Un penalty valable mais non accordé par l’arbitre et un but encaissé dans les dernières secondes : hier, le FC Metz a achevé sa campagne des matches aller par une cruelle défaite face à Bastia.

Pénalty pour Metz. Après avoir heurté le dessous de la transversale, le ballon, tiré par Pierre Bouby, rebondit derrière la ligne. Mais le but ne sera pas accordé. Photo Pascal BROCARD.
S ur ce que j’ai vu, le ballon a nettement franchi la ligne de but. » Dominique Bijotat, soucieux de ne pas avoir à répondre de ses propos devant une commission de la Ligue de football professionnel – un monde très susceptible - s’est arrêté là. A ce commentaire bref et mesuré de ce qui n’a pas fini d’apparaître comme le premier tournant de la rencontre disputée par son équipe face à Bastia. Rembobinons, donc.
Soixante-dix-huitième minute. Lancé à la poursuite du ballon dans la surface de réparation corse, Sadio Mané, jeune pousse messine, se fait bousculer et se retrouve le nez planté dans le gazon. Fredy Fautrel n’hésite pas une seconde et désigne le point de penalty. Pierre Bouby a l’occasion de donner l’avantage aux Messins, dominateurs depuis le retour des vestiaires. Le joueur s’élance, frappe et le ballon heurte le dessous de la barre transversale avant de rebondir… à l’intérieur de la cage. Ce qui ni l’arbitre, ni son assistant, n’ont vu, eux. Les protestations messines n’ont rien changé à l’affaire. Les images non plus (ah oui, logique, on nous signale que la vidéo n’est pas encore entrée dans les mœurs footballistiques, pour ce genre de sujets en tout cas). Soixante-dix-neuvième minute : le score est donc toujours nul et vierge.
A cette heure-là de l’après-midi, la seule lecture du tableau d’affichage ne reflétait pas le contenu de la partie disputée hier entre des Messins soucieux d’achever leur cycle de matches aller sur une bonne note et des Bastiais épanouis sous leur statut de promu. Passé un premier quart d’heure durant lequel ils ont « énormément souffert », dixit leur entraîneur, les Messins ont peu à peu trouvé une conduite moins saccadée. Amoindrie par une flopée d’absents et donc recomposée avec les moyens du bord, l’équipe de Dominique Bijotat s’est mise à la hauteur de son adversaire, avant d’en prendre l’entière mesure et de s’installer aux commandes de la partie en début de seconde période.
La plus grosse occasion revenait à Kalidou Koulibaly : servi sur coup franc par Pierre Bouby, le défenseur reprenait de la tête, mais le gardien corse était sur le chemin (60 e). Une minute plus tard, c’est Yéni N’Gbakoto, lancé sur le front de l’attaque en l’absence de Mathieu Duhamel, qui manquait la cible, de la tête également. Le même N’Gbakoto, transformé en fusée, accusait la même imprécision sur ce centre tendu de Romain Métanire, une des actions les plus limpides de la rencontre (72 e).
Erreur payée cash
« J’ai trouvé les Messins meilleurs que nous au niveau athlétique, très dynamiques, très dangereux sur les phases arrêtées […]. Mais aujourd’hui, nous avons eu de la réussite. » Derrière ces mots, ceux du grand vainqueur du jour, l’entraîneur bastiais Fréderic Hantz. Condamnée à subir par l’allant de son adversaire tout au long du second acte, l’équipe corse a, en effet, réussi l’exploit de quitter la pelouse de Saint-Symphorien avec trois points en poche. Comment ? Tout simplement en profitant d’une erreur, la seule de l’après-midi du reste, de Ludovic Guerriero. Après une perte de balle préalable signée de son coéquipier David Fleurival, le capitaine messin oubliait à son tour le ballon aux abords de la ligne médiane… Une aubaine pour Mathieu Robail, qui filait côté droit de la défense messine pour adresser un centre que Toifilou Malouida reprenait victorieusement, à quelques secondes de la fin du temps réglementaire. Et là, pas besoin d’avoir recours à la vidéo pour constater les dégâts. Irréparables.
« C’est cruel, constate Dominique Bijotat. Avec les petits soucis que nous connaissons en ce moment, la victoire nous aurait fait un bien terrible. Mais bon, c’est comme ça. Et je tiens à préciser que les Bastiais n’y sont pour rien. » Ils ont mérité leur victoire. Même si Metz, lui, n’a sans doute pas mérité sa défaite.
Cédric BROUT.
Guerriero au presque parfait…

