En s’imposant hier soir face à Châteauroux, les Messins s’offrent une deuxième victoire d’affilée et se hissent à la cinquième place de la Ligue 2.
Ludovic Guerriero avait déclenché les hostilités en marquant peu après la demi-heure de jeu. Metz passait devant et ne serait jamais rejoint. Photo Fred MARVAUX
Que ce soit en Ligue 1 ou en Ligue 2, Châteauroux n’était jusqu’à présent jamais parvenu à inscrire le moindre but sur la pelouse de Saint-Symphorien. La tradition a pris fin hier soir... Qu’importe. Les hommes de Dominique Bijotat qui étaient en quête d’un premier succès à domicile cette saison, mais surtout d’une deuxième victoire d’affilée, avaient déjà frappé par deux fois. Le pari est donc réussi. En soirée, l’indice messin a ainsi clôturé à la hausse. Trois points de plus : de quoi redonner confiance au marché.
Le spectre de crise dans laquelle les Messins s’étaient englués en début de saison dernière semble donc bel et bien en perte de vitesse. Evidemment, tout n’a pas été parfait. Non. Comme souvent l’an passé, Metz s’est offert une fin de match crispante. Mais le penalty de Dupuis (84 e), consécutif à faute de Kevin Diaz sur Hautcoeur, n’a pas bouleversé le scenario rédigé par les Messins. Cependant, en tournant les pages et en jetant un œil attentif aux différents chapitres, quelques scories apparaissent encore.
Certes Mathieu Duhamel, finalement bon pour le service, avait donné le ton en contraignant Caradec à deux belles parades (5 e, 11 e). Mais pendant de longues minutes, les Messins, qui ont toutefois globalement dominé les débats, se sont révélés brouillons, à court d’idée et généreux dans les passes à leur adversaire. Conséquence, les Castelroussins ont profité de la moindre faille pour accélérer le jeu et porter le danger devant les buts de Joris Delle. Dohin s’est ainsi distingué d’une superbe frappe enroulée (27 e), alors que la minute suivante, le ballon convoité par Dupuis lui échappait de quelques centimètres (28 e).
Châteauroux venait de laisser sa chance. Et autant le dire, avant le penalty sifflé par M. Schneider, la Berrichonne n’est plus parvenu à faire trembler la défense messine. Mieux, sur un beau mouvement à trois signé Pouye-Traoré-Diaz, le dernier nommé, pour son retour, obtenait un penalty. Ludovic Guerriero prenait ses responsabilités... et butait sur Caradec. Stupeur dans les tribunes de Saint-Symphorien ! Un sentiment rapidement évaporé puisque le capitaine messine avait parfaitement suivi et, en deux temps, inscrivait finalement le premier messin à Saint-Symphorien cette saison (1-0, 33 e).
Duhamel ouvre son compteur
Metz entamait alors le deuxième temps de la valse. Libérés par cette ouverture du score, les hommes de Dominique Bijotat semblaient plus à l’aise et développaient alors un jeu plus léché. Le tout orchestré par un Mahamame Traoré qui retrouve doucement ses sensations et un Kevin Diaz très présent. Mais c’est encore Ludovic Guerriero qui se distinguait en contraignant Neves à une passe en retrait dont profitait Mathieu Duhamel. Ce dernier butait lui aussi sur ce diable de Caradec, décidemment très gourmand lorsqu’il s’agit de contrarier ses adversaires. Mais une fois encore, c’était l’attaquant messin qui avait le dernier mot. Avec la hargne qui le caractérise, le numéro dix grenat se jetait... Le ballon mourait doucement, mais sûrement dans les filets du gardien de Berrichonne (2-0, 41 e). Mathieu Duhamel ouvrait enfin son compteur et s’en allait communier avec " son " public.
A la pause, le plus dur était donc fait. D’autant qu’en seconde période, les Messins reprenaient sans sourcier les commandes de la rencontre. Duhamel, encore lui, titillait les gants de Caradec. Sans succès cette fois. Dommage. Car même réduit à dix, Châteauroux n’abdiquait pas et parvenait donc à réduire la marque sur penalty (2-1, 84 e). Les tribunes de Saint-Symphorien tremblaient un peu, avant d’exploser... de joie.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Revoilà Mathieu Duhamel...
