La déception et la frustration qui se sont immiscées dans les esprits messins, dimanche soir, conjuguées à de sérieux problèmes d’effectif, ne doivent pas masquer une autre réalité : Metz est toujours debout.
Après avoir signé une prestation de premier ordre, dimanche face à Évian, Mahamane Traoré a pris la direction de la CAN. Une mauvaise nouvelle pour le FC Metz. Photo Pascal BROCARD
le pire, c’est que ce n’était même pas une boutade ! Il n’était même pas ironique. Il ? Pablo Correa, célèbre boute-en-train d’origine uruguayenne ayant longtemps exercé son art sur la scène nancéienne avant d’investir les planches d’Évian-Thonon-Gaillard la semaine dernière. « Cette qualification n’est pas miraculeuse » est donc le titre de sa dernière représentation, exécutée à l’issue de la rencontre Metz - Evian devant un parterre de journalistes plus ou moins interdits.
Car une étude approfondie de la performance des uns et des autres, dimanche après-midi, amène forcément à une conclusion différente, au moins plus nuancée. Certes, les Savoyards ont eu quelques bonnes opportunités. Mais au final, dire que le FC Metz méritait un peu plus que son adversaire une place en seizièmes de finale n’est pas un non-sens. Évidemment, à l’issue – défavorable pour les Lorrains – de la séance des tirs au but, les commentaires venus des différentes tribunes de Saint-Symphorien ont fusé : un « véritable gâchis » pour les uns, une « faute professionnelle » pour les autres…
La frustration était grande, jusque dans les vestiaires messins, où il régnait, selon Ludovic Guerriero « un silence de mort ». Mais passé ce sentiment, et avec un minimum de recul, que faut-il vraiment retenir de cette élimination. Que le FC Metz fera relâche le week-end des 21 et 22 janvier. Mais surtout que cette équipe, même amoindrie, a des ressources et a sans aucun doute livré l’un de ses matches les plus aboutis de la saison… à quelques secondes près. Alors, une faute professionnelle, une faute de goût ou une faute de jeunesse ? Sans doute un peu des trois.
Mais finalement, bien qu’un brin stéréotypé, le discours des uns et des autres s’avère assez proche de la vérité. « Sans les occulter, il ne faut surtout pas retenir que les choses négatives, a ainsi souligné Kévin Diaz. Nous avons largement rivalisé avec cette bonne équipe de Ligue 1 en proposant même du beau jeu par instants. » « Dans la globalité, on réalise un gros match », a poursuivi Anthony M’Fa, pendant que Pierre Bouby expliquait que son équipe « s’en est vraiment bien tirée », tout en regrettant « ce manque de concentration et d’expérience dans les derniers instants. Cela doit nous servir de leçon ».
« Une performance intéressante »
Car le chapitre de la Coupe de France refermée, tous les regards sont désormais tournés vers le championnat et la réception de Bastia. « On a montré de bonnes choses, il faut absolument s’en servir dès samedi », a martelé Ludovic Guerriero. « Tactiquement, nous avons réalisé une performance intéressante, a souligné, de son côté, Dominique Bijotat. Dans un premier temps, nous avons parfaitement cadenassé le jeu avant d’imprimer du rythme et du mouvement. La plupart des joueurs ont su élever leur niveau », à l’instar d’un Mahamane Traoré retrouvé mais déjà perdu pour la cause messine, Coupe d’Afrique des Nations oblige…
Oui, le FC Metz a présenté des garanties intéressantes. Mais il devra encore composer avec son lot de contrariétés. Et les absences de Traoré, dépositaire du jeu messin et auteur d’un doublé dimanche et de Mathieu Duhamel, l’artilleur en chef, n’en sont pas les moins importantes. C’est donc une bonne partie de l’animation offensive qui est (encore) à revoir. D’autant que Samy Kehli s’est révélé incapable de rédiger au propre les promesses griffonnées à la pointe de l’attaque messine lors des séances d’entraînement. L’urgence du recrutement d’un attaquant (d’un buteur) est donc plus que jamais d’actualité, tout comme celui d’un défenseur axial de métier, même si la paire Guerriero-Koulibaly a offert de sérieuses garanties.
« Sans doute nous faut-il un ou deux renforts, admet Pierre Bouby. Les dirigeants s’en occupent. Mais la priorité est de composer avec les présents. Il n’est pas question de tout miser sur un ou deux joueurs. Collectivement, nous avons prouvé, face à Évian, qu’on était capable d’élever notre niveau. » Mais aussi de manquer de justesse et de concentration en défense et d’opportunisme et de sang-froid devant les buts… Et donc d’offrir une qualification miraculeuse à Évian. N’en déplaise à M. Correa !
Jean-Sébastien GALLOIS.
FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : décrassage pour les joueurs de Metz - Évian. Aujourd’hui : deux séances d’entraînement à 9h30 et 15h. Demain : une séance à 9h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Évian (32 es de finale de la Coupe de France), dimanche 8 janvier : 2-2 (3 tab à 5). Prochain match : Metz - Bastia (19 e journée de Ligue 2), samedi 14 janvier à 14h30. À Suivre : Châteauroux - Metz (20 e journée de Ligue 2), mercredi 18 janvier à 20h ; Metz - Sedan (21 e journée de Ligue 2), vendredi 27 janvier à 20h20.
À l’infirmerie. Mathieu Duhamel, victime d’une entorse de la cheville, ne devrait pas être compétitif avant la fin du mois de janvier.
Suspendus. Oumar Sissoko et Bruce Abdoulaye doivent encore purger, respectivement, deux et sept matches de suspension.
En sélection. Les Maliens Oumar Sissoko, Mahamane Traoré et Adama Tamboura ont rejoint leur sélection nationale afin de préparer la CAN 2012 (21 janvier-12 février).
