Titularisé à la pointe de l’attaque lors des deux dernières sorties du FC Metz, Yéni N’Gbakoto, candidat à un rôle au milieu de terrain, cédera sa place à Mathieu Duhamel, ce soir. photo Pascal BROCARD
Qualifiée de « match vérité » par Dominique Bijotat, la réception de Sedan, ce soir à Saint-Symphorien, pourrait, en effet, déterminer le dessein d’une équipe du FC Metz qui retrouve peu à peu son ossature.
L’équation est bien connue, surtout des footballeurs. Invité au tableau en début de semaine, David Fleurival s’est ainsi livré à ce simple calcul : « Gagner contre Sedan pour bonifier le point pris à Châteauroux. » L’intitulé du problème soumis au milieu de terrain messin et à ses partenaires est donc limpide. D’autant qu’une autre ritournelle tourne en boucle du côté de Saint-Symphorien depuis l’ouverture de la saison : être performant à domicile. Mais seulement voilà… De trop nombreuses fausses notes sont venues altérer ce qui, selon les vœux présidentiels, devait être un récital en grenat majeur. Les couacs les plus récents remontant à seulement quelques jours. « Il faut absolument annihiler cette mauvaise série chez nous », martèle ainsi David Fleurival. D’autant qu’aux yeux de son entraîneur, la réception de Sedan s’apparente à « un match vérité ». « Il est nécessaire de l’emporter à domicile si l’on veut entretenir un peu d’espoir », poursuit Dominique Bijotat.
Car au-delà de l’aspect purement psychologique qu’il a engendré, le point arraché dans les ultimes secondes à Gaston-Petit a surtout permis aux Messins d’entretenir la flamme. Reste maintenant à trouver l’amalgame entre l’application qui fut de mise face à Bastia et le caractère affiché dans le Berry. « Aujourd’hui, on avance avec des convictions, assure le technicien lorrain. Mais sans certitudes. » D’où ce sempiternel rappel à l’ordre : « La rigueur est, chez nous plus qu’ailleurs, une nécessité ».
Mais cette rigueur ne doit pas forcément être un frein au jeu. Au contraire. « C’est notre volonté de créer du jeu qui nous a permis de malmener une très bonne équipe de Bastia, rappelle Dominique Bijotat. Au final, seules la réussite et l’application dans le dernier geste ont fait défaut. » Un domaine dans lequel est passé maître un certain Mathieu Duhamel, qui signera, ce soir, son grand retour dans le onze grenat. Un retour d’autant plus attendu que les Messins, malgré la bonne volonté des uns et des autres, ont affiché certaines carences devant le but en l’absence de leur meilleur artilleur.
Stéphane Besle qualifié
Et ce n’est pas là la seule bonne nouvelle de cette fin de semaine du côté de Saint-Symphorien. En effet, l’imbroglio concernant la lourde suspension de Bruce Abdoulaye ( lire par ailleurs) semble avoir trouvé son épilogue, alors que l’une des deux recrues de ce mercato d’hiver, Stéphane Besle a reçu, hier, en fin d’après-midi, la confirmation de sa qualification. L’ex-défenseur du Neuchâtel Xamax, dont la dernière sortie officielle remonte à plus d’un mois, devrait sans doute débuter la rencontre de ce soir sur le banc. Du coup, Dominique Bijotat pourrait reconduire la même défense qu’à Châteauroux.
Au milieu, Kévin Diaz étant suspendu, Pierre Bouby semble une solution crédible sur le côté gauche, Oumar Pouye débutant à droite. Reste le rôle de chef d’orchestre, dévolu ces dernières semaines à Alexander Ødegaard, présent hier lors de la mise en place, mais dont le nom ne figure pas sur la liste des dix-huit joueurs retenus par Dominique Bijotat. Véritable choix sportif ou le Norvégien est-il sur le départ ? Reste que l’une des options qui s’offre à l’entraîneur messin se nomme Yéni N’Gbakoto. Ce dernier pourrait alors se glisser en soutien de Mathieu Duhamel à défaut d’être le métronome qu’est sans aucun doute amené à devenir prochainement Thierry Steimetz (blessé à la cheville)… Il s’agit là évidemment d’une des solutions possibles de cette équation à plusieurs inconnues. Mais ce soir, quelle que soit la formule retenue, Metz ne doit surtout pas calculer ! Son avenir en dépend.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Steimetz s’attaque au « plus dur »
Dominique Bijotat, entraîneur du FC Metz, mise sur la fraîcheur de Thierry Steimetz. Le milieu de terrain, ancien joueur d’Amnéville, s’apprête à découvrir la Ligue 2 à 28 ans. Photo Maury GOLINI
Thierry Steimetz avait déjà son contrat, il a désormais son maillot grenat, floqué du numéro 21. Hier, l’ancien milieu de terrain amnévillois, recruté par le FC Metz pour dix-huit mois, a livré ses premières impressions.
