Samedi dernier, en Coupe de France, Oumar Pouye est sorti du banc pour inscrire le quatrième but messin. Ce soir, face à Amiens, il devrait débuter la rencontre. Photo Karim SIARI
Pour que perdure l’éclaircie qui illumine à nouveau leur quotidien depuis le 28 octobre et un succès face à Reims, les Messins doivent impérativement ajouter un troisième succès à domicile à leur palmarès, ce soir, face à Amiens.
Alors qu’un épais brouillard s’est installé sur l’agglomération messine depuis quelques jours, une trouée s’obstine à déchirer le ciel couvert de Saint-Symphorien. Une éclaircie que beaucoup d’observateurs n’attendaient plus… Et puis Ludovic Guerriero et ses partenaires ont décidé de déjouer les prévisions les plus pessimistes en s’imposant face à Reims puis sur la pelouse de Boulogne-sur-Mer.
L’avis de tempête a donc été levé. Ces deux succès ont, en effet, brisé la spirale infernale dans laquelle le FC Metz s’était empêtré entre le 29 septembre et le 21 octobre : cinq matches, cinq défaites. Un bilan digne d’un candidat au National. Aujourd’hui, à quelques heures d’accueillir Amiens, les Messins ont donc repris un peu de hauteur. Onzièmes, ils ne comptent ainsi que quatre petits points de retard sur le quatrième, Bastia. Mais un rapide coup d’œil au classement invite tout de même à la prudence : ce sont également quatre infimes unités qui séparent les hommes de Dominique Bijotat du Mans, le premier relégable. De quoi placer tout ce petit monde en vigilance orange.
Car l’édifice messin demeure fragile. « On ne peut pas effacer d’un revers de main les cinq défaites que nous avons concédé, explique ainsi Yohan Betsch. Mais on doit s’en servir pour progresser. D’ailleurs, nos récentes prestations vont dans ce sens. Aujourd’hui, nous abordons sans aucun doute nos matches avec un peu plus de sérénité. »
Il en faudra tout de même un peu plus que samedi dernier. Face à Beauvais, les Messins ont certes oblitéré leur ticket pour le huitième tour de la Coupe de France, mais ils n’ont pas totalement rassuré leur auditoire. Longtemps fébriles et hésitants, ils ont ainsi attendu les prolongations pour enfin se libérer et proposer du jeu. « Le contenu n’a pas été suffisant », avait d’ailleurs reconnu Dominique Bijotat à l’issue de la rencontre.
Guerriero incertain
« La page Coupe de France est pour le moment refermée, a poursuivi, hier, l’entraîneur messin. Il faut se remettre dans le bain du championnat face à un adversaire qui possède de grandes qualités défensives (Amiens est actuellement la quatrième défense de Ligue 2 avec douze buts encaissés). L’objectif, c’est de bonifier les résultats obtenus face à Reims et à Boulogne. »
Deux succès qui paraissent déjà si lointains… « Je n’ai aucune crainte concernant cette longue coupure, assure Dominique Bijotat. Je le répète, je me méfie plus d’Amiens qui est actuellement dans une situation délicate, d’autant plus après son élimination en Coupe de France. Mais je n’oublie pas non plus que les Amiénois restent sur un large succès en championnat (4-0 face à Châteauroux). Nous avons une série en cours. Il faut la poursuivre… »
Pour ce faire, l’entraîneur lorrain enregistre les retours de Romain Métanire (suspendu face à Beauvais), d’Adama Tamboura et de David Fleurival, laissés au repos samedi dernier. Ces derniers devraient retrouver leur place dans le onze de départ, tout comme Oumar Pouye, préféré à Yéni N’Gbakoto dans le couloir droit. Ce dernier paye sans aucun doute sa sortie mal contrôlée face à Beauvais, puisqu’il ne figure même pas parmi les joueurs retenus par Dominique Bijotat. Enfin, un doute planait hier soir quant à la participation de Ludovic Guerriero, victime d’un début de gastro. Si le capitaine messin n’était pas apte au service, Yohan Betsch pourrait fêter sa deuxième titularisation de la saison.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Bijotat : « Des paroles aux actes »
Dominique Bijotat. Photo Antony PICORÉ
L’entraîneur du FC Metz connaît les limites actuelles de son équipe. Mais il estime aussi qu’elle peut encore hausser son niveau de jeu.
