CR du Week end.
Pour clore cette 1ere partie de saison, je suis désigné à la touche sur un match de R1 dans un club se trouvant dans la vallée de la Moselle.
L'arbitre central, ayant changé 4x durant la semaine, je me retrouve finalement avec un Reimois tout juste promu en R1 ainsi qu'un vieux collègue assistant spécifique.
L'arbitre est observé.
Ca caille sévère a cause du vent de Nord Est.
Sur le papier, le match est intéressant, les locaux sont au milieu du classement et les visiteurs 3eme, non loin de la première place.
Je connais relativement bien les 2 équipes. Les locaux car mon activité professionnel se trouve dans la même ville et les visiteurs pour les avoir déjà fait cette saison.
Bref, j'arrive. L'accès au stade se fait dans le noir quasi total. Mes collègues sont déjà sur le terrain en train d'inspecter le terrain synthétique... Enfin, de ce qu'il en reste car il est clairement en fin de vie et pour masquer la misère, la commune a miser sur le coup de mettre une multitude de petites billes de pneus recyclés. (Je sais déjà qu'en rentrant ma compagne va raler car je vais en mettre partout)
Problème de maillot avec le gardien, c'est résolu. Je sens le central un peu stressé...
On rentre au vestiaire, on commence réellement a discuter.
Il arrive en terrain inconnu, je décide donc de lui faire un topo des deux équipes et de l'atmosphère dont il risque d'être confronté si ça tournait mal pour l'une des deux équipes. J'insiste pour sur l'équipe local car je connais les loulous. Je bosse dans la commune depuis 10 ans.
Je lui parle de l'atmosphère du club, de l'historique, des évènements récents, de l'attitude des spectateurs, du "président", etc... Bref, le décor est planté . Il a l'air de croire que j'extrapole.
Pour ma part, vu mon rôle, assistant 2 et la configuration du stade, je sais déjà a quel sauce je vais être mangé. (sauce guelarde, supplément insultes)
En gros, je termine en lui disant que
"Si ils gagnent (les locaux), on sera reçu comme des papes après le match (burger, frites, dessert, etc)... S'ils perdent, ça va être une autre paire de manche...'
Bref, le match commence. Les visiteurs sont accès fébriles en début de match mais arrivent à gérer. Ils ont la possession mais ça reste stérile.
L'arbitre prend le partie de bien laissé jouer. Cool, mais va pas trop falloir quand même connaissant les loustiques.
Finalement ce sont les locaux qui ouvrent le score sur une belle action construite.
Pour ma part, je me retrouve avec tout type d'individuel derrière mois du jeune qui fume un joint en passant par le vieux beauf avec l'accent de Moselle Est qui me demande 25x en 10min si j'ai pas froid vu mon crane dégarni... Il me proposera son bonnet par la même occasion une bonne vingtaine de fois. Pour être tranquille, je réponds ironiquement.
Le match reprend, les locaux sont fringuant jusqu'à ce que le match prenne une autre tournure.
Dans une période de domination des locaux, les visiteurs vont obtenir un pénalty... Les locaux gueuleront au scandale, le banc de touche se trouvant à 70m à l'opposé a mieux vu que l'arbitre, bref, ça palabre.
Je sais déjà que si le but est inscrit, notre soirée risque d'être longue.
Pour ma part, je suis assez bien situé. Je vois bien que le joueur local essaye de frapper le ballon mais botte dans le pied de l'adversaire et le fait tomber. Pour moi, il y'a faute.... Evidemment, étant approximité des supporters et dos à la tribune, j'en prend pour mon grade.
"Bref, visiblement mon crane chauve ne leur plait pas... Dans un français approximatif niveau syntaxe, on me propose un séjour en Turquie et quelques noms d'oiseaux" . Merci les gars.
Bref, après ce pénalty, les locaux n'y sont plus et le jeune N°11 visiteur (ex Fc.Metz) ira de son festival en inscrivant un doublé en 5 minutes.
1-2, puis 1-3. La mi temps est là. Je doute que le retour au vestiaire soit sympa.