Des yeux qui pétillent. Ça ne trompe pas. Et s’agissant d’un footballeur (désormais) professionnel, le détail a même quelque chose de rassurant : oui, il y avait bien de l’émotion, hier, dans le regard de Thierry Steimetz. Sa première conférence de presse achevée, le milieu de terrain a effectué ses premiers pas sur la pelouse de Saint-Symphorien, un stade où il est désormais chez lui. Et sur lequel l’ancien meneur de jeu amnévillois est appelé à donner corps à son « rêve » de gosse. « Je ne réalise pas trop. »
« Le plus dur commence. » Lucide. Thierry Steimetz a beau avoir de la bouteille. Ses vingt-huit balais ne l’empêchent pas de faire figure de débutant. Ce n’est pas lui faire injure : son parcours de footballeur ne lui a simplement jamais donné l’occasion de fréquenter un vestiaire professionnel. Cela aurait pu être le cas du côté de Lens, où il avait effectué ses classes sous la houlette d’un certain Dominique Bijotat, responsable de la formation, en 2002-2003. Mais l’expérience n’avait pas abouti. « A l’époque, Lens jouait l’Europe, il y avait beaucoup d’exigence et la porte ne s’était pas complètement ouverte. »
Depuis, l’un et l’autre ont mûri. Pour se retrouver ici, à Metz, où la présence du technicien n’est d’ailleurs pas étrangère à l’arrivée de l’ancien Amnévillois. « Quand j’ai commencé à Metz, j’ai tout de suite entendu parler de Thierry et de ce qu’il faisait avec son équipe […]. On était à la recherche d’un joueur évoluant à ce poste, lui avait envie de venir, précise l’entraîneur grenat. Le dossier a peut-être été un peu compliqué, mais tout le monde a été raisonnable. Je tiens d’ailleurs à remercier le président Laurent Fanzel, qui lui a laissé la possibilité de débuter une carrière professionnelle. »
Bijotat : « Il a les qualités nécessaires »
Et maintenant ? Thierry Steimetz sait s’attaquer à « un gros challenge. » Prouver, en résumé, que l’on peut découvrir et s’affirmer au haut niveau à un âge où certains pensent déjà à leur reconversion. Son nouvel entraîneur, lui, n’en doute pas : « Il a les qualités nécessaires. » Et l’envie, cette arme indispensable, avec laquelle il s’est imposé depuis 2009 à Amnéville, en CFA 2 puis en CFA. « J’y ai passé de très, très bons moments, même s’il y a eu des hauts et des bas. Le principal, c’était de me retrouver sur le terrain tous les week-ends », souligne le Creutzwaldois.
Pour poursuivre sa quête de jeu, Thierry Steimetz devra d’abord patienter un peu, le temps de soigner une entorse à la cheville droite, dernier souvenir de sa vie thermale. « C’est en bonne voie. Mes objectifs ? Tout faire pour aider l’équipe. »
Dominique Bijotat et Dominique D’Onofrio, directeur sportif n’en attendent pas moins. « Qu’il nous fasse profiter de son talent, a noté ce dernier. Je vais le découvrir. » Le public de Saint-Symphorien aussi. Pour info, Thierry Steimetz portera le numéro 21.
Cédric BROUT.
Duhamel : « Être ambitieux »
Mathieu Duhamel. Photo Pascal BROCARD
Victime d’une entorse de la cheville au début du mois, Mathieu Duhamel effectue son retour, ce soir, à la pointe de l’attaque messine. Enfin…
Dans quel état d’esprit êtes-vous quelques heures avant de retrouver le parfum de la compétition ? « Je suis très heureux ! Et particulièrement impatient ! Je ne vis que pour ça : le terrain et le ballon. Lorsqu’on m’a annoncé que ma blessure impliquait entre quatre et six semaines d’arrêt, psychologiquement ce fut dur à avaler. Mais j’ai travaillé comme un fou avec le docteur et les kinés. Être compétitif aussi vite est une très agréable surprise. »
• Compétitif à 100 % ? « Allez, disons à 96 %. Je n’ai pas énormément d’entraînements dans les jambes et mon dernier match remonte à plus d’un mois ( à Angers, le 20 décembre 2011). Mais les sensations sont bonnes. Je me sens très bien. »
• Impatient donc ? « Vivre les matches des tribunes est une vraie torture ! Et c’est pire pour les matches à l’extérieur. Pour le match à Châteauroux, j’étais tellement stressé que j’ai suivi la rencontre simultanément sur Internet, à la radio et à la télé. »
• Avant la réception de Sedan, votre compteur affiche huit buts en championnat. L’objectif est-il de doubler ce chiffre ? « Pour un tel objectif, je signe tout de suite ! Mon but reste de toute façon de marquer le plus possible. Et, à défaut, d’être décisif dans le jeu pour que l’équipe puisse atteindre ses objectifs. »
« Une victoire est impérative »
• Qui sont ? « Gagner contre Sedan pour commencer. Un succès nous permettrait d’atteindre la barre des trente points et donc de passer devant cette équipe sedanaise qui fait toujours figure de favori pour la montée. Une victoire est également impérative afin de garder l’espoir de figurer parmi les trois premiers du classement. Nous n’avons pas le droit de laisser passer notre chance. Il faut être ambitieux ! Mais le dire ne suffit pas : il faut le faire ! »
J.-S. G.
