Le succès fuit le FC Metz depuis le 16 décembre 2011. Et malgré les deux matches en retard dont il dispose, l’idée qu’il doit se préparer à une fin de saison crispante ne fait désormais plus aucun doute.
Tout le désarroi de Thierry Steimetz, vendredi, contre Clermont. Le centre du milieu de terrain messin n’a pas trouvé preneur. Metz est, encore, en mal d’efficacité. Photo Pascal BROCARD
Et maintenant, on fait quoi ? Bernard Serin nous excusera de le plagier et de reprendre sa question, émise au lendemain de l’annonce par le maire de Metz, Dominique Gros, de l’abandon du projet de rénovation de Saint-Symphorien, pour la transposer sur le terrain sportif. Dans un cas comme dans l’autre, Metz capote. Et le plus inquiétant, à cette heure, ne réside pas, à nos yeux, dans l’idée que Saint-Symphorien sera plus que probablement privé de cette cure de jouvence dont le président messin avait fait l’un des axes forts de son programme à son arrivée à la tête du club.
S’il se refuse encore à mettre une croix sur son Grand Stade, Bernard Serin doit se rendre à l’évidence et en faire une autre sur l’objectif sportif annoncé à l’heure de prendre le relais de Carlo Molinari, il y a trois ans : le FC Metz ne remontera pas en Ligue 1 à l’issue de cette saison. Au mieux, il ouvrira l’été prochain sa quatrième année de suite dans l’antichambre de l’élite.
La synthèse de ses capacités et de ses limites
D’aucuns nous reprocheront ici d’être trop catégoriques, mais les chiffres sont là : zéro succès au cours des six derniers matches de championnat ; trois buts marqués sur la même période. Quatorzièmes avec deux matches en retard – comme leurs deux premiers poursuivants au classement – les Messins accusent un déficit de douze points sur le troisième clermontois. Un monde. Surtout, ils ne possèdent plus que cinq longueurs d’avance sur le premier relégable, Boulogne-sur-Mer, et six sur Monaco, avant-dernier du championnat…
Les données comptables sont, certes, parfois fragiles. Mais dans le cas messin, elles sont appuyées par l’observation et les conclusions retirées des derniers matches livrés par l’équipe de Dominique Bijotat. Pas plus tard que vendredi, contre Clermont, Metz a fait preuve d’une inconstance terrible, livrant une prestation qui apparaît comme la synthèse parfaite de ses capacités, réelles, et de ses limites, ces dernières étant encore trop nombreuses à ce stade de la compétition pour envisager autre chose qu’une fin de parcours placée sous le signe de la galère.
En attendant l’heure du bilan final, des pistes de réflexion et d’interrogations sortent déjà de terre. Les joueurs messins et leur staff ont quatorze matches devant eux pour essayer d’apporter des éléments de réponse. Quatorze rendez-vous pour justifier, notamment, cette fidélité incompressible affichée à un système tactique qui, c’est un constat, ne surprend plus aucun adversaire. Sinon, comment expliquer l’inefficacité actuelle de Mathieu Duhamel ? L’attaquant messin a certes connu la blessure et fait parfois preuve de maladresses, comme cela a été le cas vendredi, mais son rendement en berne ne s’explique sûrement pas aussi simplement…
Bien sûr, Metz a déjà gagné en évoluant en 4-2-3-1. Il a même remporté ses huit victoires de cette manière. La dernière remonte au 16 décembre 2011. Alors si on persiste à nous faire comprendre que ce n’est pas le système qui cloche, où est l’erreur ?
Cédric BROUT.
Traoré, comme si ça ne suffisait pas…
Mahamane Traoré blessé et indisponible pour plusieurs semaines. Metz perd un de ses atouts majeurs… Photo Pascal BROCARD
Le FC Metz a, certes, déjà perdu avec lui, mais il n’a surtout jamais gagné sans lui. Voilà pour préciser l’importance du coup dur enregistré par le camp grenat, vendredi soir, lors de la première période du match contre Clermont : quelques minutes avant la pause, l’équipe de Dominique Bijotat a perdu son métronome, Mahamane Traoré. Après s’être écroulé en se tenant le mollet, l’international malien a rejoint les vestiaires de Saint-Symphorien sur une civière. Son retour sur scène, plus d’un mois et demi après sa dernière apparition en Grenat, n’aura duré qu’une quarantaine de minutes…
Le diagnostic, qui doit encore être précisé par une IRM qui sera pratiquée demain, offre déjà une certaine clarté, laquelle n’a rien de rassurante. Hier matin, André Marie, le médecin du club, a, en effet, indiqué que le milieu de terrain souffrait probablement d’un claquage. Il est d’ailleurs sorti des vestiaires en claudiquant sévèrement… « Nous en saurons plus sur la durée de son indisponibilité après l’examen. » Un minimum de six semaines d’absence peut néanmoins déjà être envisagé…
Steimetz, parti pour rester
Cette blessure est la seconde de ce début pour Traoré : retenu par Alain Giresse, sélectionneur du Mali, pour la Coupe d’Afrique des Nations, le milieu de terrain s’était déjà blessé au mollet lors du rassemblement. « Mais aujourd’hui, ce n’est pas le même muscle qui est touché », a précisé André Marie.
La conséquence n’en est pas moins contrariante pour une équipe de Metz très dépendante du rendement de son numéro 17. A Thierry Steimetz d’en profiter pour (re) faire ses preuves : avant-hier, l’ex-Amnévillois a déjà eu une première occasion de le faire puisque c’est à lui qu’est revenue la mission d’animer la production messine à la sortie sur blessure du Malien. Et il s’en est plutôt bien sorti…
C. B.
FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : décrassage pour les joueurs de Metz - Clermont. Aujourd’hui : une séance d’entraînement à 9h30. Demain : une séance à 9h30. Les Messins prendront ensuite la direction de Laval en début d’après-midi.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Clermont (26 e journée de Ligue 2), vendredi 2 mars : 2-2. Prochain match : Laval - Metz (22 e journée, match en retard). A suivre : Le Havre - Metz (27 e journée), vendredi 9 mars à 20h.
A l’infirmerie. Ménagé ces derniers jours en raison d’un souci au talon d’Achille, Amadi Ayari a repris la course hier matin. Le défenseur devrait retrouver le groupe dès aujourd’hui. Joris Delle a lui aussi recommencé à courir. Le gardien entrevoit peut-être le bout du tunnel, plus de cinq mois après sa dernière apparition en compétition, contre Istres. Thibaut Bourgeois poursuit son programme de remise en forme. A l’exception de Mahamane Traoré ( lire ci-contre), aucun Messin ne fréquente l’infirmerie.
Buteurs. En Ligue 2 : Duhamel ( 8), Bouby, Diagne ( transféré) ( 2), Besle, Betsch, Diaz, Fleurival, Guerriero, Pouye, Traoré ( 1).
