clermont (31 e journée), vendredi 15 avril à 20h.
A l’infirmerie. Plus de peur que de mal en ce qui concerne Ludovic Guerriero. Sorti prématurément de la séance d’entraînement, mardi, en raison d’une douleur aux adducteurs, le capitaine a retrouvé hier sa place dans le collectif. Alexander Odegaard a, lui, plus de chance que Mahamane Traoré. De ces deux joueurs souffrant des ischios-jambiers, seul le Norvégien a été autorisé à reprende hier l’entraînement. Selon toute vraisemblance, Traoré ne sera pas du déplacement à Angers. La remarque vaut également pour Nuno Frechaut (cheville) et Rudy Gestede (genou), forfaits en Anjou.
La phrase. « Tout est rentré dans l’ordre. Mathieu est un garçon entier, il dit les choses qu’il a sur le cœur mais il ne rumine pas. » Patrick Hesse, l’adjoint de Dominique Bijotat, dédramatise le coup de gueule de Mathieu Duhamel observé lundi durant l’entraînement.
Suspendu. Aucun.