Mahamane Traoré peut mieux faire. Photo Fred MARVAUX
EN VUE
Kevin Diaz. Pour son retour, le " Monégasque " a été assez à son avantage. Surtout en première mi-temps. Très actif sur son côté gauche, il a beaucoup contribué à l’animation du jeu offensif messin. Sa technique est au-dessus du lot. Il en use. En abuse parfois, même...
Adama Tamboura. Le défenseur messin, « quasi-miraculé » a livré un « gros » match. Blessure oubliée, il s’est dépensé sans compter dans son couloir. Autant en défense, que dans la profondeur. Avec un peu de déchet parfois, dans la relance, mais on ne lui en tiendra pas grief !
DANS L’OMBRE
Mahamane Traoré. Le milieu offensif messin s’est en revanche montré globalement assez discret. Plus travailleur que créatif pour le coup, il a manqué de percussion et s’est contenté d’assurer en deuxième rideau. Peut mieux faire...
Oumar Pouye. Le buteur de Guingamp et premier buteur messin de la saison a été assez effacé, sur son côté droit. Même s’il a été dans le coup sur les premières salves messines, il s’est ensuite noyé dans l’entrejeu, devenant inopérant.
VITE DIT
Dominique Bijotat (entraîneur de Metz). « Je suis satisfait à 80 % ! Les 20 %, ce sont ces vingt dernières minutes qui ne m’ont pas plu... C’était pour le suspense et le public... (sourire) On veut être très performants chez nous, je suis donc globalement satisfait. L’équipe a eu le comportement qui correspondant à ce qu’on fait en semaine à l’entraînement. »
Mathieu Duhamel (attaquant de Metz). « Je suis vraiment très content d’avoir marqué ce soir ! On a très bien démarré la rencontre et en général, quand c’est le cas, on s’en sort bien ! Même si, sur la fin, on s’est fait un peu peur. Ce qui est positif, c’est qu’on a sept points. Maintenant, il faut continuer, et déjà à Sedan la semaine prochaine. »
Didier Tholot (entraîneur de Châteauroux). « La victoire de Metz est amplement méritée. Quand on joue vingt minutes sur quatre-vingt-dix, on ne peut pas espérer grand-chose. Et si en plus en fait des cadeaux... En gagnant à Tours, on s’est peut-être cru plus forts ! »
TEMPS ADDITIONNEL
Foi d’ancien, ce n’est pas si souvent que le nom d’un entraîneur est repris en chœur dans les tribunes... Ce n’était peut-être pas arrivé depuis Jean Fernandez ! Heureux de ce deuxième succès consécutif, le public messin a donc témoigné sa reconnaissance à Dominique Bijotat. C’est parti de Génération Grenat, pour se généraliser quasiment à tout le stade !
P. DEL.
L’HOMME DU MATCH
Mathieu Duhamel. Photo Pascal BROCARD
L’HOMME DU MATCH
Mathieu Duhamel. L’homme de la saison 2010-2011 avait plutôt déçu jusqu’ici… Même si c’est tout relatif. Message entendu ! L’ancien Sedanais, sans briller de mille feux, a pesé sans cesse sur la défense de Châteauroux. Dos au but, il a empoisonné l’existence de la charnière berrichonne ; dans l’axe, il a tenté sa chance aussi souvent que possible ; et il a fini tout naturellement par secouer les filets. Ce qu’il n’avait pas encore fait jusqu’ici. Travailleur, batailleur, râleur, mais omniprésent, coucou le revoiloù. Excellente nouvelle pour le FC Metz…
TRIBUNE LIBRE
Nuit d’été
Un 15 août à Metz. Ou presque. Une vraie chaleur d’été. Un bouchon pour commencer. Et puis des supporteurs en bras de chemise. Le fiston qui accompagne papa. L’odeur des merguez et des frites. Une ambiance de stade, quoi, d’avant-saison. A une époque de l’année où tous les rêves sont encore permis... Où la moindre victoire laisse espérer des lendemains qui chantent vraiment. Metz qui gagne à Guingamp, qu’importe la manière, et voilà le peuple grenat qui s’imagine revenir en haut de l’affiche. Tout en haut.
Châteauroux, qui n’a jamais gagné ni marqué le moindre but à Saint-Symphorien, constitue l’adversaire idéal. Un trident offensif messin reconstitué (Duhamel, Diaz, Traoré), une maîtrise du jeu somme toute assez prononcée, des buts pour conforter le tout, bienvenue au royaume du renouveau et des ambitions. Ça ne durera peut-être pas longtemps, mais ça fait vraiment du bien !
P. DEL.
