A Boulogne-sur-Mer, Laurent Agouazi et Vincent Bessat traversent une seconde partie de saison agitée.
Vincent Bessat (à gauche) et Laurent Agouazi ne sont pas certains d’être de la partie contre leur ancien club. Photo Pascal BROCARD
L’accession en Ligue 1 pour les Messins ? Un rêve encore accessible. Précisons, encore accessible pour les anciens Messins que sont Laurent Agouazi et Vincent Bessat. A six journées de la fin du championnat, leur équipe boulonnaise peut, en effet, encore espérer figurer dans le trio de tête le 27 mai prochain. Sixièmes au classement, les Nordistes ne pointent qu’à trois longueurs de la troisième place occupée par Le Mans.
Vainqueurs de Tours, vendredi dernier (3-2), les Boulonnais se déplaceront à Metz, demain, avec une ambition renforcée. « L’équipe viendra pour l’emporter, malheureusement, je dirais, puisque j’aimerais bien que les Messins échappent à la relégation, explique Laurent Agouazi. Mais bon, à un moment, il faut savoir mettre l’affectif de côté et penser à ton objectif. » Le milieu de terrain n’aura peut-être pas besoin de se donner de la peine : Michel Estevan, son entraîneur, n’a pas fait appel à lui lors des deux dernières journées de championnat. « C’est compliqué pour moi, oui… Et je ne sais pas si je serai du déplacement à Metz », confiait le joueur, joint mardi au téléphone.
Un souvenir à effacer…
Vincent Bessat partageait cette incertitude. Car lui aussi traverse une seconde partie de saison compliquée. Arrivé sur la Côte d’Opale en juin dernier, nanti d’un contrat de deux ans, le milieu de terrain avait pourtant rapidement trouvé ses marques. En témoignent ces douze titularisations accumulées au fil de la phase aller du championnat, lorsque Laurent Guyot était encore aux commandes. Depuis le mois de janvier – et plus précisément depuis l’arrivée de l’ancien entraîneur d’Arles-Avignon – le compteur personnel de Bessat n’a gagné qu’une titularisation.
« Je me suis blessé lors du premier match de Coupe de France, au début de l’année, et depuis je n’ai presque plus joué ou seulement des bouts de matches. »
Si l’un et l’autre ont du mal à faire abstraction de leur cas personnel – cas sur lequel ils ont refusé de s’étendre outre mesure – Laurent Agouazi et Vincent Bessat partagent encore l’ambition de leur club, qui serait de retrouver la Ligue 1 dans quelques semaines. La réalisation de cet objectif passera peut-être par un succès sur leur ancienne pelouse, demain soir… Où ils pourraient avoir l’occasion d’effacer le souvenir du match aller, remporté par Metz en décembre dernier. Cette défaite boulonnaise, le 7 décembre 2010, avait participé à la chute de Laurent Guyot…
C. B.
Calderaro, le jour et la nuit du buteur
L’ancien goleador de ce FC Metz flamboyant des années 90 a définitivement raccroché les crampons. Propriétaire d’une brasserie à Berck, François Calderaro refait, parfois, le match de sa vie avec ses clients.
A Berck, les Chti’s qui passent la porte de la brasserie Le jour et la nuit n’entretiennent pas que de simples discussions de bistrot. Ici, depuis 2009, le propriétaire des lieux alimente des conversations dénuées de rumeurs infondées et de lieux communs vides de sens sur la chose footballistique. Derrière le comptoir trône François Calderaro, une espèce d’attaquant spectaculaire qui a exhibé, l’espace de deux saisons à Saint-Symphorien (1990-1992), une nuque longue que seul le footballeur des années 90 savait porter à son avantage (la célébrité rend toujours plus beau).
