Puni par Grenoble, dernier du championnat, vendredi dernier, le FC Metz a traversé une semaine lourde et agitée. Voyants au rouge, il s’attaque aujourd’hui à Angers, invaincu depuis neuf matches. Rien que ça…

Le FC Metz misera encore sur la hargne de son meilleur buteur Mathieu Duhamel, ce soir, à Angers. Photo Pascal BROCARD
Une mauvaise blague
Ça ne s’invente pas : bons derniers du championnat, les Grenoblois ont attendu le vendredi 1 er avril pour signer leur deuxième succès à l’extérieur de la saison. Cadre de cet exploit, intervenu après sept mois de voyages à vide ? Saint-Symphorien où, comble de l’ironie, ils n’avaient jamais été aussi nombreux à se réunir en tribunes pour soutenir l’équipe de Dominique Bijotat. Les 11 896 spectateurs répertoriés peuvent toutefois trouver matière à se consoler : à défaut d’avoir assisté à un événement, en l’occurrence la septième victoire messine, ils se souviendront de celui-là, avoir aperçu la seule formation capable de perdre six points face aux Grenoblois. Trêve de plaisanterie douteuse : ce soir-là, le public a surtout assisté à une nouvelle désillusion aux contours inquiétants. Incapables de trouver la faille dans le mur de la plus mauvaise défense de Ligue 2, les Messins ont fini par perdre. Trois points, d’abord, et de la marge de manœuvre, ensuite.
C’est chaud, oui…
Attendu aujourd’hui à Angers, finaliste potentiel de la Coupe de France, le FC Metz s’y rendra sans avoir changé de position au classement. Malgré son revers contre Grenoble et celui qui avait précédé à Dijon, il y figure toujours au dix-huitième rang, et peut même envisager de sortir de la zone rouge ce soir, en cas d’un succès combiné à un faux pas de Nîmes. Mais ce n’est là qu’une probabilité parmi d’autres, plus inquiétantes. Et ici, l’éclatante santé du prochain adversaire messin – invaincu lors des neuf dernières journées de championnat – associée à la fragilité de la production de Metz lors de ses deux dernières sorties impose d’avancer avec beaucoup de précaution sur le tapis des prédictions… « La situation devient de plus en plus chaude ». Deux jours après les critiques émises par l’entraîneur sur « l’implication de certains » de ses joueurs, le président messin avait donc reconnu la gravité de la situation. A sa façon. On doutera de son efficacité sur les foyers d’incendie allumés par ses propres troupes. « On touche le fond », estimait Xavier Schmitt, porte-parole de Génération Grenat, mardi, dans les colonnes du Républicain Lorrain. Le feu couve en tribunes et des braises ont même été aperçues cette semaine sur la pelouse d’entraînement.
Metz, son pire ennemi
Lundi, la reprise s’est déroulée dans un climat de tension palpable avant même le coup de gueule de Mathieu Duhamel ( lire R.L du 5 avril)… L’ex-Troyen a peut-être perdu son sang-froid, mais son intervention s’avérera peut-être salvatrice. Si Metz attendait que quelqu’un, sur son vaisseau, tire la sonnette d’alarme, c’est fait. Et l’absence, aujourd’hui, de Tenema N’Diaye, justifiée par « des écarts de comportement », dixit Dominique Bijotat, laisse à penser que le « micro-incident » du début de semaine n’était pas si micro que cela… Cette bisbille interne suffira-t-elle à Metz pour sortir de l’impasse dans laquelle il s’est engagé ? Rien n’est moins sûr, évidemment. Mais elle démontre, en tout cas, que le souffle de la révolte anime encore quelques-uns des hommes de Dominique Bijotat. Cela pourrait s’avérer utile à Angers. Cela pourrait aussi s’avérer utile à Metz pour combattre son pire ennemi : lui-même. « Notre calendrier est peut-être difficile, souligne Dominique Bijotat, mais notre prochain adversaire, jusqu’à la fin de saison, ce sera nous-mêmes. »
Cédric BROUT.
Bijotat ne plaisante plus
« Refroidi » par son échec contre Grenoble, Metz arrive à Angers avec l’ambition d’en ramener quelque chose. « Nous n’avons pas le choix ».

Gaëtan Englebert (au centre) retrouve sa place dans le milieu de terrain messin. A lui de faire parler son expérience… Ph. Pascal BROCARD
O n ne peut pas parler de mise à l’écart ». Alors d’accord, nous parlerons donc d’éloignement pour évoquer l’absence de Tenema N’Diaye dans le groupe de seize joueurs désigné par Dominique Bijotat. Hier matin, l’attaquant malien ne s’est même pas entraîné. Malaise à Saint-Symphorien ? « Il y a eu des écarts de comportement. N’Diaye n’est pas le seul. » L’entraîneur messin aura eu la franchise de ne pas déguiser son choix. Mais il est très vite passé à autre chose, d’autrement plus important, il est vrai, à l’heure de se rendre en Anjou.
« Notre situation est limpide. Elle est hyper-délicate, mais pas irrémédiable. Toujours est-il que nous avons besoin de points.Notre déplacement à Angers peut paraître périlleux aux yeux de certains, et c’est normal, mais le groupe est motivé. Savoir que nous n’avons plus le choix doit nous permettre de nous libérer. »
Gaëtan Englebert est de retour
Pour mener à bien cette nouvelle mission, Dominique Bijotat pourra s’appuyer sur une défense moins "expérimentale" que celle alignée la semaine passée contre Grenoble : Romain Brégerie et Adama Tamboura, suspension purgée, y retrouvent leur place. Un autre retour est à signaler, directement lié au week-end de repos offert à Tenema N’Diaye : c’est Gaëtan Englebert qui devrait, en effet, se retrouver au cœur du système. Devant lui ? Mathieu Duhamel. Meilleur buteur messin, ce dernier est à la recherche des filets depuis le 4 mars dernier et le point du nul ramené de Reims (2-2).
L’efficacité messine se présente comme l’une des principales sources d’interrogation à l’heure d’affronter la troisième meilleure défense du championnat. « Il nous faudra désormais faire preuve d’un réalisme hors pair », insiste Dominique Bijotat, soulignant la capacité témoignée par les siens sur le terrain de certains "cadors" de la Ligue 2.
A Boulogne-sur-Mer, par exemple, où les Messins l’avaient emporté contre toute attente. « Nous avions été rigoureux et ça avait marché »… Il est plus que jamais urgent de recommencer.
C. B.