Un but de Kévin Diaz, dans le temps additionnel, a permis au FC Metz de s’imposer hier à Istres. Une victoire contre Nîmes vendredi prochain et les Mosellans prolongeront officiellement leur bail en Ligue 2.

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En début de semaine, quelques jours après la défaite de son équipe à Sedan et à la veille de la réception du Havre, Dominique Bijotat avait laissé entendre qu’il se laissait le droit de procéder à quelques retouches pour ce troisième match en une semaine. L’écoulement des jours a visiblement rassuré l’entraîneur sur l’état physique de ses joueurs : le seul changement observable hier, au coup d’envoi, se nommait Fallou Diagne. Préféré à Yeni N’Gbakoto, le Sénégalais est venu renforcer l’axe du milieu de terrain messin. Dans un premier temps, cette modification n’a pas perturbé le plan provençal.
De notre envoyé spécial à Istres
Les Istréens ont, en effet, profité des largesses observées dans les couloirs de leur adversaire pour ouvrir le score. Sur l’un de ses premiers débordements, Palmieri prenait le meilleur sur Cheikh Gueye. Son centre à ras de terre faisait le bonheur de Lejeune, qui trompait Oumar Sissoko sans difficulté (1-0, 11 e). Les Messins ont eu le bon goût de ne pas se mettre à cogiter. Cinq minutes plus tard, David Fleurival égalisait sur un coup franc indirect, d’un tir dévié dans les filets par le mur (1-1, 16 e). Les débats étaient ouverts. Et la tonalité que lui ont offerte les Istréens a démontré que ces derniers n’avaient pas l’intention de fausser la compétition en favorisant le dessein messin au détriment de celui de leur voisin nîmois.
Comme ils s’y attendaient, les Messins ont donc dû batailler ferme pour ajouter une pierre à leur fragile édifice. Ils l’ont d’ailleurs fait avec enthousiasme, sans se laisser happer par la peur liée à leur situation précaire. Cette attitude leur a valu de prendre les commandes de la partie : sur une relance de Traoré, alors que Sissoko venait de repousser une tentative d’Akrour, Mathieu Duhamel héritait du ballon. L’attaquant, exemple d’abnégation, butait une première fois sur Petric. Mais le ballon revenait dans les pieds du numéro dix messin qui, à la lutte avec Lejeune, trouvait cette fois la faille du pied gauche (1-2, 50 e).
Merci qui ? Merci Yeni !
Scénario parfait, mais un temps seulement puisque sur un centre de Fetoui, Akrour, malheureux jusque-là, s’y prenait lui aussi en deux temps pour remettre les compteurs à zéro. Si Oumar Sissoko repoussait sa reprise de la tête, le milieu istréen ne ratait pas la deuxième occasion et trompait le gardien messin sous les yeux de Brégerie, impuissant (2-2, 58 e).
Ce partage des points ne représentait certes pas une mauvaise affaire pour le camp lorrain. Surtout qu’à l’heure de jeu, à une petite centaine de kilomètres du stade de Parsemain, les Nîmois étaient menés sur leur pelouse par Tours. Mais les Messins ne se sont pas arrêtés en si bon chemin. Et le coaching de Dominique Bijotat y est pour beaucoup.
En décidant de remplacer Mahamane Traoré par Yéni N’Gbakoto à la soixante-quatorzième minute, l’entraîneur messin donnait à son onze un regain d’énergie. Relégué sur le banc des remplaçants au coup d’envoi, le petit milieu de terrain messin a su profiter de son quart d’heure de présence sur le terrain pour faire basculer l’issue de la soirée. Dans le temps additionnel, son centre trouvait, en effet, la tête rageuse de Kévin Diaz, lequel ne laissait aucune chance au gardien adverse (2-3, 90 e+4).
Cette victoire, obtenue avec les tripes, place désormais les Messins sur une voie royale en vue du maintien. « C’est un résultat extraordinaire », estimait ainsi Dominique Bijotat, conscient, sans doute, du grand pas que son équipe venait d’effectuer dans le Sud. Un grand pas qui la conduira à disputer "sa" finale, la semaine prochaine à Saint-Symphorien, lors de l’avant-dernière journée de championnat. Un succès face à Nîmes, vendredi prochain, et Metz tiendra sa délivrance. Enfin.
Cédric BROUT.
Diaz, une tête de plus !

