Une manifestation d’agacement parmi tant d’autres. Depuis vendredi dernier, Dominique Bijotat n’est pas parvenu à évacuer la colère née de la défaite face à Sedan. Photo Pascal BROCARDQ uelques minutes après la défaite de votre équipe face à Sedan, vous aviez déclaré être un entraîneur en colère… « ( Il coupe) Je le suis toujours. Cette colère n’a pas disparu ! Parfois, l’issue d’une rencontre peut amener de la déception, voire de la frustration comme ce fut le cas après le revers concédé face à Bastia. Mais là, non, c’est de la colère. Comme je l’ai déjà évoqué, je ne comprends pas qu’on soit incapable de se mobiliser suffisamment alors qu’une quatrième place, même provisoire, vous tend les bras. L’enjeu de ce rendez-vous face à Sedan était positif ! Il pouvait nous permettre de regarder vers le haut. C’est cette incapacité à se surpasser qui m’est insupportable… C’est pourtant le but de n’importe quel sportif de haut niveau, non ? »
• Avez-vous une explication ? « On ne peut pas, en tout cas, évoquer la peur comme l’an passé ! Nous avons sombré collectivement, aucun secteur de jeu n’est parvenu à sortir la tête de l’eau. La question est de savoir ce qui a pu se passer dans la tête des joueurs. »
• Dans quel état d’esprit étaient-ils avant d’aborder cette rencontre ? « Durant toute la semaine nous avions axé notre discours et le travail vers un double objectif : mettre du contenu dans notre jeu et chercher la victoire. Et derrière ? Rien. Le moteur s’est éteint. »
• Est-ce pour cette raison que vous avez bouleversé vos habitudes en invitant vos joueurs à un décrassage très matinal samedi et en avançant d’une heure les séances d’entraînement cette semaine ?Est-ce une sanction ? « Le but est de remobiliser tout le monde, de travailler mieux et plus tôt. Il fallait, je crois, tenter de casser l’éventuelle routine qui s’est peut-être installée dans la tête de certains. Ce n’est pas une sanction. Plutôt une façon de sonner le réveil. »
• Vendredi, vous aviez décidé de vous passer des services d’Alexander Odegaard et de lancer dans le grand bain le jeune Mayoro N’Doye. Un choix sportif assez curieux ? « Je ne veux pas rentrer dans les détails, ni fournir d’explications à ce sujet. »
« Elle peut faire mal à n’importe qui »
• À l’issue de la rencontre Ludovic Guerriero a déclaré : « Aujourd’hui, on joue le maintien ». Partagez-vous le point de vue de votre capitaine ? « Il n’a pas complètement tort. Il faut se préparer à une telle éventualité. C’est ce que je ne cesse de répéter depuis de nombreuses semaines au regard d’un championnat très serré. On me taxe alors de pessimisme. Ce n’est pas le cas ! Je reste lucide par rapport à nos capacités. C’est une réalité. Cela dit, on ne va tout de même pas se mettre à avoir peur de ce qui se passe en dessous de nous. C’est préoccupant, mais mathématiquement, rien n’est fait. Si l’équipe parvient, comme elle l’a déjà démontré, à mettre de l’intensité dans le jeu, alors elle peut faire mal à n’importe qui. »
• Comme contre Bastia ? « Oui. On perd cette rencontre non pas en raison de nos carences, mais sur un fait de jeu et par manque de chance. Ça, même si c’est douloureux, je peux l’admettre puisque dans le contenu nous y avions mis la manière. Mais accepter un tel relâchement, non, je m’y refuse ! »
• Malgré cette défaite, la neuvième de la saison, vous restez à "seulement" huit points du podium. Est-ce encore jouable ? « Ces chiffres prouvent toute la complexité de ce championnat. Rien n’est vraiment joué. Mais pour espérer regarder vers le haut, il faut s’en donner les moyens. C’est-à-dire être dans la conquête et l’agressivité face à des équipes souvent plus matures que nous. »
Jean-Sébastien GALLOIS.