Mais personne, dans le Nord-Pas-de-Calais, ne s’intéresse à ses 29 buts inscrits sous le maillot messin, « a lors que ce club a constitué un véritable tremplin dans ma carrière. Les questions tournent inlassablement autour du Paris Saint-Germain. De mes anciens coéquipiers célèbres comme Weah ou Ginola, de la vie parisienne, des salaires. L’argent dans le foot les fascine or pour moi, cela n’a jamais été un moteur ». A l’écouter, François Calderaro fait figure d’exception dans l’idée (parfois fausse) du footballeur. Fric et paillettes n’appartiennent pas à son langage. C’est en homme simple qu’il se définit : « C’est la passion qui m’a fait réussir, pas l’appât du gain ni la célébrité ». Une passion qui transpirait dans ces reprises de volées acrobatiques qui ont fait sa renommée.
L’attaquant adepte de la pirouette après chaque réalisation n’a pas ressenti le blues du sportif de haut niveau au sortir de sa carrière en 1997 à Toulouse : « Au contraire, j’étais très heureux de pouvoir retrouver ma vie, la vraie, celle avec mes amis et ma famille ».
« Des regrets »
Dans le ton se lit une pointe d’amertume envers ce milieu si particulier : « Des regrets, j’en ai quelques-uns. Pas d’avoir quitté Metz, même si j’adorais ce club et cette ville. A 28 ans, j’avais envie de découvrir le haut du tableau, la Coupe d’Europe, etc. Paris me l’offrait mais par la suite, j’ai découvert que l’entraîneur Artur Jorge ne souhaitait pas ma venue. Pendant deux saisons, j’étais souvent sur le banc ». Alors que son nom, lui, était scandé par le Parc des Princes : « A l’époque, j’avais le premier fan-club de France avec plus de 220 adhérents », s’amuse-t-il. Il rebondira à Toulouse alors que le Marseille de Bernard Tapie lui faisait les yeux doux : « Mais j’avais eu vent des problèmes financiers de l’OM et de sa rétrogradation ». Cap sur Toulouse, alors en deuxième division. En trois ans, Calderaro plantera 49 buts et portera le club dans l’élite : « Les dirigeants ne m’ont pas offert une année supplémentaire de contrat, même pas pour bons et loyaux services. Tant pis ». Ou cruel.
Lui qui rêvait de prendre du recul avec le ballon rond passera quand même ses diplômes d’entraîneur et officiera sur le banc de Montauban durant cinq ans. Un brin contradictoire, non ? « Je me suis laissé porter par l’instant présent. Mais l’expérience ne m’a pas convaincu. Sur la touche, on ne perçoit pas les mêmes émotions qu’en tant qu’acteur. Je pensais retrouver la joie du buteur en étant entraîneur, or cela n’a jamais été le cas ».
D’où cet exil à Berck, où réside sa mère. D’où l’ouverture de sa brasserie, baptisée "Le jour et la nuit" « car c’est dans un bar portant ce nom à Reims que j’ai rencontré mon épouse ». Sentimental, François Calderaro aimerait toutefois vivre une ultime idylle avec le football : « Je me serais bien vu entraîneur spécifique des attaquants. J’ai proposé mes services à des clubs comme Monaco ou même Metz. Mais il n’y a pas eu de suite ».
Dommage. Un ex-buteur de cette trempe, ça ne court pas tous les bistrots…
Jean-Michel CAVALLI.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement. Aujourd’hui : une séance (15h30). Demain : Metz - Boulogne.
D’un match à l’autre. Dernier match : Le Mans - Metz (32 e journée de Ligue 2), vendredi 22 avril : 0-0. Prochain match : Metz - Boulogne-sur-Mer (33 e journée), vendredi 29 avril à 20h. A suivre : Sedan - Metz (34 e journée), vendredi 6 mai à 20h ; Metz - Le Havre (35 e journée), mardi 10 mai (horaire non déterminé).
A l’infirmerie. Nuno Frechaut (cheville) et Rudy Gestede (genou) sont en phase de reprise. Joris Delle a une nouvelle fois œuvré avec Jean-Pascal Singla à l’écart du groupe. Le gardien a ressenti une légère douleur au pied en fin de séance. Mahamane Traoré s’est lui aussi plaint de son mollet lors des ultimes minutes de l’entraînement. Une petite pointe qui pourrait avoir de grands effets demain contre Boulogne. La saison est terminée pour Gaëtan Bussmann (genou).
Suspendu. Aucun.
