
Parti à la Coupe d’Afrique des nations début janvier, Oumar Sissoko lui a confié les clés des buts messins : une mission qu’Anthony M’Fa assume sereinement. En ayant conscience des progrès qu’il lui reste à accomplir.
• Vous êtes titulaire dans les buts messins depuis le début de l’année. Comment le vivez-vous ? « De la même manière que les autres joueurs. Je me dis qu’on fait appel à moi et qu’il faut que je mette tout en œuvre pour être décisif. Malheureusement, ce n’est pas trop le cas ces temps-ci… »
• Estimez-vous avoir trouvé votre place dans le groupe de Dominique Bijotat ? « Oui, ça fait deux ans que j’y suis et je m’y sens bien, même si je n’ai pas toujours eu beaucoup de temps de jeu. »
• Le départ de votre coéquipier malien Oumar Sissoko pour la Coupe d’Afrique des nations – conjugué à l’indisponibilité de Joris Delle – a donc été une belle opportunité pour vous… « Oui, c’est vrai. Je savais que j’allais avoir l’occasion de jouer et de saisir ma chance. »
• Vous devez être particulièrement heureux du parcours de la sélection malienne dans cette CAN 2012, non ? « Je ne vois pas les choses sous cet angle. C’est simplement une bonne chose pour lui d’avoir été sélectionné et de disputer la Coupe d’Afrique avec son pays. »
• Vous ne souhaitez même pas voir le Mali s’imposer demain (aujourd’hui) contre votre pays, le Gabon ? « ( Il sourit). Non. Il y a beau avoir mes amis en face, je suis quand même pour ma sélection nationale, normal. »
• Une sélection gabonaise au sein de laquelle vous auriez pu figurer… « Oui, mais le coach a préféré me laisser jouer avec mon club. En revanche je serai avec les Espoirs aux Jeux Olympiques, cet été, normalement. Nous nous sommes qualifiés en devenant champions d’Afrique. »
« Ça nous permet de relativiser »
• Revenons à Metz : le mois de janvier n’a pas été convaincant en terme de résultats. Au lendemain de la dernière défaite contre Sedan, votre capitaine Ludovic Guerriero a même expliqué que le maintien était désormais l’objectif principal. Vraiment ? « D’abord, nous n’avons pas dit que nous visions la montée, mais que nous verrions en fonction de notre parcours. Là, les choses se sont un peu corsées. Cela ne veut pas dire que nous n’avons plus droit à l’ambition et que nous n’avons pas de moyens, mais il faut d’abord que nous obtenions à nouveau de bons résultats. Et puis, on se souvient de l’an dernier et de la galère dans laquelle nous étions à ce stade de la compétition. Ça nous permet de relativiser un peu. »
• Relativiser. Le verbe vous va bien : se trompe-t-on si l’on dit de vous que vous êtes un homme serein ? « Non, je ne pense pas. Je le suis parce que j’évite de trop me mettre la pression. Je sais qu’il y a des choses plus importantes que le football dans la vie, que tout peut s’arrêter pour moi du jour au lendemain. Une blessure et tout peut stopper net. C’est ma façon de voir les choses. Mais ça ne m’empêche pas d’être un compétiteur et de me donner à fond dans ce que je fais. »
Singla : « Qu’il donne plus de voix »
En terme de temps de jeu, sa saison 2011-2012 est déjà meilleure que la précédente. Apparu à trois reprises seulement au cours de l’exercice passé (en Coupe de France), Anthony M’Fa avance aujourd’hui six matches de championnat, dont cinq titularisations, plus une apparition en Coupe de France contre Evian-Thonon. Ces statistiques sont appelées à évoluer, puisque son principal concurrent, l’international malien Oumar Sissoko, n’est pas encore revenu de la Coupe d’Afrique des nations.
Et maintenant, hausser la voix
« Passer de numéro 3 à numéro 1 n’est pas forcément facile », explique l’entraîneur des gardiens messins, Jean-Pascal Singla. C’est pourtant ce qui a été demandé au gardien congolais, sous contrat jusqu’en 2014. Les atouts d’Anthony M’Fa ? « Il est bon au pied, à la relance et ça, ça donne confiance. Et c’est un garçon calme, qui sait ce qu’il veut. »
« Il doit encore s’améliorer dans sa façon de commander sa défense et l’équipe, être plus présent et plus décisif. Cela passe par davantage de présence, dans le jeu aérien notamment. C’est un garçon serein, oui, mais paradoxalement, il ne parle pas énormément. Or son poste lui offre une position privilégiée pour voir ce qui cloche. Il faut qu’il donne plus de voix. Sa progression passe par là. »
Tableau de bord
Hier : une séance d’entraînement. Aujourd’hui : repos. Demain : une séance d’entraînement programmée l’après-midi (lieu à déterminer en fonction de la météo).
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Sedan (21 e journée de Ligue 2), vendredi 27 janvier : 0-2. Prochain match : Metz - Le Mans (23 e journée de L2), samedi 11 février à 14h30. A suivre : Nantes - Metz (24 e journée de L2), lundi 20 février à 20h30.
A l’infirmerie. Joris Delle (genou) poursuit son programme en solo. Romain Métanire est indisponible pour un peu moins de trois semaines : le défenseur souffre d’une entorse à la cheville. Thibaut Bourgeois (genou) est en rééducation et Vedran Vinko souffre d’une élongation aux ischios-jambiers.
Suspendus. Oumar Sissoko et Adama Tamboura ont encore un match de suspension à purger. Les deux internationaux maliens – qui disputent aujourd’hui un quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations – auront donc achevé leur peine la semaine prochaine, au coup de sifflet final de la rencontre entre le FC Metz et Le Mans à Saint-Symphorien.
L’info. Mahamane Traoré est sur le chemin du retour. L’international malien, touché au mollet aux premiers jours de la Coupe d’Afrique des nations, avait dans un premier temps été conservé dans le groupe. Mais sa blessure perdure et le joueur a été autorisé à quitter la sélection. Il est attendu dans le courant de la semaine à Saint-Symphorien.