Bernard Serin : "Une base sur laquelle s'appuyer"
Soulagé par l’épilogue de cette fin de saison, Bernard Serin se projette sur la suivante. Le président du FC Metz veut croire à un avenir radieux pour son club même s’il est conscient que la prochaine Ligue 2 s’annonce, certes captivante, mais surtout compliquée avec les présences de Lens et Monaco.
Le rideau de cette saison 2010-2011 est tombé avec cette dernière défaite pour du beurre à Evian (4-3). Quel bilan pouvez-vous en faire?
"Le pari était de renouveler en profondeur notre effectif en s'appuyant sur le centre de formation et les vainqueurs de la Coupe Gambardella 2010. Nous avons choisi Dominique Bijotat, un entraîneur-éducateur dans ce sens afin de les accompagner vers la maturité. Il a fallu du temps pour que la mayonnaise prenne. On ne fait pas une équipe en quelques semaines. Les premiers résultats n'ont rien facilité. Les blessures importantes de Mahamane Traoré et Kévin Diaz non plus. Du coup, nous avons galéré d'un bout à l'autre du championnat et éprouvé les pires difficultés pour nous maintenir. On a sauvé l'essentiel. C'était une saison de transition pour, je l'espère, mieux repartir de l'avant".
Cette deuxième partie de saison vous a-t-elle rassuré pour la suite des événements ?
"L'arrivée de Mathieu Duhamel au mercato d'hiver a changé le visage de l'équipe. Les retours de Diaz et Traoré aussi.Nous avons pris 28 points depuis janvier. Nous avons suivi le rythme de formations comme Dijon ou Ajaccio, qui montent en Ligue 1. Avant le match contre Evian, nous avions l'une des meilleures défenses de Ligue 2. Ce qui est quand même paradoxal pour une équipe qui pointe à la 17e place au classement. Au complet, nous avons démontré un gros potentiel. Notamment offensivement en marquant trois buts lors de nos six derniers matchs ! Nos jeunes ont de la qualité. Ils ont mûri, ont pris confiance. Nous avons désormais une base sur laquelle on peut s'appuyer".
Sur le plan offensif justement, vous avez obtenu la signature pour trois ans de Mathieu Duhamel. Mais quid de Kévin Diaz et Mahamane Troaré, prêtés respectivement par Monaco et Nice ?
"Mathieu (Duhamel) a tenu parole. Il a donné sa priorité à Metz malgré l'intérêt d'autres formations. Pour ce qui concerne les deux autres, nous devions attendre la fin du championnat de la Ligue 1. La descente de Monaco compromet un retour à Metz de Kévin (Diaz). Et puis, il a toujours voulu s'imposer là-bas. Mahamane (Traoré) veut lui jouer en Ligue 1. Rien n'est figé, mais ce sont deux dossiers délicats."
Joris Delle arrive à un an de la fin de son contrat. Peut-il partir dès cette intersaison ?
"Je n'ai fait l'objet d'aucune sollicitation en ce qui le concerne. C'est sa première réelle saison au plus haut-niveau. C'est dans son intérêt de rester encore au moins une saison. Au rayon des départs, Rudy Gestede, Gaëtan Englebert et Romain Brégerie arrivent en fin de contrat. Ils ne seront pas conservés".
Lors de votre intronisation en 2009, vous aviez annoncé la montée d'ici 2012...
"Si je me suis trompé, s'il faut une saison supplémentaire, j'assumerai. Nancy et Montpellier ont mis de longues saisons pour retrouver l'élite. La Ligue 2 est un championnat éprouvant. Encore plus l'an prochain avec Guingamp et Bastia, qui montent de National, mais surtout avec les descentes de Ligue 1 de Lens et Monaco. On va retrouver une grande partie des équipes qui composaient la L1 dans les années 1990. Il ne faudra pas perdre de temps pour trouver la bonne carburation".
Avez-vous un souhait particulier pour la prochaine saison ?
"Nous n'avons pas assez gagné à la maison. Notre public mérite autre chose : des buts, du spectacle, mais surtout des victoires. Pour monter, il faut 18 à 20 succès au total. Il faut surtout se faire respecter à domicile. C'est l'un des objectifs qui me tient à cœur".
