Un moindre mal. Le FC Metz est passé par tous les états avant de décrocher un point salvateur face à Clermont (3-3), vendredi dernier. Les Grenats repassent au-dessus de la ligne de flottaison grâce à un meilleur goal-average sur Nîmes. L'opération maintien est sur les rails. Mais le chemin est encore long, très long, pour ne pas dérailler.
Par Arnaud DEMMERLé • Journaliste La Semaine • 22/04/2011 à 16h00
Dans un match de basket, on parle de money-time. Dans une course cycliste, c'est l'emballage final. Pour le FC Metz, ce moment charnière, décisif est presque banalisé, la formation mosellane jouant sa tête en Ligue 2 à chaque rencontre ou presque depuis plusieurs semaines, plusieurs mois. "Notre sprint est lancé depuis 30 journées. On se bat depuis le début de saison pour sortir la tête de l'eau. C'est fatigant, frustrant et usant", expliquait Dominique Bijotat à la veille de la réception de Clermont (3-3).
Duhamel sauve les apparences
Il n'est pas encore l'heure de baisser (ou lever) les bras. Les Grenats ont encore sept étapes, dont six hors-catégorie face à des clubs qui luttent pour la montée en Ligue 1, pour sauver les meubles et assurer l'essentiel. Ils auraient pu s'offrir une petite échappée de deux points d'avance en cas de victoire face aux Auvergnats. L'occasion était belle. Vannes, Grenoble et Nîmes, les trois concurrents pour le maintien, étaient dans le dur, mais les partenaires de Joris Delle n'ont pas réussi à changer de braquet. Malgré deux avantages au score et une supériorité numérique pendant une demi-heure, ils ont même frisé la correctionnelle, arrachant l'égalisation dans le temps additionnel grâce au gladiateur Mathieu Duhamel, auteur d'un doublé. Son second après Ajaccio, mi-février.
Une première mal-venue
Les Messins ont limité la casse et sortent tout de même de la zone rouge aux dépens des Crocodiles de Nîmes, nantis de 5 points sur 33 possibles lors des 11 dernières journées. L'opération aurait pu être plus juteuse sans un trou d'air du Luxembourgeois Mario Mutsch, auteur de deux bourdes monumentales sur les deux premiers buts des hommes de Michel Der Zakarian et au bord des larmes lors de son remplacement par Thibaut Bourgeois. Pour la première fois de la saison en championnat, Brégerie et les siens ont été cherchés par trois fois le ballon dans leur filet. Une première cette saison en championnat qui n'a pas été du goût du coach mosellan : "je suis remonté. A un moment donné, il faut savoir ce que l'on veut. On n'a pas le droit de donner des buts comme cela à notre adversaire. Surtout dans notre situation".
La victoire contre Tours le 11 mars dernier (1-0) n'était finalement qu'un feu de paille. Non, le FC Metz n'est pas encore sur le chemin de la rédemption. Il en est même très loin. A force de jouer avec le feu, les Grenats pourraient bien finir par se brûler et être punis pour l'ensemble de leur « œuvre ». Longtemps limités offensivement du fait de la longue absence de Mahamane Traoré et Kévin Diaz, ils ne peuvent désormais plus compter sur une défense de fer pour gagner les matchs. Il faudra pourtant y parvenir pour éviter ce qui était encore impensable il y a quelques semaines.
Analyse : Un recrutement ? quel recrutement !
C'est un refrain qui ne berce pas les nuits de Bernard Serin. Le FC Metz se plante depuis plusieurs saisons dans son recrutement. Cette fois, le club mosellan a touché le fond. Comment peut-on recruter Ludovic Guerriero et David Fleurival, habitués à nager dans les marécages de la Ligue 2, pour combler le vide laissé par Julien Cardy et Romain Rocchi, déjà passés par le ponton Ligue 1 ? Restriction budgétaire oblige peut-être, mais tout de même. Et ce n'est rien par rapport aux autres nouveaux. Olivier Cassan, arrivé du National et de Rodez, n'a tout simplement pas le niveau alors que le pari Tenema N'Diaye a été perdu. Le sulfureux attaquant malien a été fidèle à sa réputation, plombant ces dernières semaines une ambiance qui n'avait pas besoin de cela. Et puis, il y a le cas de l'expérimenté Gaëtan Englebert, sobre, plutôt efficace lorsqu'il évolue à la récupération... Sauf que c'est rarement le cas. Il est plus souvent aligné sur un côté, mais ça, c'est une autre problème. Kévin Diaz, Mahamane Traoré et l'énigmatique Norvégien Alexander Odegaard n'ont eux pas eu l'occasion de flamber, fréquentant plus souvent l'infirmerie que le rectangle vert. Le retour des deux premiers en cette fin de saison pourrait s'annoncer précieux. Ce qui est le cas de Mathieu Duhamel, l'arbre qui cache la forêt avec ses 7 buts en 12 matchs de Ligue 1. Sans lui, Metz serait largué. La cellule de recrutement l'est visiblement depuis longtemps. Trop longtemps.
SOURCE : http://www.lasemaine.fr/2011/04/21/la-roulette-russe
