
Vendredi soir à Sedan : le désarroi des Messins se lit dans les regards de Sissoko, Guerreiro, Koulibaly et Odegaard. Pas question de resservir cette soupe à la grimace mardi face au Havre ! Photo Pascal BROCARD
Battus à Sedan vendredi, les Messins ont une nouvelle fois montré leur part d’ombre. Un scénario récurrent cette saison qui les replonge dans la zone rouge et qui implique la nécessité d’un succès, mardi face au Havre. Sinon…
Les semaines se suivent et se ressemblent. Marquées du sceau de l’inconstance. A Metz, un jour c’est blanc, un jour c’est noir. Et nul besoin d’y introduire une quelconque notion de quotas. De ce point de vue, les Messins font preuve d’une équité au-dessus de tout soupçon…
Séduisant face à Boulogne, le même groupe (poste pour poste) a sombré, vendredi, sur la pelouse de Sedan. Une histoire sans faim, notamment au cours d’une première période bien « trop mièvre et trop pauvre pour espérer quoi que ce soit », de l’aveu même de Dominique Bijotat. Une chose est sûre : son équipe souffre d’un grave syndrome de bipolarité. Depuis l’ouverture du championnat l’humeur du patient messin oscille, en effet, entre des périodes d’euphorie et des moments de mélancolie voire de dépression, le tout entrecoupé de périodes de stabilité. Face à cette équation, Ludovic Guerreiro et ses partenaires semblent totalement impuissants… « Je n’ai aucune explication valable à vous fournir, a ainsi grimacé Mathieu Duhamel dans les couleurs de Louis-Dugauguez à propos de l’indigence de la prestation du FC Metz en première période. Je ne sais pas… »
Plutôt inquiétant alors qu’il ne reste plus que quatre matches pour tenter de se frayer un chemin vers le maintien. Un sentier particulièrement étroit d’autant que les Messins doivent une fois de plus éclairer leur lanterne avec un peu lumineux flambeau rouge. Conséquence d’un huitième revers concédé à l’extérieur et du nul arraché par Nîmes face à Reims qui lui permet de se hisser au-dessus de la ligne de flottaison avec un petit point d’avance sur les Lorrains.
« La guerre jusqu’à la fin »
« Je ne suis pas plus inquiet qu’avant (la défaite à Sedan), tente de nuancer Dominique Bijotat. Cette difficulté à répéter nos performances n’est malheureusement pas une nouveauté. Il faut une nouvelle fois relever la tête. » Résonnent alors les mots de l’entraîneur messin prononcés jeudi, à la veille du déplacement dans les Ardennes : « En cas d’échec, on sera forcément déçu, mais il ne faudra pas se décourager… » Un message également relayé par Mathieu Duhamel vendredi soir : « Il ne faut pas céder à l’abattement. Avons-nous grillé notre dernier joker ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que ce sera la guerre jusqu’à la fin et qu’il nous faut gagner une première bataille face au Havre. »
Une bataille que les Messins ne pourront remporter qu’à la seule condition de montrer un visage plus conquérant que vendredi. « Ce n’est pas une question d’envie, assure Dominique Bijotat. C’est surtout au niveau de l’agressivité que nous avons failli. Nous avons été secoués d’entrée de jeu par une très bonne équipe sedanaise. Mais la qualité de notre adversaire n’explique pas tout. On reste dans le match grâce à l’excellente partie d’Oumar Sissoko, car par ailleurs les lacunes individuelles nous ont lourdement pénalisées et coûtées deux buts… En seconde période, c’était un peu mieux, mais il était déjà trop tard. On doit être capable de se mobiliser beaucoup plus tôt dans le match. »
Et l’ordre de mobilisation générale se doit plus que jamais d’être affiché en bonne place dans les vestiaires de Saint-Symphorien. Car dès mardi, le FC Metz repart au front. « La pression est évidemment de plus en plus prégnante, reconnaît l’entraîneur. Afin de se remettre à hauteur des Nîmois, qui seront nos uniques concurrents dans la lutte pour le maintien, il est nécessaire de gagner face au Havre. » Le soldat messin n’a effectivement aucune autre alternative s’il ne veut pas sauter sur un champ de Nîmes.
J.-S. GALLOIS.
Fc metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement en matinée. Aujourd’hui : une séance à 10h. Demain : une séance à 15h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Sedan - Metz (34 e journée de Ligue 2), vendredi 6 mai : 3-1. Prochain match : Metz - Le Havre (35 e journée), mardi 10 mai à 20h. A suivre : Istres - Metz (36 e journée), vendredi 13 mai à 20h ; Metz - Nîmes (37 e journée), vendredi 20 mai à 20h30 ; Evian TG - Metz (38 e journée), vendredi 27 mai à 20h30.
