Le FC Metz a accueilli pendant trois semaines vingt et un entraîneurs chinois soucieux de percer les secrets de la formation à la française. De la théorie à la pratique.
Au cours de leur stage, les entraîneurs chinois ont notamment assisté à une séance d’entraînement animée par Dominique Bijotat. Photo Marc WIRTZ
Vingt et un entraîneurs chinois sur le bord du stade d’entraînement du FC Metz. Aucun ne rate une miette de la séance matinale dirigée par Dominique Bijotat. Emmitouflés dans leurs parkas, tous scrutent les moindres faits et gestes des différents techniciens présents sur la pelouse ainsi que ceux des joueurs qui travaillent devant le but. Pendant trois semaines, la délégation chinoise s’est immergée dans le quotidien du club lorrain dans le cadre de la convention de partenariat signé, au printemps dernier, entre le FC Metz et la Fédération chinoise de football.
« Le but est de partager avec eux notre expérience », explique Denis Schaeffer, le directeur du centre de formation messin dont la structure s’est mise au service des Asiatiques, déterminés à approfondir leurs connaissances dans le domaine de la formation jusque-là mal maîtrisé. « Eux sont dans la gestion de l’équipe quand nous nous sommes dans celle de l’individu. Nous accompagnons un joueur sur toute la durée de la formation. C’est l’affaire de plusieurs entraîneurs, d’une équipe : chacun conduit le joueur à l’étape suivante et amène ses compétences dans son domaine, qu’il soit sportif, médical ou scolaire. »
Pour découvrir et comprendre la formation à la française, les entraîneurs chinois ont donc suivi des cours théoriques le matin avant de passer à la pratique l’après-midi sur les installations de la Plaine de Jeux. Les différents techniciens de la maison messine, dont Dominique Bijotat, sont intervenus. « Par exemple, ils ont planché sur la maîtrise collective du ballon avec Sébastien Muet (entraîneur des U17) : quel est l’objectif de ma séance, quelles sont les solutions que je mets en place ? », précise Denis Schaeffer, visiblement ravi par cette expérience. « C’est enrichissant pour eux comme pour nous. »
« Un intérêt économique »
Les intérêts ne manquent pas à ses yeux. « D’abord en terme d’image, observe le patron du centre de formation lorrain. On montre que le club continue à innover et à avancer, même si on traverse une période difficile. Ensuite, à l’intérieur du club, tout le monde s’implique, de la femme de ménage aux entraîneurs. Il existe une vraie dynamique. Et ça sort aussi les gens du quotidien. Ça nous ouvre également aussi à un potentiel vivier de joueurs : je n’y crois pas actuellement, mais peut-être qu’à l’avenir… Enfin, il y a un intérêt économique : c’est difficile pour le club, la formation a un coût pour une SASP (société anonyme sportive professionnelle). » Le club à la croix de Lorraine souhaite conserver la qualité de sa formation tout en réduisant les coûts. C’est pourquoi il cherche à générer de nouvelles recettes. « Globalement, le chiffre d’affaires, toutes opérations confondues, va s’élever à 200 000 euros », confie Denis Schaeffer.
Après que des entraîneurs messins ont séjourné en Chine l’été dernier, après ce premier stage des quarante et un techniciens chinois sur les bords de la Moselle, ce sont des joueurs qui sont attendus à Metz, au mois de janvier. « On va accueillir pendant trois semaines les quarante meilleurs chinois U15 qui doivent composer la sélection nationale U17 dans les années à venir, précise le directeur du centre de formation. Et une dizaine de joueurs vont arriver et intégrer nos équipes de jeunes jusqu’à la fin de la saison. » Les échanges se poursuivent avec l’Empire du Milieu, qui rêve de s’inviter un jour dans le concert des grandes nations du football.
Maxime RODHAIN.
