Messagepar Glouglou » 08 déc. 2024, 12:15
Je l'imagine bien avec un bouc teint en blond, à la limite du fan absolu de Johnny mais qui, et parce qu'il est fier sans trop l'être, dissimule ce gout douteux en lisant des bouquins. La littérature comme costume, histoire de ne pas passer uniquement pour une espèce de gros dur avec des mollets tout gonflés. On sent le gars instruit, avec des certitudes et aussi des limites. Torturé par ses pensées annexes, notamment liées au sexe, il se réfugie derrière l'apparence d'un garçon calme, pas enclin aux emmerdes, tout satisfait de se prélasser dans un baignoire remplie d'eau chaude au moment de rentrer au vestiaire et, ce, même s'il n'est pas entré en jeu. Et tant mieux si le pommeau se balade pas loin de la raie.
En sortant de son bain dont l'eau en surface laisse échapper quelques bulles qui font vaciller le petit canard jaune qui se baladait jusque-là sans chercher à nuire, il se pointe au fond du bus où il commande un jus de tomate à l'homme à tout faire. Boisson qu'il accompagne d'un peu de mauvaise foi lorsqu'il triche aux cartes. Toujours un atout dans la manche, jamais tout blanc.
En fait, Couleurdhiver, c'est le parfait remplaçant. Celui qui sur le banc croise les jambes et distille les bons conseils ou les encouragements. "Bravo, Glouglou ! T'es le plus beau !", "Bien joué, mon Belo !", "Dis voir, ma petite Cactus, t'es vraiment super sexy avec une moustache et un gilet en cuir...", "Eh ! Qu'est-ce tu fous sous mon plaid, ISWT ?!", "Comment ça "c'est pas ISWT ? À qui appartient cette autre paire de mains, là ?Tihoti, on avait dit qu'on stoppait les devinettes... Oh, Hmmm, elles sont pas si mal tes petites mains...".
Couleurdhiver, c'est le coupeur de citrons qui rêve de constamment gagner la compétition. C'est le joueur avec un peu de talent, un ego démesuré qu'il est supérieur dans pas mal de domaines mais qui, dans le même temps et rattrapé par la réalité, n'est sûr que d'une chose : seul sur son banc, il est le meilleur des remplaçants. Il en est persuadé, un jour, un coéquipier se tordra une cheville. Il entrera alors sur le terrain, foulera cette pelouse et mangera le cerveau d'un adversaire en lui contant un récit sociologique remettant en cause l'intégralité de la vie de ce pauvre mec. Moment dont son équipe profitera en se saisissant de l'éphémère déséquilibre créé pour ouvrir la marque. Notre Couleurdhiver sera alors porté en triomphe et aura même une photo de lui (en tenue et sur le terrain, c'est vous dire !) collée dans l'album du club. Son nom sera scandé. Dix secondes, au moins.
Couleurdhiver, c'est l'inutile paresse qui se traduit en une douce caresse. Une jolie promesse et pas mal de gâchis. Du genre à tirer la langue quand il marque l'unique but de sa carrière puis à engueuler la motte de terre disposée à dix mètres de son pied d'appui parce qu'elle lui aurait fait louper son tir au moment de doubler la marque. Couleurdhiver, pour moi c'est Christophe Dugarry.