Même si votre équipe restait sur trois succès (en championnat et en amical), elle n’est pas apparue totalement libérée, samedi, face à Beauvais. Comment l’expliquez-vous ? « Le manque d’expérience de nombreux jeunes joueurs est l’une des explications. Lorsqu’on est mal, comme ce fut le cas dernièrement, ils ont tendance à perdre confiance en leur potentiel. A l’inverse, lorsque l’on traverse une bonne période, ils sont parfois dans l’excès et n’effectuent pas forcément les bons choix. D’où une certaine crispation. Le but, c’est de les maintenir dans une humeur à peu près égale afin qu’ils se libèrent. »
• Cette jeunesse ne devrait-elle pas, au contraire, être source d’enthousiasme et de spontanéité ? « C’est vrai que, dans l’animation offensive, nous offrons actuellement un jeu assez stéréotypé. Tous ne parviennent pas encore à se lâcher totalement. On tente, au quotidien, de les sensibiliser à ce sujet, mais le transfert semble difficile. Ce manque de vécu et d’expérience explique également, en partie, notre parcours en yo-yo. Je savais qu’on était exposé à ce genre de soubresauts, mais peut-être pas d’une telle ampleur ( référence aux cinq défaites d’affilée). »
• Cette rencontre face à Amiens est-elle, à vos yeux, décisive pour l’avenir immédiat du FC Metz ? « Oui dans la mesure où nous avons une série à poursuivre. C’est également le cas d’un point de vue comptable. Posséder vingt et un points à cette période de la saison serait très intéressant. Un succès nous permettrait aussi d’aborder sereinement notre prochain voyage à Monaco. »
• Amiens, qui possède la quatrième défense de Ligue 2, devrait débarquer à Saint-Symphorien avec un gros bloc défensif. Un handicap ? « C’est le problème de n’importe quelle équipe. A part deux ou trois formations en Europe, toutes éprouvent des difficultés à contourner un bloc résolument défensif. L’exemple du Paris SG face à Nancy, samedi dernier, est, de ce point de vue, assez révélateur. »
• La solution ? « Y mettre tout notre cœur et être performant dans la circulation et l’exploitation du ballon. Il faut lutter, vouloir surprendre notre adversaire, insister sur les mouvements et faire preuve d’une plus grande qualité technique. Vous allez me rétorquer que c’est facile à dire. C’est vrai, mais il est indispensable de passer des paroles aux actes. Il faut le faire ! On peut le faire ! »
J.-S. G.
L’arbitre
Stéphane Jochem. Habitué aux joutes de National jusqu’en juin dernier, Stéphane Jochem, trente-trois ans, officie depuis le début de saison en Ligue 2. S’il n’a encore jamais croisé la route du FC Metz, il a, par contre, arbitré la rencontre entre Tours et Amiens (9 e journée, 1-1). En championnat, Stéphane Jochem n’a, pour l’heure, jamais brandi de carton rouge, mais a averti la bagatelle de trente et un joueurs en seulement sept matches.
Le chiffre
4. Comme le nombre de buts inscrits par Amiens lors de ses six derniers déplacements. Les Picards ne sont d’ailleurs jamais parvenus à s’imposer loin du stade de la Licorne (4 nuls, 2 défaites). Quatre, c’est également le nombre de victoires d’affilée obtenues par les Messins depuis le 28 octobre : deux succès en championnat contre Reims (1-0) et à Boulogne (1-0), un en match amical contre Fribourg, pensionnaire de Bundesliga (2-1), et un en Coupe de France face à Beauvais (4-1 a.p.).
La phrase
Recadrage. « Nous avons eu beaucoup de mal à nous regarder dans une glace après la débâcle de samedi. C’est un groupe revanchard qui aborde ce déplacement à Metz. Mais on ne connaît jamais d’avance la réponse qui sera donnée. Cette semaine, j’ai recadré les joueurs. Mon discours a été assez violent : il y a des choses que je peux accepter, d’autres pas ! » Ambiance… Ludovic Batelli, l’entraîneur d’Amiens, n’a toujours pas digéré l’élimination de son équipe au septième tour de la Coupe de France, samedi dernier, face aux amateurs de Pontarlier (CFA).
L’info
Réduction. L’Union des clubs professionnels de football (UCPF) et par son intermédiaire les clubs de L1 et L2, dont le FC Metz, s’associent avec le site vente-privee.com afin de lancer une opération de séduction. En effet, du 1 er au 11 décembre, les membres de vente-privee.com pourront acquérir des billets pour des matches de L1 et de L2 disputés entre janvier et avril 2012, à des conditions tarifaires inédites (réduction de 40 à 60 % du prix de vente public).
J.-S. G.
