Trois entraîneurs différents, la fuite de ses deux meilleurs joueurs lors du mercato hivernal et un climat vicié : Nîmes, reçu demain par Metz dans ce qui constitue une "finale" pour le maintien, s’avance logiquement vers le National.
Thierry Froger est assis sur un siège éjectable qui a fait ses preuves, cette saison, à Nîmes. Avant lui, deux entraîneurs ont été invités à prendre la porte… Photo MAXPPP
Cavalli, le fusible
L’histoire entretenue par Jean-Michel Cavalli avec Nîmes symbolise à merveille la versatilité du football professionnel. Du moins celle de Nîmes, aux antipodes du modèle de stabilité prôné à Metz. Porté en héros après son arrivée en décembre 2008 et un maintien acquis sur le fil du rasoir, le technicien corse n’a pas survécu au goût prononcé du président Jean-Louis Gazeau pour le changement.
Après une saison 2009 passés sur les cimes du championnat à tutoyer le podium de la Ligue 2, l’amorce de l’exercice en cours s’est révélé fatal à Jean-Michel Cavalli. Au lendemain d’une défaite à Nantes lors de la 14 e journée, alors que le club évoluait juste au-dessus de la zone rouge, l’entraîneur s’est vu signifier une procédure de rupture de son contrat.
Cette mise à l’écart s’est agrémentée de la volonté des dirigeants de se séparer des "lieutenants" de l’ancien entraîneur, parmi lesquels Johan Cavalli, "fils de" et accessoirement leader technique de la formation gardoise. Aujourd’hui, le milieu de terrain aperçoit les côtes de la Ligue 1 depuis sa Corse natale, du côté d’Ajaccio…
Tosi, le nuage de fumée
Les premières semaines de Noël Tosi, directeur du centre de formation promu sur le banc nîmois, auront produit les effets escomptés par Jean-Louis Gazeau. Sous les ordres de ce personnage pagnolesque, adepte de schémas tactiques aussi déjantés que son premier roman policier Fast Rewind (oui, il écrit), Nîmes a enregistré une série de neuf matches sans défaite, dont huit victoires. Au point de se replacer dans la première partie du classement au soir du cadeau de noël empoisonné déposé au pied du FC Metz le 21 décembre dernier (défaite 2-0). La méthode Tosi : « Un bisou et une claque sur les fesses ». Du Pagnol, on vous dit… Seulement cet état euphorisant est progressivement retombé. La faute, en grande partie, à un mercato hivernal glacial pour l’avenir des "Crocodiles".
Benjamin Moukandjo et Jonathan Ayité, les deux maillons forts de l’attaque nîmoise, ont reçu un bon de sortie de leur président. Le premier pour l’AS Monaco, le second pour Brest : « J’éprouve un sentiment de dépit. Ces deux joueurs nous ont trahi lors des derniers matches, la qualité n’était pas au rendez-vous. Ils n’ont pas été honnêtes avec leurs coéquipiers », justifiait Jean-Louis Gazeau, victime de la république des joueurs instaurée à Nîmes. Au final, cet exil a engendré une longue descente aux enfers pour Noël Tosi, démissionnaire de son poste le 5 mars après cinq défaites consécutives. Place au troisième homme…
Froger, la fin ?
Dans la famille des pompiers de service, je demande Thierry Froger. De retour d’une expérience délicate à la tête de la sélection du Togo, l’entraîneur n’a pas su insuffler un vent de fraîcheur à un collectif déboussolé par tant de turbulences : « Il y a un train à prendre en marche, on m’a invité à sauter dedans ».
Hélas pour lui, la machine a totalement déraillé. En onze rencontres sous ses ordres, Nîmes s’est enfoncé dans les méandres du classement. Les deux derniers revers, à Vannes et contre Tours, placent le club gardois sur une dynamique effroyable. Demain à Saint-Symphorien, le naufrage pourrait être définitivement acté. Et sans se réjouir du malheur des autres, les Nîmois ne l’auraient pas volé…
Jean-Michel CAVALLI.
A cœur (grenat) ouvert…
En cette semaine décisive pour le maintien du FC Metz en Ligue 1, un témoin laissera chaque jour parler son cœur. La parole à Sylvain Kastendeuch, ancien capitaine historique du club mosellan : « Je n’ai pas beaucoup fréquenté Saint-Symphorien cette saison mais vendredi, je mets un point d’honneur à y être. Le plus extraordinaire, c’est qu’il n’y a pas à lancer d’appel au peuple pour cette réception de Nîmes. Le stade va être plein ce qui prouve bien qu’en dépit d’une saison difficile, il y a un réel intérêt pour le FC Metz. Je peux même le vérifier lors de mes séjours en dehors de la région : lorsqu’on me reconnaît, la discussion s’engage immédiatement sur le FC Metz, sur sa position de place forte du football français. L’image du club est intacte, sa notoriété aussi ce qui constitue, à mes yeux, une donnée très importante. En ce qui concerne ce match face à Nîmes, la clé résidera dans la recherche d’un équilibre : garder à l’esprit l’importance de l’enjeu et le rôle quasi vital de cette réception tout en positivant le soutien populaire pour se lâcher. Oui, pour l’avoir déjà vécu en tant que joueur, il ne faut pas être inhibé par l’aspect crucial des débats mais se sublimer. Il est toutefois plus simple de parvenir à cet équilibre lorsque l’issue est davantage favorable que la quête d’un maintien… »
J.-M. C.
fc metz express
Tableau de bord. Hier : une séance. Aujourd’hui : une séance d’entraînement (15h30). Demain : Metz - Nîmes.
D’un match à l’autre. Dernier match : Istres - Metz (36 e journée de Ligue 2), vendredi 13 mai : 2-3. A suivre : Metz - Nîmes (37 e journée de L2), vendredi 20 mai à 20h30 ; Evian-Thonon - Metz (38 e et dernière journée de championnat), vendredi 27 mai à 20h30.
A l’infirmerie. Gaëtan Bussmann (genou) n’a plus aucun espoir de réapparaître sous le maillot messin cette saison. La remarque vaut également pour Rudy Gestede, Nuno Frechaut et Tenema N’Diaye. Actuellement en phase de reprise, ces trois joueurs ne seront pas remis à temps pour l’ultime déplacement à Evian-Thonon le 27 mai.
Suspendu. Aucun.
L’info. Le staff médical craignait que la déchirure aux ischio-jambiers de Samy Kehli le priverait de fin de saison. Or, visiblement la guérison est plus rapide que prévue. Le milieu de terrain pourrait même postuler à une place dans le groupe messin appelé à clore le championnat en Haute-Savoie. C’est du moins son vœu…
Buteurs. 9 buts : Duhamel. 4 buts : N’Diaye, Fleurival. 3 buts : Diaz, Gestede, Traoré. 2 buts : Sakho, N’Gbakoto, Brégerie.
