Sanctionnés pour leur implication présumée dans la bagarre qui avait conclu le match à Amnéville, les deux Messins Bruce Abdoulaye et Oumar Sissoko ont été entendus hier par la commission d’appel de la FFF. Verdict aujourd’hui.

Bruce Abdoulaye, numéro 5 dans le dos, a pu s’expliquer hier, devant la commission d’appel de la FFF. Le défenseur messin espère voir sa peine réduite… Photo Pascal BROCARD
Direction Paris et les bureaux de la Fédération française de football, hier matin, pour une imposante délégation messine. Épaulés par Patrick Razurel, directeur général, Guy Reiss, avocat du club, mais aussi par leur entraîneur, Dominique Bijotat, et le responsable vidéo de la maison grenat Samir Chamma, Bruce Abdoulaye et Oumar Sissoko ont été autorisés à s’exprimer dans le cadre de l’affaire Amnéville - Metz.
Une première, soit dit en passant, depuis cette bagarre générale qui avait éclaté le 10 décembre dernier, sur le terrain de la cité thermale, à l’issue de cette rencontre comptant pour le 8 e tour de la Coupe de France.
« L’arbitre n’a pas forcément tout vu »
Jusque-là, la Fédération n’avait en effet jamais pris soin d’entendre les principaux intéressés, qu’ils soient messins ou amnévillois. Cela ne l’avait pas empêchée de prononcer des sanctions, (très) lourdes, le 23 décembre dernier, sur la seule foi du rapport dressé par l’arbitre de la rencontre, M. Clément Turpin.
Les sanctions ? Trois matches de suspension pour Oumar Sissoko, le gardien messin, et huit pour son coéquipier Bruce Abdoulaye, à qui il est reproché d’avoir asséné un coup de poing à un adversaire amnévillois. Dans le camp d’en face, Mehdi Meniri avait écopé de la peine la plus lourde, soit un total de dix matches de suspension, son partenaire El Hadj Belameiri de huit.
Hier, Mehdi Meniri était le seul joueur amnévillois, accompagné de David Fanzel, entraîneur de l’équipe réserve et frère du président, à faire entendre sa voix et celle de son club. Une chose est sûre : les images des incidents captées par l’œil de la caméra messine n’ont pas dû faciliter sa tâche à la barre…
« Ce serait surtout légitime »
Côté messin, on espère au contraire que ces images permettront à la machine de la justice sportive de faire marche arrière, en particulier sur le cas Abdoulaye.
« On a montré la vidéo pour bien faire comprendre aux membres de la commission que l’arbitre n’a pas forcément tout vu , explique Patrick Razurel, et que son rapport était peu explicite.La preuve, il dit avoir vu Mehdi Meniri adresser un coup de poing, mais les images montrent qu’il avait le dos tourné à ce moment précis. »
Le dossier messin sera-t-il assez convainquant ? La réponse tombera aujourd’hui, dans le courant de la matinée. « Nous avons bien travaillé, on pense avoir ébranlé les certitudes de l’arbitre et des membres de la Fédération, mais on sait très bien que les commissions ont toujours du mal à déjuger un arbitre. Les images sont une force, mais bon… On espère en tout cas que nous allons gratter quelques matches pour Bruce Abdoulaye, qui a passé son temps à calmer les esprits. Ce serait bien... mais ce serait surtout légitime. »
Cédric BROUT.