Au Mans, Oumar Sissoko a réussi son examen de passage. Vendredi, dans les buts messins, le gardien malien a envoyé un signal fort à son staff. Photo MAXPPP
Appelé au pied levé pour remplacer Joris Delle, blessé, dans les buts messins, Oumar Sissoko a répondu aux attentes de son staff. L’international malien n’a pas manqué sa première apparition de la saison en Ligue 2.
Oui, je me sens prêt. Je m’entraîne dans ce but : jouer, que ce soit avec l’équipe pro ou la réserve. » Jeudi matin, à l’heure où il prononçait ces mots, Oumar Sissoko ne savait pas encore que l’heure de sa première titularisation de la saison en Ligue 2 était imminente. Le gardien malien se contentait de l’espérer, appuyé en cela par la blessure de Joris Delle, titulaire depuis la troisième journée de championnat. Et il a fini par l’obtenir, avant-hier au Mans (0-0).
Placé en concurrence avec Christophe Marichez pour ce périlleux déplacement au MMArena, Oumar Sissoko a remporté la mise. C’est en effet à lui que Dominique Bijotat a confié la cage. Le choix s’est fait « après avoir longuement discuté avec l’un et l’autre », expliquait l’entraîneur messin, vendredi, dans les coulisses de la nouvelle enceinte mancelle. « Je sentais qu’Oumar était dans une bonne période. » Et son absence du groupe retenu la semaine précédente pour la venue de Clermont n’a rien changé à l’affaire.
Un retour maîtrisé
Le déroulement de la soirée a conforté l’avis du technicien. Le FC Metz ne l’a pas emporté, mais il est revenu de la Sarthe en ayant contenu les attaques adverses. « La défense a bien fait son boulot. »
Oumar Sissoko, vingt-trois ans, oublierait presque d’évoquer son propre mérite. « J’ai essayé de répondre présent, et je crois m’en être plutôt bien sorti. Je me sens libéré. » Plus tôt, son entraîneur avait rendu sa propre appréciation. « Il a réalisé une très bonne rentrée. Mais je n’avais pas de crainte là-dessus. Oumar possède cette insouciance qui lui permet d’aborder un match sans gamberger. » Vraiment ?
« J’appréhendais quand même un peu, avoue le principal intéressé. Cela faisait pratiquement un an jour pour jour que je n’avais pas joué en Ligue 2 (le 14 mai 2010 contre Vannes)… En plus, en face, il y avait un prétendant à la montée. Mais quand le coach m’a annoncé que c’était moi qui allais débuter, je me suis tout de suite dit qu’il fallait que je montre ce dont j’étais capable.Avant le coup d’envoi, j’ai évidemment ressenti un peu de stress, mais il a vite disparu. »
Un retour à la lumière
Au Mans, vendredi, Oumar Sissoko est sorti de l’ombre dans laquelle il avait plongé l’été dernier. En fin de contrat, à l’issue d’un exercice au cours duquel il avait pourtant donné entière satisfaction, l’international malien n’avait pas été reconduit dans ses fonctions.
Pour lui, l’intersaison avait donc été celle du doute. Jusqu’à la blessure de Christophe Marichez, courant août. Le club l’avait alors rappelé, dans l’urgence, lui proposant un contrat de deux ans. L’éclaircie n’aura duré qu’un temps. A l’heure de sa signature, Joris Delle avait, en effet, gagné la confiance du staff. Celle-ci ne s’est jamais éteinte. Et il aura donc fallu que l’international espoirs se blesse à la cheville, il y a de cela deux semaines, pour que la concurrence soit relancée. « Jusque-là, certains facteurs ont fait que je n’ai jamais eu ma chance, mais la roue a tourné. Je suis content d’avoir eu la possibilité de jouer, indique Oumar Sissoko. Content, aussi, d’avoir montré aux dirigeants qu’ils avaient eu raison de me faire confiance. »
Un retour et maintenant ?
Des interventions pertinentes, zéro but encaissé au Mans et une présence qui a rassuré : le retour d’Oumar Sissoko dans les cages messines n’est pas passé inaperçu. Sa prestation a-t-elle pour autant relancé la concurrence ? Une partie de la réponse tient sans doute dans l’évolution de la blessure de Joris Delle, lequel avait jusque-là assumé son statut de numéro un sans trembler. L’autre partie, elle, tient dans la perception du staff.
Le Malien, lui, attendra, comme il a attendu jusqu’à avant-hier. Avec, évidemment, l’envie de remettre le couvert vendredi prochain, face à Boulogne-sur-Mer, sur la pelouse de Saint-Symphorien. « C’est normal, je suis un compétiteur. Maintenant, si Joris retrouve sa place, je respecterai. Au moins, j’aurai montré qu’on peut compter sur moi. »
Cédric BROUT.
