Après l’ouverture du score, Yohan Betsch et les Messins n’ont rien lâché. Photo Pascal BROCARD
Auteurs d’une première mi-temps séduisante, les Messins se sont logiquement imposés, hier soir, face à Amiens (1-0). Un succès conclu dans la confusion, mais qui permet au FC Metz de poursuivre sa série.
Une pincée de spontanéité. Une bonne dose d’enthousiasme. Et beaucoup de sérieux. La recette est simple. Encore faut-il vouloir se mettre aux fourneaux. Et surtout d’y rester. Si les Messins se sont souvent contentés, cette saison, d’en-cas pris sur le pouce, hier soir, ils se sont enfin décidés à passer à table. Avec gourmandise durant les quarante-cinq premières minutes. Avec beaucoup moins d’appétit après la pause. Et avec une bonne dose d’agressivité pour finir. La faute à un arbitre pas vraiment à la hauteur et, surtout, au comportement pitoyable de Johann Paul tout au long de la rencontre et surtout après le coup de sifflet final.
Sans doute frustré de ne pas être parvenu à porter le coup fatal dans le jeu, le milieu de terrain amiénois, véritable vipère aux poings serrés, s’en est pris, dans le dos, à Pierre Bouby. Résultat : au lieu de pouvoir célébrer leur victoire avec leur public – dont Génération Grenat qui avait retrouvé de la voix hier – c’est par une bagarre générale que les Messins ont terminé leur soirée.
Du caractère
L’image ne sert évidemment pas la cause du football. Mais dans les têtes messines, qu’importe… En quête d’un troisième succès à domicile et donc d’un troisième succès d’affilée, les hommes de Dominique Bijotat ont mené à bien leur mission. Offrant même, en première période, un visage séduisant qu’on ne leur connaissait pas… Un chiffre pour illustrer ce renouveau : six comme le nombre d’occasions franches à mettre à l’actif des Messins en première mi-temps. Une animation offensive digne de ce nom récompensée par le premier but de Mahamane Traoré cette saison. Parfaitement servi par Romain Métanire, l’international malien exécutait une reprise acrobatique qui laissait Bonnefoi sans voix (1-0, 22 e).
Avant lui, Kévin Diaz, très en vue hier soir, s’était illustré en servant David Fleurival, un brin trop court (3 e) et en signant une frappe puissante repoussée du genou par le gardien amiénois (11 e). Appliqué, résolument porté vers l’avant, combatif, le FC Metz a donc longtemps contrôlé les opérations, ne cédant que peu d’espaces à son adversaire. C’était d’ailleurs Adama Tamboura, d’une passe en retrait mal contrôlée, qui a offert la seule véritable occasion amiénoise de la première période (2 e). Et si, à la pause, Kalidou Koulibaly et ses partenaires menaient au score, ce n’était que justice. Un regret toutefois… Celui ne pas avoir vu les Messins prendre le large.
Car au retour des vestiaires, la belle mécanique lorraine s’est enrayée. « La qualité première de cette équipe d’Amiens, c’est de ne jamais rien lâcher », a expliqué Yohan Betsch à l’issue de la rencontre. C’est un fait. Les hommes de Ludovic Batelli ont haussé le ton. Dans le jeu tout d’abord… Résultat : Metz a souffert. Heureusement, Lybohy (56 e), Mienniel (87 e) et Djaballah (89 e) n’ont jamais su régler la mire, alors qu’Oumar Sissoko, peu sollicité hier soir, était décisif face à Gavanon (76 e). « Il va falloir analyser les raisons qui peuvent expliquer que nous ne parvenions pas à réaliser une deuxième mi-temps semblable à la première, a commenté Dominique Bijotat. Mais on a su faire preuve de beaucoup de caractère pour tenir le choc et donc poursuivre notre série. »
Jean-Sébastien GALLOIS.
Traoré, un héros très discret
L’abattage de David Fleurival dans l’entrejeu s’est avéré précieux. Photo Pascal BROCARD
EN VUE
Kévin Diaz. Il a trouvé le meilleur moyen de se réchauffer : courir. Vite, partout. Hier, Kévin Diaz a multiplié les efforts pour donner du rythme à la production de son équipe. Hélas pour lui et les siens, son inspiration n’a pas été suivie d’effet, notamment sur ces centres en début de partie (3e, 9e). Cela ne l’a pas empêché de poursuivre son travail. Jusqu’au coup de sifflet final.
David Fleurival. Cela n’a pas forcément sauté aux yeux. Mais la présence de David Fleurival a fait beaucoup de bien au onze grenat. Le milieu de terrain a récupéré un grand nombre de ballons et a joué le rôle de premier rideau défensif avec efficacité, en association avec Yohann Betsch, dont c’était hier la deuxième titularisation en championnat.
DANS L’OMBRE
Oumar Pouye. Il a encore une fois eu du mal à se montrer maître de son sujet. Titularisé dans le couloir gauche, il ne s’est distingué qu’une seule fois durant le premier acte, sur un coup franc mal renvoyé par la défense amiénoise qui aurait pu profiter à Kalidou Koulibaly si la barre transversale ne s’était pas trouvée sur la route du ballon. Pour le reste…
Mathieu Duhamel. Sale soirée pour l’attaquant messin. Il a d’abord manqué de réussite, sur cet enchaînement poitrine-pied gauche (25 e). Il a ensuite cédé aux sirènes de l’individualisme et a multiplié les mauvais choix. Il a, par exemple, eu le tort d’oublier Alexander Odegaard, esseulé au deuxième poteau et de tenter une frappe qui ne pouvait pas surprendre Bonnefoi, le gardien picard (90 e).