Victoire ! Le "président" nous met la dose, les dirigeants, le public avec... Super. Je décide de prendre l'initiative et d'apaiser les choses en tentant une approche calme. Perdu... Ca chauffe, ça gueule, ça s'énerve... Le président tentent de mettre un coup de pression et nous lance un magistral
"Va falloir penser à compenser maintenant" Je me tire vers les vestiaires. Le central aura la mauvaise idée d'hausser le ton.
Ca repart en vrille mode petit calimero victimisé.
Pour ma part, je suis détaché et "à la cool", je savais déjà que ça allait partir dans ce sens dès le péno inscrit.
Bref, on repart. C'est plus haché, plus brouillon, ça rale. (Merci l'attitude du banc de touche), bref. Vivement le sandwich de fin de match (enfin j'espère car ça sent bon les frites derrière moi).
Le match est relancé, 2-3, finalement non 2-4 suite à une mésentente... Arrive l'évènement pour moi.
Coup franc local. Le joueur tire direct, le ballon n'est pas touché mais 2 joueurs essayent de le jouer et obstrue la vision du gardien. Pour moi, aucune hésitation. Hors jeu pour avoir "interféré" ... Bon, je vous passe les détails J'EN AI PRIS PLEIN LA GUEULE MAIS BIEN COMME IL FAUT...
Pas grave mais logique. On va être positif, y'avait quand même un gars intelligent qui derrière mois, au lieu de m'insulter m'a demandé pourquoi j'avais levé. Je lui explique. Il me remercie.
S'en suivra un pseudo match, je suis plus trop dedans, pas car je suis impacté par les insultes etc mais car je crève de froid.
Autre facture, je sais que l'américain dont j'avais tant rêvé va me filer sous le nez.
Le match finira par un score de 2-5 finalement. Fin de match, ça chauffe, ça gueule, enfin bref. La même qu'en 1er mi temps.
On fait l'administatif, le débrief, c'est assez long et ça tarde, je décide donc de sauter la douche toujours dans l'espoir d'avoir mon américain.
Surtout que dans le couloir ça commence à râler car on prend notre temps...
Mes collègues opteront pour la douche, je quitte les vestiaires pour me rendre à la buvette. Manque de bol, je croise le président qui me dit de retourner en district. Je lui répond avec ironie. Par contre, ça sent la disette niveau bouffe vu comme ça part...
J'arrive à la buvette. RIEN ! QUE DALLE ! Y'a pas de sandwich mais pire, les gars me proposeront même pas un verre d'eau.
Je décide donc de me barrer dehors avec toujours ce président qui se trouve derrière moi et qui continue de radoter et d'hurler.
Je rejoins le délégué et l'observateur, on tente de discuter avec nous mais revoilà notre joyeux luron qui continue ... On parle calmement, mais visiblement ça ne passe pas. 2 autres types sortent et nous hurle dessus en nous ordonnant d'arrêter de crier. lol
Je lui fais remarquer qu'il n'y avait qu'une personne qui ralait et que c'était pas nous. Evidemment, il commence à inverser les rôles.
Bref, voyant la tournure des évènements l'observateur prend le partie de se barrer. Je reste fidèle, j'ai promis a mes camarades de les attendre.
Je continu de discuter avec le seul gars muni d'un cerveau, il me pose des questions sur mes décisions, on est pas d'accord mais la démarche est là.
Caliméro est toujours là a radoter. Finalement, les collègues arrivent. Pas une bouteille d'eau ni rien, on est chassé du stade.
On prend la direction du parking, Caliméro est toujours là a radoter.
On se serre la main, on tarde pas. C'est l'heure d'aller au lit.
Juste pour conclure, j'ai fini au Mac Do a manger un Happy Meal et un Mac Flurry, j'ai encore attendu 25min pour être servi.
J'ai rien dit, j'étais de bon humeur. La serveuse m'a filé un deuxième Mac Flurry que j'ai donné a un ado tout content d'avoir économiser 4.85€ (Pas donné cette m****)
La suite, au prochain épisode... D'ici Mars sans doute car ma femme devrait "mettre bas" le 3eme courant février.
Sympa la vie d'arbitre/artiste.