Comme chaque année à pareille époque, le FC Metz est passé, hier, devant la DNCG, le gendarme financier du football français. Sans grande crainte.
Le rituel est immuable, la date écrite en lettres capitales sur son agenda : saison après saison, Patrick Razurel se rend au début du mois de juin à Paris. Un aller-retour express qui peut, parfois, s’avérer lourd de conséquences. En gros, on répond à l’audition de la Direction Nationale de Contrôle de Gestion – le nom glacial de la DNCG – comme on rend visite à une vieille tante rigide et avare : en traînant les pieds.
La DNCG, espèce d’exception culturelle française dans le paysage financier européen, détient un pouvoir : celui de réduire à néant toute velléité sur le front décisif du recrutement. Pour l’heure, le FC Metz a toujours passé l’oral sans trop de désagréments. Même au plus fort du péril messin il y a deux saisons, alors que le club traversait une zone de turbulence sportive dangereuse débouchant sur une relégation en Ligue 2, un miracle s’était produit : la vente, au prix fort (près de 8 M€), de Miralem Pjanic à l’Olympique Lyonnais. De quoi combler, à l’époque, un déficit presque équivalent.
Pas d’inquiétude
Aujourd’hui, ces sommes astronomiques ne se manient plus sur les bords de la Moselle. La réduction du train de vie messin préserve, a priori, de toutes mauvaises surprises. Ainsi le 17 juin 2010, le directeur général délégué avait accepté sans sourcilier la décision du gendarme financier du football français, contraignant le club à un « recrutement contrôlé dans le cadre de la masse salariale prévisionnelle présentée par le club ». Une contrainte qui n’en était pas une, tant Bernard Serin et ses conseillers s’imposent une gestion budgétaire drastique.
Les premiers signes du recrutement messin traduisent d’ailleurs cette prudence. Pour l’heure, le FC Metz n’a pas déboursé un centime d’euros en indemnités de transfert : Mathieu Duhamel a été cédé gracieusement par Troyes tandis que Bruce Abdoulaye, Pierre Bouby et Yohan Betsch débarquent à Saint-Symphorien libre de tout contrat. De quoi rendre malléable les décideurs parisiens et confiant Patrick Razurel : « Notre audition s’est déroulée dans un très bon état d’esprit. Bernard Serin a été convaincant, les experts se sont montrés compréhensifs par rapport à notre augmentation de budget. Contrairement à d’autres auditions passées, l’ambiance n’était ni pesante, ni froide ». Rassurant.

Miralem Pjanic. Photo Karim SIARI
Jean-Michel CAVALLI.