PAROLES, PAROLES
Dominique Bijotat (entraîneur de Metz) : « Nous avons livré une première mi-temps de qualité, la meilleure, sans doute depuis le début du championnat. Beaucoup d’intensité, du mouvement, une forte présence dans le camp adverse… On aurait pu corser l’addition avant la pause, je pense. Même si la deuxième période a été beaucoup plus mitigée de notre côté, nous décrochons une victoire importante, la troisième de suite en championnat. Après le trou d’air que nous avons traversé, ça montre que mes joueurs ont du caractère. »
Ludovic Batelli (entraîneur d’Amiens) : « Parlez-moi du match. Je n’ai rien vu de ces débordements, j’étais déjà rentré aux vestiaires. Il y a eu une certaine colère de mes joueurs, liée à la frustration de mes joueurs, qui avaient bousculé cette équipe de Metz en seconde période. On a manqué d’efficacité. Je suis déçu du résultat, oui… »
TEMPS ADDITIONNEL
Romain Ruffier a pris le temps de saluer ses anciens coéquipiers. Malgré le contexte très tendu de cette fin de match, l’ex-gardien du FC Metz, arrivé à Amiens cet été, ne s’est pas sauvé comme un voleur. Aux coups de poings, la doublure de Landry Bonnefoi a préféré les poignées de main. C’est mieux, oui.
L’HOMME DU MATCH
Mahamane Traoré. Soyons clairs, Mahamane Traoré n’a pas réalisé un grand match. La discrétion. Voilà le domaine dans lequel l’international malien a brillé. Il n’en est globalement sorti qu’une poignée de secondes, histoire de réchauffer l’ambiance glaciale de Saint-Symphorien : un centre de Romain Métanire et le milieu de terrain s’envolait pour reprendre le ballon de façon acrobatique, à l’entrée de la surface de réparation amiènoise (21 e). Puis Mahamane Traoré a quitté le terrain, peu après l’heure de jeu, remplacé par Alexander Odegaard. Un geste, un but. La discrétion a parfois du bon, non ?
Mahamane Traoré. Photo Pascal BROCARD
Cédric BROUT
Le pain de chez Paul
Comme dirait une célèbre grande bouche du petit écran, ils ne passeront pas leurs vacances ensemble. Ils ? Pierre Bouby, le Messin, et Johann Paul, l’Amiénois. Entre ces deux joueurs, le courant n’est jamais vraiment passé. A tel point que le milieu de terrain picard a disjoncté après le coup de sifflet final, saluant son adversaire d’une bonne gifle sur la nuque. Plaisir d’offrir, joie de recevoir : l’étincelle provoquée par ce geste effectué dans le dos du milieu de terrain messin a provoqué une grosse bagarre générale, mêlant joueurs et membres du staff. Sur la pelouse, la confusion a duré de longues minutes, jusqu’à ce que les Amiénois ne regagnent les vestiaires, répondant à l’invitation des stadiers de Saint-Symphorien. Le rapport de l’arbitre, M. Jochem, devrait être corsé. Quand le car des Amiénois prenait le chemin du retour, ces événements étaient déjà remontés aux oreilles du président de la Ligue de football professionnel, Frédéric Thiriez, lequel aurait passé un coup de téléphone afin d’entendre la version des dirigeants messins. Affaire à suivre, forcément.
C. B.
Metz : confirmer (CFA)
Le match. Jura Sud : 16 e avec 19 pts (2v, 2n, 7d) ; dernière rencontre : défaite à Sochaux (3-1). Metz : 9 e avec 25 pts (4v, 3n, 3d) ; dernière rencontre : nul face à Lyon-Duchère (0-0).
L’enjeu. Pris dans une série négative, les Messins se sont rassurés lors de la dernière journée en obtenant un bon résultat nul face au leader Lyon-Duchère. De retour à la compétition après l’intermède Coupe de France, les Lorrains se déplacent à Jura Sud, un adversaire qui reste sur un succès à domicile face Villefranche, son deuxième seulement depuis le début de la saison.
L’avis de l’entraîneur, José Pinot. « Il faudra que l’on montre le même visage que contre Lyon Duchère. »
L’effectif. Des modifications sont à prévoir par rapport au dernier match. Jérémy Méligner et Yohan Croizet sortent en raison de blessures. De son côté, Wang Chu est malade, alors que Michel Le rejoint les U19. Du côté des joueurs professionnels, Bussmann, Ayari, Sarr, N’Gbakoto, Cassan, N’Diaye, Keita et Vinko, non retenus par Dominique Bijotat pour la rencontre de Ligue d’hier soir, viendront chercher du temps de jeu avec l’équipe réserve. Le groupe : Aissi Kede – Bussmann, Ayari, Kayombo, Bernardelli – Sarr, N’Gbakoto, Cassan, N’Diaye, Fawzi, N’Doye – Keita, Vinko, N’Sor, Mané.
Jura Sud - Metz, 18 h
L. J.
