Le précédent exercice de Ligue 2, clôturé à la 17e place, n'était donc pas une anomalie. Ce début de saison en forme de trompe-l'œil l'était lui. Battu sans coup férir pour la quatrième fois d'affilée, dont trois fois à Saint-Symphorien, par Le Havre (0-2), le FC Metz est bien malade et n'en finit plus de (re)plonger dans les abîmes de la Ligue 2. Atterrant !
Pour assister à une représentation digne de ce nom vendredi dernier, mieux valait assister au show de Michaël Gregorio au Galaxie d'Amnéville plutôt que de se cailler les miches devant le simulacre de spectacle proposé encore et toujours par les joueurs messins. Les espoirs de renaissance, suscités après la victoire au Mans (0-1) et la 4e place au classement qui en a découlé, sont aujourd'hui de l'histoire ancienne et résonnent comme une mélodie démodée. Et pourtant elles ne remontent qu'à la mi-septembre, il y a tout juste un mois. Depuis, les hommes de Dominique Bijotat n'ont cessé de toucher l'indigent, le ridicule, voire le pitoyable lors des quatre défaites de rang concédées. Ce qui ne leur était jamais arrivés l'an dernier lors de la saison du cauchemar.
Les erreurs de casting Bouby et Pouye
Contrairement aux revers face à Nantes (1-3) et Istres (1-2), déjà à domicile, les Messins ont certes quelques circonstances atténuantes face au Havre (0-2). Ils étaient démunis par les absences de leur goléador Mathieu Duhamel et de son remplaçant naturel Diafra Sakho, blessés, mais aussi à cause des suspensions en défense centrale de Kalidou Koulibaly et Fallou Diagne. Mais cela n'explique pas tout. Le coach mosellan ne se cachait d'ailleurs pas derrière cette excuse: « les absences ne changeaient en rien notre volonté de mettre un terme à cette mauvaise série». Hormis quelques bonnes séquences en début de match, les Grenats n'ont que trop peu sollicité le portier adverse, Johny Placide, qui aurait même pu sortir un jeu de cartes pour s'occuper. Une incongruité quand on chante ici ou là que ce match est celui de la rédemption et de la reconquête. Surtout, ils ont affiché des lacunes techniques incompatibles avec le haut-niveau à l'image d'un Oumar Pouye, aussi translucide que les eaux de Bora Bora. Pierre Bouby, était lui carrément absent de la feuille de match alors que Kévin Diaz est toujours sur le flanc. La blessure de ce dernier coïncide d'ailleurs avec la spirale négative des siens. Pas qu'une simple concomitance. Une chose est sûre : on comprend mieux pourquoi Evian n'a pas voulu conserver ces deux joueurs dans l'aventure Ligue 1.
Ødegaard sort du bois
Si les jeunes pousses Yeni N'Gbakoto et Samy Kehli, ainsi que le capitaine Ludovic Guerriero, mangé par le jeune Walid Mesloub et maintenant aussi pathétique en charnière centrale que dans l'entrejeu, sont également passés à côté de leur sujet, Alexander Ødegaard a lui profité de cette soudaine lumière pour briller. Rarement utilisé depuis son arrivée en janvier dernier, le Norvégien montrait pourtant de belles choses à l'entraînement ou lors des matchs amicaux. Il n'a pas raté la perche tendue par son entraîneur et semble aujourd'hui s'êtrepleinement acclimaté à la vie et au football français. Malgré un déficit de rapidité, il apporte un vrai plus dans le domaine technique à son équipe et sur les coups de pied arrêtés et peut prendre le relais d'un Mahamane Traoré, qui ne peut pas faire la pluie et le beau temps à lui tout seul.
Un calendrier à faire peur
En ce moment, c'est surtout la grisaille qui anime donc les journées messines. Et les prochaines prévisions ne versent pas dans l'optimisme. Les coéquipiers de David Fleurival doivent encore affronter le leader rémois, les anciens pensionnaires de Ligue 1 Monaco et Lens, mais aussi se déplacer à Angers, Troyes ou Boulogne-sur-Mer avant la trêve. Bonjour l'indigestion ! Bref, le FC Metz est aujourd'hui de nouveau malade et il est bien probable qu'il reste cloîtré dans son lit un bon moment.
Par Arnaud DEMMERLé • Journaliste La Semaine • 21/10/2011 à 09h58
http://www.lasemaine.fr/2011/10/20/et-v ... la-galere-