David Fleurival Photo Pascal BROCARD
EN VUE
Oumar Sissoko. S’il n’a rien pu faire pour empêcher Lejeune d’ouvrir le score, l’international malien a néanmoins été l’un des grands bonhommes de la soirée. Son intervention sur la reprise à bout portant d’Akrour, juste après l’égalisation signée Fleurival, a permis à son équipe d’atteindre la pause avec un point en poche (20 e). Le gardien messin a continué à saper le moral provençal en repoussant une autre reprise du dénommé Akrour, à six mètres de la cage (49 e). Sur la relance, Metz inscrivait son deuxième but. Sissoko ? Décisif, on peut le dire.
Mathieu Duhamel. Et de neuf buts pour l’attaquant messin ! Hier, celui-ci a momentanément donné l’avantage à son camp en s’y prenant à deux fois pour tromper le gardien istréen. Cette réalisation ne représente que la partie visible de l’iceberg : dans une position souvent délicate, seul au front, Mathieu Duhamel n’a jamais relâché ses efforts, que ce soit dans le travail de pressing ou pour prêter main-forte aux siens dans la bataille du milieu de terrain.
David Fleurival. Auteur du coup franc qui a permis à Metz de revenir au score en première période, le milieu de terrain a, par ailleurs, été un premier rideau défensif efficace. Précis et sobre à la distribution du ballon, Fleurival a traversé son troisième match de la semaine avec maîtrise.
DANS L’OMBRE
Dans l’ombre, Metz l’a été, parfois. D’où ces deux buts encaissés d’ailleurs, l’un en première période, l’autre en seconde. Mais difficile d’y lire la conséquence de faillites individuelles. Les deux réalisations istréennes ont surtout été rendues possibles par les dérèglements collectifs observés dans le camp grenat. Des passages à vide que la générosité des uns et des autres a fini par effacer.
PAROLES, PAROLES…
Dominique Bijotat, entraîneur de Metz. « Heureux, oui. Nous avons été ballotés, on s’est mis nous-mêmes en difficultés. Heureusement, les garçons ont montré beaucoup de caractère. Ce soir, on a peut-être attaqué le mental de nos adversaires dans la course au maintien. »
Bernard Serin, président de Metz. « Je félicite les joueurs, ils ont été au bout d’eux-mêmes. Il y a une semaine, nous avions le moral dans les chaussettes après notre défaite à Sedan. Là, nous savons que nous pouvons nous maintenir si nous battons Nîmes vendredi prochain… J’espère que le stade sera plein. »
José Pasqualetti, entraîneur d’Istres. « Je suis énervé, très, très énervé ! Le ressort de mon équipe s’est cassé depuis notre match à Vannes. Ce soir, nous devons l’emporter mais au final, c’est notre adversaire qui repart avec trois points. Cela montre bien que mon équipe est encore un peu jeune. »
TEMPS ADDITIONNEL
Y’a d’la joie ! Des cris, des chants et ils ne provenaient pas des vestiaires istréens. Hier, au stade du Parsemain, la fête s’est déroulée dans l’espace réservé aux visiteurs. Vainqueurs pour la deuxième fois de suite – une première cette saison – les Messins ont laissé éclater leur joie avant de reprendre le chemin du retour. La suite la semaine prochaine, à la maison ?
C. B.
L’HOMME DU MATCH

Kévin Diaz. Photo P. BROCARD
Kévin Diaz. Il a mis du jus dans le jeu. Sous le soleil provençal, le milieu de terrain messin a été omniprésent : un mois à peine après son retour à la compétition, l’Istréen de naissance a offert une victoire inespérée à son équipe d’un but de la tête magistral. Sa troisième réalisation personnelle, signée dans le temps additionnel, vaudra peut-être de l’or dans une semaine, en cas de victoire face à Nîmes. En attendant, Kévin Diaz a une nouvelle fois confirmé qu’il faisait partie des éléments en forme du moment. Il a aussi prouvé que sa situation de joueur prêté ne l’empêchait pas de s’investir sans compter pour un club qu’il quittera à la fin du mois de juin…
CFA : Metz : évacuer la frustration
Le match. Aubervilliers : 12 e avec 64 pts (8v, 11n, 10d) ; dernier match : nul à Villemomble (2-2). Metz : 4 e avec 75 pts (12v, 10n, 7d) ; dernier match : nul face à Poissy (2-2).
L’enjeu. La réception de Poissy, le week-end dernier, a laissé un goût amer aux Messins. contraint de concéder le nul à la 89 e minute. Les Grenats vont donc tenter d’évacuer cette frustration aujourd’hui en Seine-Saint-Denis. A l’aller, les deux équipes n’avaient pu se départager (2-2). Aubervilliers, actuellement reste sur deux nuls face à Bastia (1-1) et à Villemomble (2-2).
L’effectif. La blessure d’Anthony M’Fa, oblige José Pinot à faire appel au gardien des U 19, Guillaume Cappa. Amine Aribi, souffrant des adducteurs, restera en Moselle, tout comme Romain Métanire suspendu pour cette rencontre. Le groupe : Cappa – Reydel, Kayombo, Méligner, Diallo – Yi Teng, Wang Chu, N’Ganvala, Haddadji, Tandjigora – Keita, N’Doye, Simpara, Bourgeois, Gestede.
Aubervilliers - Metz (18h)