Yohan Betsch a mené la vie dure à Jerôme Rothen. Pascal BROCARD.
EN VUE
Yohan Betsch. Précieux. Dans la récupération, dans les duels et à la relance.
Yéni N’Gbakoto. Être le suppléant de Mathieu Duhamel n’est pas chose aisée. Samy Kehli en a fait la triste expérience dimanche dernier. Cette fois, le rôle a été confié à un autre jeune issu du centre de formation messin. Et Yéni N’Gbakoto a su tirer son épingle du jeu. Ce dernier s’est montré disponible, combatif, se créant, en outre, quelques occasions franches. Sur son CV, ne manque que les buts. Le principal donc.
DANS L’OMBRE
Kévin Diaz. Le milieu de terrain n’a pas manqué de bonne volonté. Au contraire. Mais à force de vouloir obstinément percer le rideau bastiais, Kévin Diaz s’est régulièrement empêtré dans la défense adverse. Un leitmotiv contre-productif.
Pierre Bouby. Il a beaucoup souffert de la vivacité de Maoulida en première période. Un peu plus consistant après la pause, notamment de la tête, il est également parvenu à distiller quelques centres intéressants. Malheureusement pour le défenseur, on retiendra également que son penalty n’a pas fait trembler les filets…
David Fleurival. S’il a ratissé quelques ballons, David Fleurival n’est jamais vraiment parvenu à les rendre exploitables pour ses coéquipiers. Une approximation qui a finalement coûté cher en fin de match puisque c’est sur l’une de ces pertes de balle qu’est venu le but bastiais.
PAROLES, PAROLES
Frédéric Hantz (entraîneur de Bastia). « Les Messins peuvent être frustrés. Chaque équipe a eu sa mi-temps, mais au final, l’issue du match est très sévère pour Metz. »
Bernard Serin (président de Metz). « C’est une énorme déception ! Au lieu d’être à égalité avec Bastia au classement, on se retrouve à six points de notre adversaire du jour. La décision de ne pas valider le penalty de Pierre Bouby est assez incompréhensible. C’est d’autant plus cruel que nous avons réalisé une excellente deuxième période. »
Pierre Bouby (défenseur de Metz). « Sur le plan comptable, c’est super-embêtant ! Mais il ne faut pas tout jeter pour autant. Mon penalty ? Je tiens à présenter mes excuses auprès de mes partenaires. Si je fais trembler les filets, cette polémique n’existe pas… »
TEMPS ADDITIONNEL
Le baiser de Juda. Toifilou Maoulida, qui a porté le maillot messin en 2004, a visiblement laissé de bons souvenirs du côté de Saint-Symphorien. L’attaquant corse, bourreau du FC Metz, hier, a ainsi échangé quelques baisers avec des supporters grenat pas rancuniers.
Jean-Sébastien GALLOIS.
L’HOMME DU MATCH

Ludovic Guerriero. Photo Pascal BROCARD.
L’HOMME DU MATCH
Ludovic Guerriero. Il n’aime pas évoluer dans l’axe central. Mais cela ne se voit pas… Sur la lancée de son match bien maîtrisé face à Evian, le capitaine du FC Metz s’est une nouvelle fois montré à son avantage aux côtés de Kalidou Koulibaly. Bien placé, rassurant et pompier de service à l’occasion, Ludovic Guerriero n’a commis aucune erreur… jusqu’à la 90 e minute. Un gros raté devant Robail, conclu par Maoulida, qui a privé son équipe d’un point pourtant largement mérité.
TRIBUNE LIBRE
Le choc des images, le poids des maux
Hier, Dominique Bijotat a fait une entorse à son règlement. Généralement assez prompt à se présenter devant la presse, l’entraîneur du FC Metz s’est, cette fois, fait désirer. La raison ? Une vidéo à visionner. Une de plus ! Il s’agissait de faire toute la lumière sur un ballon ayant franchi ou non la ligne de but. Et les images, qui, elles, ne mentent pas, ont rendu leur verdict : le penalty de Pierre Bouby était bien valable… Si le technicien messin s’est refusé à polémiquer – « je n’ai aucune envie de visiter à nouveau les bureaux des commissions de discipline » – il a eu tout de même bien du mal à contenir sa colère. Comment ne pas le comprendre ? L’arbitre assistant, lui, n’a rien vu. Les caméras, elles, oui. Mais dans un milieu pourtant surexposé, le choc des images, n’a décidément aucun poids. Si ce n’est celui des maux messins…
J.-S. G.
Steimetz, c’est simple
Bernard Serin a profité de son passage en salle de presse, hier, pour reparler de l’intérêt du FC Metz pour le milieu de terrain amnévillois, Thierry Steimetz. « Les données sont d’une simplicité biblique, a expliqué le président. Nous ne sommes pas autorisés à recruter à titre onéreux. Alors, soit Amnéville le laisse partir et lui donne l’opportunité de pousser la porte du monde professionnel, soit ils décident de le conserver. Le choix appartient à Laurent Fanzel (le président amnévillois, ndlr). »