L’arbitre
Abdelali Chaoui. Cette saison, Abdelali Chaoui (39 ans) a croisé une seule fois la route du FC Metz. C’était le 5 novembre 2011 à Boulogne. Un bon souvenir pour les Messins qui s’étaient imposés au stade de la Libération (0-1). À ce jour, l’arbitre de la Ligue Languedoc-Roussillon a dirigé dix rencontres de L2 au cours desquelles il a distribué cinquante avertissements et cinq cartons rouges.
La phrase (1)
« Surprenante ». « Dans ma tête, l’équipe est faite. Il faut trouver des solutions de rechange, alors la composition sera surprenante. Les nouveautés auront en tout cas pour effet d’obliger les joueurs à davantage de concentration. » Privé de nombreux titulaires pour se déplacer à Metz, Laurent Guyot, l’entraîneur de Sedan, a annoncé qu’il alignerait un onze de départ inédit.
La phrase (2)
« Carrefour ». « C’est un joueur plutôt axial. Il n’est jamais aussi à l’aise que lorsqu’il se retrouve au carrefour du jeu. Un peu comme Mahamane Traoré, oui. » De Dominique Bijotat, l’entraîneur messin, au sujet de sa dernière recrue, l’ancien milieu de terrain amnévillois, Thierry Steimetz.
L’info
Tours, entre autres. Présent hier pour la première conférence de presse de Thierry Steimetz, Dominique D’Onofrio a été invité a évoquer le cas de Diafra Sakho. L’attaquant messin, pressenti pour rejoindre Rostock (2 e div. allemande) sous forme de prêt est toujours dans l’attente de l’officialisation de son départ. A moins que le Sénégalais ne prenne une autre destination. Si la piste allemande reste d’actualité, le nouveau directeur sportif du FC Metz a, en effet, reconnu que Tours (L2), « entre autres », était intéressé. « Il y a aussi d’autres formations étrangères. Mais vous savez, c’est souvent dans les derniers jours du mercato que les choses se décantent. »
C. B. et J.-S. G.
J’aime / j’aime pas - David Fleurival
J’AIME
- La Guadeloupe et la Martinique.
- Le soleil.
- Les sorties entre amis.
- Partager des moments en famille.
- Les pâtes et le poulet.
- Le cinéma, quel que soit le genre de film. J’en consomme beaucoup.
- Le FC Barcelone et le Paris Saint-Germain. J’espère que ces deux équipes vont tout écraser…
J’AIME PAS
- L’hypocrisie.
- Les racistes dans la vie de tous les jours et sur les terrains de foot. Car malheureusement, cela existe encore dans certains stades…
- Regarder les courses de Formule 1. Je ne suis vraiment pas assez patient...
- Les artichauts, la langue de bœuf, le foie et le lapin.
Abdoulaye : levée de la suspension
Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), saisi par le FC Metz qui contestait la décision prise par la Commission supérieure d’appel de la FFF d’infliger huit matches de suspension à Bruce Abdoulaye après les incidents ayant émaillé la fin du match entre Amnéville et Metz, a rendu sa proposition de conciliation. Le CNOSF a ainsi proposé que la suspension du défenseur messin soit levée immédiatement, considérant que les deux matches de suspension déjà purgés suffisaient au regard de l’impossibilité de prouver les agissements reprochés au joueur. Cette proposition de conciliation est applicable dès sa notification, et ce jusqu’à ce que l’une des deux parties concernées ne la conteste. Or, la FFF n’a, jusqu’ici, pas fait part de son opposition et il pourrait s’avérer que cette position soit définitive : Bruce Abdoulaye est donc qualifié pour la réception de Sedan.