A l’infirmerie. Légèrement touché à la cheville, vendredi à Sedan, Kalidou Koulibaly devrait toutefois être apte pour la venue du Havre mardi. Un match auquel ne participeront pas Nuno Fréchaut (cheville), Rudy Gestede (genou) et Tenema N’Diaye (genou), toujours en phase de reprise. Quant à Joris Delle, « si sa cheville va mieux, il n’est toujours pas à cent pour cent », selon Dominique Bijotat. De son côté, Samy Kehli (ischio-jambiers) doit passer de nouveaux examens la semaine prochaine. Mais à l’instar de celle de Gaëtan Bussmann (genou) sa saison semble bel et bien terminée.
Suspendu. Aucun.
L’info. A l’occasion de la venue du Havre, mardi prochain, le FC Metz a fixé le prix de la place pour cette avant-dernière rencontre à Saint-Symphorien à 2 € dans tout le stade.
C’était un 8 mai 1999 : le FC Metz vaincu par sa bête noire
Décidément, Lens ne restera pas un bon souvenir pour le FC Metz de la fin des années 1990. Après avoir remporté une année plus tôt le titre de champion de France au nez et à la barbe de la bande à Kastendeuch, les Lensois vont enfoncer le clou, le 8 mai 1999, en finale de Coupe de la Ligue.
Dixième du championnat, le FC Metz mise toute sa fin de saison sur cette Coupe de la Ligue, déjà remportée en 1996. Victorieux en demi-finale de Montpellier au terme d’un match héroïque (4-3, triplé de Jestrovic), les Grenats découvrent le Stade de France avec une certaine appréhension. En effet, Philippe Gaillot, alors homme-charnière de l’équipe, se blesse la veille de la rencontre. Serrée, la finale aura du mal à trouver son vainqueur. Jusqu’à ce but rageur du Lensois Moreira à la 65 e minute de jeu…

De quoi faire, pourtant (CFA)
Après leurs deux derniers excellents résultats, les Messins voulaient enchaîner avec une victoire sur Poissy. Mission (presque) réussie.
D’entrée de jeu, les Grenats étaient à l’attaque, sans toutefois parvenir à trouver la faille. Que ce soit l’essai de Méligner (3 e), la tête de Keita (5 e) ou encore le tir de Métanire (16 e), aucune de leurs tentatives ne prenait le chemin des filets de Diallo.
Du côté de Poissy, Ndengila se retrouvait face à M’Fa et obligeait le portier messin à repousser le ballon sur sa ligne (20 e). Six minutes plus tard, Keita profitait de la sortie du gardien de Poissy, Diallo, pour ouvrir le score pour les Mosellans (1-0, 26 e). Malheureusement pour les protégés de José Pinot, leur joie était de courte durée puisque l’arbitre accordait un penalty à Poissy juste avant la pause.
Harrouard se chargeait de l’exécuter et catapultait la balle au centre de la cage d’M’Fa (1-1, 34 e). Avant le retour aux vestiaires, Wang Chu, après un joli slalom, voyait Diallo s’interposer sur sa frappe (42 e).
La seconde période débutait comme la première. Yi Teng (53 e) et N’Doye (58 e) rataient le cadre. L’action qui suivait était l’œuvre du collectif messin. Alors que Méligner, côté droit, centrait, Keita laissait passer pour N’Ganvala qui trompait Diallo (2-1, 59 e). Restant sur trois défaites consécutives, Poissy voulait stopper cette mauvaise série.
Malgré ce deuxième but messin, les Yvelinois n’avaient pas dit leur dernier mot. Ndengila tirait en pivot mais trouvait M’Fa sur sa trajectoire (76 e). Les visiteurs obtenaient ensuite un corner contesté par les Lorrains. Sur ce dernier, M’Fa captait le ballon puis le relâchait et laissait Traoré le pousser dans son but (2-2, 89 e). Le dernier coup franc de la partie était messin mais Diallo repoussait l’essai de Métanire (90 e+3). José Pinot, aussi déçu que ses joueurs, concluait : « Nous avons fait une très bonne entame puis nous avons été moins bons après le but dans la possession du ballon. Je suis déçu du résultat car la victoire nous tendait les bras. Au vu du match fourni, c’est rageant car on avait maîtrisé les débats. »