C’était l’époque à laquelle Sylvain KASTENDEUCH prenait la tête du classement à Philippe HINSCHBERGER. Et ce n’est pas peu fier, qu’après avoir commenter un article erroné à ce sujet, que j’eus le droit à un rectificatif dans le Républicain Lorrain du jour suivant.
Evidemment, les noms des vingt premiers sont connus et leur ordre convenu : Sylvain KASTENDEUCH, devant Philippe GAILLOT, devant Philippe HINSCHBERGER, devant Georges ZVUNKA…
Oui mais avec l’apparition des remplaçants à la saison 1967/68 (André BAILET fût le premier), n’est-ce pas un biais que de compter uniquement les matchs et pas uniquement le temps passé sur le terrain ? Le classement serait-il modifié ? Le minutage des remplacements n’étant pas toujours indiqué, j’avais à l’époque distingué les titulaires des remplaçants, ce qui donnait une indication quant au biais du classement, mais ne le corrigeait pas.
Aujourd’hui il est possible de hiérarchiser précisément les joueurs en fonction de leur temps de jeu à la minute près, et de comparer ce classement au précédent.
Alors, si cette méthode affine le classement des vingt premiers, en séparant notamment Vincent BRACIGLIANO de Thierry PAUK et Raymond BATTISTION de François ZDUN, elle modifie le podium, alors même que Philippe HINSCHBERGER comptait 36 matchs de plus que Georges ZVUNKA. Pareil déconvenue pour Grégory PROMENT, qui perd 3 places et sort des dix premiers.
Mais si cette méthode est plus précise, est-elle plus juste ?
En effet, Sylvain KASTENDEUCH qui monopolise la première place, a disputé avec le FC Metz, des championnats, des coupes nationales et des coupes européennes.
Or, tous les joueurs n’ont pas eu cette chance, non pas car le club n’était pas qualifié pour ces compétitions, mais parce qu’elles n’existaient pas. En effet pour le FC Metz, les championnats nationaux ont débuté en 1932/33, les coupes d’Europe en 1967/68 et la coupe de Ligue en 1995/96. Une multiplication des compétitions jusqu’aux années 2020 et la fin de la CL, qui favorise les joueurs des quarante dernières années. Il faudrait donc les hiérarchiser selon leur temps de jeu dans une compétition commune à toutes les époques : la Coupe de France.
Et là, le classement est bouleversé. Fernand JEITZ grimpe à la première place alors que Charles FOSSET, qui était 24ème et 23ème dans les deux précédents tableaux, monte à la deuxième.
Charles FOSSET vous le connaissez certainement. Né à Montigny-lès-Metz le 25 février 1910 et mort à Jarny le 12 décembre 1989, titulaire pour la première fois le 6 novembre 1927, il disputa tous les championnats des années 30 avec le FC Metz, et fût même par deux fois, en 1945/46 et 1948/49, entraîneur du club. Mais c’est surtout lui qui dégagea sur sa ligne et de la tête, le fameux tir marseillais de la finale de la Coupe de France de 1938, qui fût pourtant considéré comme valide par l’arbitre.
Avec cette méthode, six de ses anciens équipiers entrent également dans le top 20, alors qu’ils étaient au préalable mal, voire très mal, classés :
- KOWALCZYK Ignace 8ème, était 25ème
- DORVAUX Henri 12ème, était 356ème
- MARCHAL Marcel 14ème, était 27ème
- BUNGERT Clément 16ème, était 376ème
- NOCK Henri 17ème, était 34ème
- MUSQUAR Henri 18ème, était 384ème
Ce procédé permet donc de réhabiliter les fidèles du club, qui ont connu des championnats professionnels avec peu de participants (Ignace KOWALCZYK, Marcel MARCHAL et Henri NOCK) ou qui ont toujours été amateurs (Henri DORVAUX que vous connaissez déjà, Clément BUNGERT et Henri MUSQUAR).
Mais il est encore assez injuste, puisqu’il réitère un biais. Il fallait pour les éditions de la CF comprenant un match aller et un match retour, ou un match rejoué pour cause de nul, ne comptabiliser pour un même joueur, qu’une seule confrontation.
C’est d’un point de vu informatique un peu plus délicat, et j’ai trop longtemps cherché une formule permettant d’automatiser le calcul. J’ai finalement opté pour une saisie instantanée pour laquelle travailler à partir du minutage n’est plus possible, mais au final, peut-être pas nécessaire.
Charles FOSSET devient premier, « Albert » ROHRBACHER entre dans le top 20, les amateurs progressent encore, et pourtant cette méthode a encore un défaut : si la Coupe de France existe sans interruption depuis 1917, le FC Metz ne pouvait pas y participer durant la seconde guerre mondiale. La Moselle occupée fût intégrée à l’Empire Allemand, et le FC Metz devenu FV Metz, reversé en Coupe d’Allemagne.
Les contemporains de cette époque, et parmi eux les deux derniers nommés, sont donc lésés. Il faut établir un classement à partir de la méthode précédente, mais incluant les matchs de CA.
Loin d’être parfaite, cette dernière solution a elle aussi le mérite de faire apparaître des joueurs peu connus du club, et pourtant fidèle à ses couleurs. Après Charles FOSSET, nous trouvons notamment :
- Marcel MARCHAL, joueur au club du 3 septembre 1933 au 5 mai 1946
- ROHRBACHER « Albert », joueur au club durant 12 ans et 4 mois et qui failli rempiler une saison
- Henri NOCK, bien qu’ayant fui les allemands en 1943, il revint en 1945
- LORENZINI Etienne, dit « Tito », militaire baroudeur originaire de Hayange, il débuta pourtant à Epernay avant de jouer pour Longwy et depuis la guerre, pour le FC Metz.
- Antoine GORIUS, gardien remplaçant du dernier championnat d’avant-guerre, il gagna ses galons de titulaire durant celle-ci, pour les porter encore trois ans après.
Mais là aussi, il y a un biais. Puisque les saisons amateurs se résumaient à une unique compétition nationale, il arriva que le club n’en disputa qu’un seul match et alors, malheur à celui qui le manqua, comme Henri DORVAUX (encore lui), qui était au repos lors du seul match du club en CF de la saison 1931/32. Sachant en plus, qu’il joua peut-être certains matchs de la saison 1920/21, notamment celui où le terme Von BROOZE (the Brother ?) fût utilisé, il serait injustement délesté de deux saisons.
Il y a également les saisons 1939/40 et 1943/44 manquante, pour cause de conflit, qui pénalisent notamment Charles FOSSET et "Albert" ROHRBACHER.
Nonobstant, voici le classement des joueurs messins les plus fidèles.