
Mathieu Duhamel, buteur providentiel la semaine passée, dans les bras de Kalidou Koulibaly. Le FC Metz aura besoin de leur détermination, ce soir, au Mans. Photo Pascal BROCARD
Fragile premier non-relégable, le FC Metz est attendu, ce soir, au Mans, troisième du championnat. La sortie s’annonce périlleuse pour l’équipe de Dominique Bijotat, à la recherche du succès depuis le 11 mars.
Nous avons les arguments pour troubler cette formation du Mans, à condition que tout le monde soit au niveau. » Dominique Bijotat a bien raison de manier les certitudes avec une extrême précaution. Vendredi dernier, son équipe avait les arguments pour vaincre Clermont. Mais côté grenat, tout le monde n’était pas au niveau. Après avoir mené au score à deux reprises et après avoir joué à onze contre dix plus d’une demi-heure durant, les Messins ont dû puiser dans leurs réserves pour arracher un point qui leur a tout juste permis de passer le nez au-dessus de la ligne de flottaison.
Une semaine plus tard, le retour plus que probable de Mario Mutsch sur le banc des remplaçants ne suffit pas à envisager le déplacement au Mans sans, à nouveau, tendre le dos. Cette équipe messine n’a, en effet, pas attendu que son défenseur luxembourgeois se déchire pour vendanger les énormes occasions qui se sont présentées à elle. Le 1 er avril, face à Grenoble, elle n’avait pas eu besoin de lui pour dominer et finir la soirée la queue entre les jambes, battue par un futur pensionnaire de National.C’était le 5 février…
Difficile, dès lors, d’appréhender ce passage sur la pelouse tout juste dépucelée du MMArena sans craindre le pire. Troisièmes, depuis leur succès face au Havre, lundi, les Manceaux ne se sont jamais inclinés dans leur nouvelle enceinte. A défaut de s’y être montrés irrésistibles à chacun de leurs passages (trois nuls pour trois succès), ils y ont affiché suffisamment de certitudes pour se permettre de n’imaginer qu’une seule issue possible à la réception de Metz : la victoire.
La tonalité générale du parcours extérieur messin donne, ici, raison aux hommes d’Arnaud Cormier : Ludovic Guerriero et les siens avaient attendu Boulogne-sur-Mer, en décembre 2010, pour remporter leur premier succès loin de leurs bases. Le deuxième est arrivé du côté de Vannes, le 5 février dernier. A cette heure, aucun autre n’a suivi et il ne reste plus que quatre déplacements aux Messins pour améliorer ce versant-là de leur bilan. Et comme l’a souligné Dominique Bijotat, hier matin, « nous ne sommes pas obligés d’attendre le dernier pour signer une victoire. »
Gagner, d’accord mais comment ?
Vaincre au Mans, donc. Ou au moins « ne pas en revenir bredouille », pour reprendre l’ambition qui avait accompagné les Messins à Angers, le 8 avril (0-0). OK, mais comment ?
A sept marches de la ligne d’arrivée – et dans la situation plus qu’inconfortable qui est la leur – on a toujours autant de mal à saisir ce que ces Messins ont dans le ventre. Et surtout, dans les pieds. Cette lisibilité imparfaite se traduit d’ailleurs dans cette position bâtarde qu’ils occupent depuis une semaine et au moins jusqu’au coup d’envoi du match qui les attend : non-relégables, les Messins ne le sont qu’à la faveur d’une meilleure différence de buts que Nîmes. Qui recevra Nantes, en chute libre, ce soir…
Fragile. Voilà qui caractérise aujourd’hui plus que jamais, et c’est là le paradoxe, une formation qui au lieu de se réjouir d’être sortie de la zone rouge, en vient à susciter presque davantage d’angoisse qu’à la veille de son résultat nul face à Clermont.
Les tensions révélées ces dernières semaines à Saint-Symphorien, l’idée, encore confortée par le scénario de la semaine passée, que ce FC Metz manque de ces forces mentales parfois susceptibles de compenser les lacunes purement footballistiques, le calendrier qui attend Dominique Bijotat et ses troupes, tout cela, mis bout à bout, amène inlassablement à envisager le pire, au soir du vendredi 27 mai.
Nous faire mentir. Rejeter le destin ombrageux vers lequel trente et une journées de championnat les ont guidés. Les Messins ont sept matches devant eux pour y parvenir. Sept matches, pas un de plus. En espérant que le prochain ne soit pas celui de trop.
Sissoko dans l’arène

Oumar Sissoko entre dans le jeu. Le gardien malien remplace Joris Delle, blessé. Photo Pascal BROCARD
Joris Delle blessé, c’est à Oumar Sissoko que revient la charge de garder les buts messins. Première apparition en L2, cette saison, pour le Malien.
C’est donc lui. Lui que Dominique Bijotat et son staff ont estimé « le plus apte » pour suppléer Joris Delle dans les buts messins. Lui ? Oumar Sissoko. C’est hier, en début d’après-midi, que le gardien malien a pris connaissance de l’imminence de sa première titularisation de la saison sous le maillot messin. Christophe Marichez, que nous pressentions comme « la solution naturelle » en milieu de semaine, à l’heure où le forfait pour blessure de Joris Delle n’était pas encore officiel, retrouvera le banc des remplaçants qu’il occupait déjà la semaine passée.
L’an dernier, déjà, Oumar Sissoko avait été appelé à la rescousse en fin de saison, lors des trois dernières journées. Avant cela, il avait été titularisé à cinq reprises. Avec lui, le FC Metz d’Yvon Pouliquen ne s’était incliné qu’une seule fois, au soir d’une funeste 38 e et dernière journée de championnat, face à Vannes.
Depuis ? Rien, à l’exception d’une apparition lors du 7 e tour de Coupe de France (26 novembre 2010). Le gardien, rappelé dans l’urgence par ses dirigeants au cœur de l’été passé, après la blessure de Marichez, évoluera pour la première fois de la saison en championnat.
Diagne remplace Mutsch
Ce changement ne sera pas le seul dans le onze messin, où Mario Mutsch n’apparaîtra pas. Le couloir droit de la défense, qu’il avait occupé avec trop de négligence la semaine passée, sera confié à Fallou Diagne, qui retrouvera là le poste de ses débuts. Pour le reste, aucune modification ne devrait a priori être apportée.
Pour répondre à un adversaire « solide et très mature », Dominique Bijotat restera notamment fidèle à ceux qui ont assumé l’animation offensive contre Clermont, la semaine passée. Avec, en secret espoir, l’idée de devenir « la première équipe à s’imposer » sur la pelouse du MMArena. Soyons fou!
C. B.