Nîmes, bon dernier…
Ils sont la principale menace des Messins. Ils ? Les Nîmois. A six journées de la fin du championnat, et au regard du classement actuel, la lutte pour la dix-septième place semble, en effet, ne concerner que ces deux formations.
A ce jeu-là, les Lorrains ont pris l’avantage la semaine passée. Malgré la déception qu’il avait engendrée, le match nul arraché face à Clermont (3-3) avait en effet permis à l’équipe de Dominique Bijotat de prendre les devants sur les Gardois, battus par Laval dans le même temps. La 32 e journée, avant-hier, n’a rien changé au tableau : auteur d’un solide 0-0 au Mans, Metz reste accroché à sa place de premier non-relégable, au bénéfice d’une meilleure différence de buts que Nîmes, contraint au partage des points par Nantes (2-2).
En attendant de se rencontrer, pour le compte de l’avant-dernière journée, à Saint-Symphorien, Metz et Nîmes ne présentent pas les mêmes garanties. A se fier aux résultats respectifs des deux équipes depuis le début de l’année 2011 – et sans tenir compte du calendrier qui les attend l’une et l’autre – Metz paraît ainsi le mieux armé pour éviter la relégation.
Huit défaites en treize matches
Si la saison avait débuté en janvier, les Grenats seraient en effet treizièmes au classement (3 victoires, 7 nuls, 2 défaites). Les Nîmois, eux, pointeraient à la dernière place (1 victoire, 4 nuls, 8 défaites). A leur agenda jusqu’au 27 mai ? Trois déplacements (à Troyes, Vannes et Metz), trois matches à domicile (Reims, Tours et Ajaccio)…
C. B.
Metz repart de l’avant (CFA)
José Pinot s’attendait à une rencontre ouverte entre deux réserves professionnelles venues pour aller de l’avant, il ne s’est pas trompé. Metz, tout d’abord, voyait N’Diaye rater le ballon sur une passe de Sakho (3 e). Lens, ensuite, se créait deux belles occasions avec une tête de J. Monrose au dessus (4 e), puis un tir de Janesko qui rasait le poteau de M’Fa (5 e).
Les Messins se montraient dangereux par N’Diaye et Sakho notamment. N’Doye était tout prêt d’ouvrir la marque pour les Mosellans lorsqu’il plaçait sa tête suite à un retourné de Sakho mais pour les Grenats, la balle passait au-dessus (22 e). Le portier lensois devait par la suite s’interposer sur une tentative de N’Diaye (33 e).
Ce n’était que partie remise pour les Messins qui se voyaient offrir la possibilité de prendre les devants sur un penalty accordé pour une faute sur Kayombo. N’Doye prenait Caraux à contre-pied (1-0, 37 e). Juste avant la pause, les Nordistes obtenaient, eux aussi, un penalty que Hazard se chargeait de tirer. M’Fa, d’une magistrale parade du pied, sortait le ballon.
En début de seconde période, les Messins reprenaient de plus belle. N’Doye au-dessus (47 e), et N’Diaye n’appuyait pas assez sa tête (49 e). Le replacement de Cassan à droite était judicieux puisque ce dernier adressait un centre dont la trajectoire était coupée par la tête de Sakho pour le deuxième but (2-0, 58 e).
M’Fa devait encore repousser deux essais de Monrose (63 e, 69 e) avant le coup de sifflet final. José Pinot, l’entraîneur messin était « c ontent car on est reparti de l’avant. On a retrouvé l’esprit, l’enthousiasme. Il y a eu des tournants importants dans cette rencontre et Anthony M’Fa a été un acteur important de la victoire ».
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : retour du Mans, en matinée, par TGV. Aujourd’hui : repos. Demain : reprise de l’entraînement (9h30).
D’un match à l’autre. Dernier match : Le Mans - Metz (32 e journée de Ligue 2), vendredi 22 avril : 0-0. Prochain match : Metz - Boulogne-sur-Mer (33 e journée), vendredi 29 avril à 20 h. A suivre : Sedan - Metz (34 e journée), vendredi 6 mai à 20 h ; Metz - Le Havre (35 e journée), mardi 10 mai (horaire à déterminer).
A l’infirmerie. Thibaut Bourgeois est à l’arrêt en raison d’un coup reçu sur le pied, la semaine passée. Nuno Frechaut (cheville), Rudy Gestede (genou) sont en phase de reprise. La saison est terminée pour Gaëtan Bussmann (genou).
Suspendu. Aucun. Cheikh Gueye a purgé sa suspension de deux matches et pourra postuler à une place dans le groupe qui affrontera Boulogne la semaine prochaine.
Le chiffre. 12. Deux défaites (Troyes et Dijon), une victoire (Vannes) et quatre nuls (Nantes, Reims, Angers et Le Mans) : le bilan des escapades messines depuis le début de l’année est plutôt honorable. Après ce 0-0 ramené du MMArena, vendredi, l’équipe de Dominique Bijotat figure au douzième rang du classement des performances à l’extérieur.
