Dominique Bijotat le sait : une victoire face à Nîmes, vendredi, écartera définitivement le spectre de la relégation. En position de force après deux succès salvateurs, l’entraîneur messin souhaite tempérer « toute euphorie ».

Dominique Bijotat ne cède pas à l’optimisme ambiant : « Il y a encore huit jours, au retour de Sedan, nous étions dans une caisse en bois. » Photo Pascal BROCARD
Q u’avez-vous éprouvé après le but victorieux de Kévin Diaz, vendredi à Istres, dans le temps additionnel ?
Un immense soulagement ?
« Forcément. Nous savions que cette rencontre allait être délicate. Sur le terrain, nous avons souffert tout le match. Sur l’action du troisième but, lorsque j’ai vu Kévin passer devant son défenseur, j’ai su qu’il allait marquer… Je ne me suis même pas soucié du résultat de Nîmes. A la mi-temps, on m’a juste dit que les Gardois menaient 2-0. On table seulement sur notre parcours mais lorsque les résultats nous sont enfin favorables, on savoure un peu. »
INTERVIEW
• L’une des clés, à Istres, fut l’entrée en jeu de Yéni N’Gbakoto. Pourquoi l’avoir privé d’une titularisation logique ?
« Parce que je savais, dans la semaine précédant ce match, qu’il pourrait apporter beaucoup en fin de partie. Il éprouve encore quelques difficultés à enchaîner les rencontres. Je me suis entretenu avec lui avant ce déplacement, il a compris ma décision et son entrée décisive ne m’a pas surpris. »
• Pour la première fois de la saison, vous enchaînez deux victoires consécutives. A quoi attribuez-vous cette résurrection ?
« A un ensemble de facteurs. Cette équipe jeune, nouvelle, a connu des déboires d’entrée. Ce groupe ne manquait pas d’envie mais peut-être de caractère. Quelques mois se sont depuis écoulés et certains jeunes sont un peu moins verts. Ils commencent à comprendre ce qu’est le monde professionnel, ce que représente la lutte pour le maintien. »
« Une caisse en bois »
• Outre le caractère, la touche technique apportée par des revenants comme Traoré et Diaz, ainsi que le recrutement de Mathieu Duhamel ont changé le visage de votre équipe. Cette équipe correspond-elle, aujourd’hui, davantage à votre philosophie de jeu ?
« Elle y correspond mieux à travers ce que démontrent les joueurs. J’ai besoin de sentir, sur le plan offensif, une envie de créer, un esprit imaginatif. En début de saison, on manquait de maîtrise. Désormais, nous sommes peut-être moins fébriles dans certaines situations. Mais il est clair que l’apport de ces joueurs prouve une chose : en dehors des aspects tactiques et psychologiques qui appartiennent à l’entraîneur, le facteur final appartient aux joueurs. »
• Abordez-vous cette finale pour le maintien face à Nîmes, vendredi, en totale confiance ?
« Absolument pas. Certes, je ne pensais pas que nous aurions une telle marge sur Nîmes avant notre affrontement. Si on l’emporte, on aura sauvé le club. Mais dans le cas contraire, nous nous réserverons une dernière semaine compliquée avec ce déplacement à Evian. »
• Tout de même, votre dynamique ascendante tranche radicalement avec celle des Gardois…
« Peut-être, mais je n’oublie pas qu’il y a encore huit jours, au retour de Sedan, nous étions dans une caisse en bois. Les positions évoluent rapidement dans cette Ligue 2. N’oublions pas, non plus, que Nîmes était dans le haut du classement lors de notre défaite à l’aller. Il faut se méfier des extrêmes. »
• Quel est le principal danger qui guette votre équipe ?
« L’euphorie. Il faut s’attacher à calmer cette vague d’euphorie. On a fait une avancée, mais le maintien n’est pas encore acquis. Ce n’est pas encore l’heure de tirer des bilans. Si c’est vendredi, tant mieux. »
• La saison dernière, Metz, dans une situation a priori favorable et porté par son public, avait échoué dans son entreprise d’accession. Le soutien populaire peut-il selon vous avoir un effet pervers ?
« Disons qu’il peut amener à se mettre dans une situation de confort. Or, il faut que nous ayons une chose en tête : après avoir souffert de si longs mois, nous avons le bonheur de pouvoir sauver le club sans nous en remettre à quiconque. Cet état d’esprit, nous allons l’entretenir jusqu’à vendredi. »
Jean-Michel CAVALLI.
A cœur (grenat) ouvert…
En cette semaine décisive pour le maintien du FC Metz en Ligue 2, un témoin laissera chaque jour parler son cœur. La parole à Alain Faber, président de l’association… Cœur Grenat : « Vendredi, je vais retrouver le parfum des grandes soirées. Après avoir connu 6 000 spectateurs en hiver, dans le froid, là on va enregistrer une affluence de plus de 22 000 supporters. C’est le printemps… Dans quel état d’esprit je me trouve avant ce match ? Je suis rassuré et j’ai bon espoir quant au maintien du club en Ligue 2. Le début de saison a été décevant, voire même catastrophique. Mais depuis la victoire convaincante contre Boulogne, les choses vont mieux. Certes, il y a eu l’accroc à Sedan mais l’équipe a bien réagi, dans un contexte difficile, à Istres. J’ai confiance en l’entraîneur, Dominique Bijotat, que j’ai fréquenté grâce à Cœur Grenat. C’est un très bon pédagogue, nanti d’une grande culture. Mon rêve pour le FC Metz ? Le voir évoluer en Ligue 1, dans un grand stade. Cette saison tourmentée n’a pas changé mon enthousiasme pour ce club, pour cette équipe jeune et encore perfectible. »
J.-M. C.
FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : une séance. Aujourd’hui : une séance d’entraînement (9h30). Demain : une séance (9h30).
D’un match à l’autre. Dernier match : Istres - Metz (36 e journée de Ligue 2), vendredi 13 mai : 2-3. A suivre : Metz - Nîmes (37 e journée de L2), vendredi 20 mai à 20h30 ; Evian-Thonon - Metz (38 e et dernière journée de championnat), vendredi 27 mai à 20h30.
A l’infirmerie. Saison terminée pour Gaëtan Bussmann (genou) et Samy Kehli (ischio-jambiers). Rudy Gestede a repris la compétition avec la réserve mais sera encore certainement trop court pour prétendre à l’équipe première. Nuno Frechaut et Tenema N’Diaye, en phase de reprise, ne devraient pas non plus réapparaître sous le maillot grenat cette saison.
Suspendu. Aucun.
Le chiffre. La fièvre gagne la billetterie du FC Metz. Hier, à quatre jours de ce Metz - Nîmes décisif pour l’avenir du club, 22 200 billets avaient déjà trouvé preneur. Seule une cinquantaine de places sont encore en vente.