Le président du FC Metz, comme on pouvait s’y attendre, réfute totalement le chiffrage de l’expert Patrick Bayeux. 45 millions d’euros, c’est moins que 75…
Pour le président Bernard Serin, tous les experts sont « en Angleterre et en Allemagne ». Photo Pascal BROCARD
L es faits. Que l’on soit clair, le Grand stade pour le FC Metz, dans le cadre de l’Euro, « c’est cuit », selon l’aveu même de Bernard Serin qui n’a pas vraiment apprécié les chiffres annoncés, dans notre édition du vendredi 9 mars, par Patrick Bayeux. Ce spécialiste, issu du milieu universitaire, travaille pour une solide société de consultation pour l’économie du sport. Les collectivités ont utilisé ses compétences pour connaître les montants de plusieurs stades comme Nice, Marseille, Paris, Toulouse, Saint-Etienne. Patrick Bayeux a, selon lui, travaillé pour la Ville de Metz. Son analyse du projet mosellan aboutissait à un montant de 75 millions d’euros. Soit 30 de plus que la version la plus basse de Bernard Serin. Une différence qui a fâché le président des Grenats.
Le Havre, le bon exemple. Dans les arguments de Bernard Serin, dont le but n’est pas de « relancer la polémique mais de répondre à Patrick Bayeux », il y a l’émergence du stade du Havre (inauguré le 12 juillet) : « J’en reviens. Il est exemplaire dans sa beauté, sa fonctionnalité, son budget. Ce stade, totalement neuf, a été construit sur un marécage (allusion au stade Saint-Symphorien au cœur d’une zone inondable). Un parking souterrain a pris place sous une architecture moderne, comprenant 800 m² de galeries commerciales et autant de restaurants ou cafétérias ouverts toute l’année. Ce nouveau stade, situé à 400 m de l’ancien, est proche d’une voie rapide. Il a coûté 85 millions, 80 en réalité car la Ville a ajouté pour 5 millions de diverses fonctionnalités. Le cahier des charges a été tenu avec 100 % de financement public : 55 millions de l’Agglomération, 20 du Conseil régional, 10 millions du Conseil général. Comment cet expert peut prétendre qu’une rénovation coûte 75 millions alors qu’un stade neuf est livré pour seulement 10 de plus, sachant que l’enceinte havraise propose des équipements haut de gamme à commencer par la pelouse ? »
Il y a expertise et expertise. Pour le mentor du club messin, Patrick Bayeux n’est pas l’expert idéal pour la bonne et simple raison, qu’il n’en « existe pas en France. Ils sont tous en Angleterre et en Allemagne où soixante stades ont vu le jour. J’ai fait appel à un expert allemand pour ces raisons. »
Taxes et aménagements de bureaux. Bernard Serin dénonce « deux énormités » de Patrick Bayeux. « Il prétend que les taxes sont oubliées mais il maîtrise si bien le dossier qu’il a oublié que le projet, piloté par une SEM (société d’économie mixte), prévoyait une récupération de ces taxes. Soit 10 millions. Deuxièmement, il a toujours été prévu, et c’était connu de tout le monde, que l’aménagement des bureaux n’était pas compris et qu’il serait assumé par les sociétés immobilières : soit 9 millions (en gros, avec ces deux postes corrigés, on arrive au coût revu par le FC Metz, aux alentours de 50 millions). »
« C’est mon métier ! » Bernard Serin fustige Patrick Bayeux. « Parce qu’il n’est pas un expert du génie civil. Enfin, si prétendre que les projets privés portés par les clubs ne tiennent pas les budgets peut être un argument acceptable, il est hors sujet pour nous puisque le projet était celui de la Ville de Metz. En tant que chef d’entreprise, je sais où je mets les pieds. C’est mon métier. 75 millions ? On est dans l’excès le plus total. Et nous ne sommes pas des gens inconséquents. »
Alain THIÉBAUT.
Traoré est à Nice
Mahamane Traoré a pris la direction de Nice. Pas pour des vacances, non, mais pour répondre à la volonté des dirigeants de l’OGC, désireux de faire le point avec leur joueur, prêté jusqu’à la fin de la saison au FC Metz. Cette entrevue a été provoquée par la nouvelle blessure de Traoré, survenue le 2 mars contre Clermont. Quelques jours après, un examen avait permis au staff médical messin de diagnostiquer une déchirure à un mollet. Une blessure nécessitant six semaines d’arrêt au minimum et pour laquelle Mahamane Traoré se fera désormais soigner à Saint-Raphaël.
« Il est parti pour un mois », a précisé hier André Marie, le médecin du FC Metz. Un mois, ce qui place son retour à Saint-Symphorien à la mi-avril. Soit à un mois et quelques jours de la fin du championnat… Et si la saison était terminée pour l’international malien ?
C. B.
FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement. Aujourd’hui : une séance (9h30). Demain : une séance (15h30).
D’un match à l’autre. Dernier match : Le Havre - Metz (27 e journée de Ligue 2), vendredi 9 mars : 1-1. Prochain match : Metz - Troyes (28 e journée), vendredi 16 mars à 20 h. A suivre : Reims - Metz (29 e journée), vendredi 23 mars à 20 h ; Metz - Le Mans (22 e journée, match en retard), mardi 27 mars à 19 h.
Suspendu. Aucun.
L’anecdote .Ce n’est pas encore cette semaine que l’on reverra Alexandre Odegaard sous le maillot messin. Le milieu de terrain norvégien s’entraîne actuellement avec l’équipe réserve. Sa dernière apparition avec les professionnels remonte au 18 janvier dernier, sur la pelouse de Châteauroux, où il avait honoré sa quatrième titularisation. Depuis, rien. Le joueur est sous contrat avec le FC Metz jusqu’en juin 2013.
