Auteur du but de l’égalisation sur la pelouse du Havre vendredi dernier, Kévin Diaz n’avait pas débuté la rencontre. Ce sera sans doute le cas ce soir face à Troyes. Photo Pascal BROCARD
À peine rassurés par les deux nuls obtenus à Laval et au Havre, les Messins retrouvent, ce soir face à Troyes, leur pelouse de Saint-Symphorien. Avec l’obligation de s’y imposer.
Si les chiffres avancés ici et là concernant la rénovation du stade Saint-Symphorien alimentent la chronique – voire la polémique – depuis quelques semaines, il en est un, du côté du FC Metz, qui ne souffre d’aucune contestation : trente-deux. Soit le nombre de points acquis par les hommes de Dominique Bijotat à l’heure d’aborder le vingt-huitième virage de la saison.
D’aucuns rappelleront, à juste titre, que les Messins comptent un match de retard (à disputer le 27 mars face au Mans). Mais d’aucuns feront également remarquer, à juste titre, que cette rencontre n’est pas forcément synonyme de trois points assurés. Pas plus que ceux mis en jeu, ce soir, face à Troyes, qui, malgré deux faux pas d’affilée à domicile, demeure un sérieux candidat à la montée. « Dans notre situation, qu’importe l’adversaire, aussi coriace soit-il, coupe Dominique Bijotat. Occupons-nous de notre jeu avant tout ! »
Du jeu, mais également de l’enjeu. Car une fois de plus, et au risque de galvauder l’expression, ce Metz - Troyes a des allures de match charnière. Car derrière les Messins, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir s’extirper de la zone dangereuse. « Des équipes comme Monaco ou Arles/Avignon connaissent actuellement des parcours dignes d’un prétendant à la montée, observe l’entraîneur lorrain. À l’inverse, d’autres connaissent un trou d’air. Nous faisons actuellement partie de cette catégorie et cela invite évidemment à une certaine vigilance. »
Conscience collective
À condition que de cette vigilance découle un dispositif de sécurité destiné, non pas à prévenir les menaces, mais bien à réagir face à l’urgence de la situation. « Les joueurs en sont conscients, assure Dominique Bijotat. Troyes, c’est un match à gagner, c’est tout ! » Gagner. Un verbe qui revient régulièrement sur la table, mais que Ludovic Guerriero et ses partenaires ne parviennent plus à conjuguer depuis maintenant quatre mois, jour pour jour (victoire face à Lens (2-0), le 16 décembre 2011). Un parcours désastreux, notamment à domicile (2 défaites, 1 nul), à peine égayé par les deux points récoltés à l’extérieur la semaine dernière. « Ce n’est pas suffisant puisque nous ne sommes pas performants à domicile », tranche le technicien lorrain.
Le bon vieux serpent de mer de cet exercice 2011-2012. Reste à savoir si une équipe branchée sur courant alternatif à Laval puis laborieuse au Havre est en mesure de (enfin) hausser le ton. Car le staff messin a choisi l’option de la stabilité plutôt que celle de la révolution. Ce soir, le onze de départ ne devrait ainsi subir qu’une seule modification par rapport à celui auteur du nul à Laval : Kévin Diaz, remplaçant (et buteur) devrait ainsi retrouver sa place dans le couloir gauche, Pierre Bouby (tout comme Yéni N’Gbakoto) n’ayant pas été retenu au sein de joueurs retenus par Dominique Bijotat.
« On ne peut pas constituer des groupes match par match, se justifie l’entraîneur, qui n’avait pourtant pas hésité à chambouler tout son milieu de terrain sur la pelouse d’Istres. Je cherche à maintenir une dose nécessaire de confiance vis-à-vis de quelques joueurs actuellement un peu en dedans. Je suis certain que ces derniers nous seront très utiles rapidement. » Et dès ce soir serait encore le mieux. C’est une question de devoir... à domicile.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Dominique Bijotat : « Tout le monde sait qu’il y a urgence »
Dominique Bijotat. Photo Pascal BROCARD
Afin de renouer avec un succès qui fuit son équipe depuis quatre mois, l’entraîneur messin appelle ses joueurs « à mettre plus de folie » dans leur jeu.
• Quel bilan tirer de vos deux dernières sorties à Laval et au Havre ? « C’est une semaine sans défaite. Mais également une semaine sans victoire. Ce n’est donc pas suffisant puisque derrière, nos principaux concurrents avancent, eux, très vite. »
• Ces concurrents, qu’ont-ils de plus que vous ? « Observer ce qui ce passe ailleurs ne m’intéresse pas. Ce qui m’importe, c’est mon équipe et ce qu’elle doit améliorer pour enfin renouer avec la victoire. En l’occurrence, nous devons continuer à nous reposer sur une défense très efficace actuellement, si l’on exclut la première demi-heure du match face à Clermont. Par contre, il est clair que notre rendement offensif est nettement insuffisant, voire bien trop pauvre. Nous devons mettre plus de folie lorsque nous récupérons le ballon. C’est une nécessité si nous voulons déstabiliser notre adversaire. »
• En l’absence de Mahamame Traoré, cette mission d’animation revient à Thierry Steimetz, un joueur très peu expérimenté à ce niveau. Est-ce un handicap ? « Absolument pas. Thierry Steimetz possède toutes les qualités pour éclairer le jeu, apporter de la vitesse et cette folie. Mais il n’est pas le seul. Cela doit venir de l’ensemble de l’équipe. Il faut que nous soyons animés, voire habités par ça ! »
« Matches au couteau »
• Vous avez disposé d’une semaine complète pour préparer cette rencontre. Et tout au long de cette semaine, on a senti un groupe très concentré. Dans quel état d’esprit vos joueurs abordent cette rencontre face à Troyes ? « La période que nous traversons est délicate physiquement et nerveusement. Nous avons donc profité de cette semaine pour bien récupérer. Mais je peux vous assurer que les joueurs sont conscients de la situation, et que tout le monde sait qu’il y a urgence, Il n’est pas question, comme je peux l’entendre ici et là, de se lancer dans de grands calculs. La solution est simple : renouer avec la victoire contre Troyes. »
• D’autant que le marathon du mois de mars est loin d’être terminé… « Oui. Outre le déplacement à Reims la semaine prochaine, deux rendez-vous à domicile hyper importants nous attendent face à des concurrents directs ( réception du Mans le 27 mars puis de Boulogne le 30 mars). Un succès face à Troyes nous permettrait d’aborder ces rencontres avec un peu plus d’air. Car il s’agira de matches au couteau »
J.-S. G.
L’arbitre
Yohann Rouinsard. À trente-six ans, l’arbitre de la Ligue Paris-Ile-de-France, a entamé, en juin 2011, sa troisième saison dans l’antichambre de l’élite. Depuis cette date, M. Rouinsard a officié à treize reprises sur les pelouses de Ligue 2, distribuant la bagatelle de cinquante-quatre avertissements et six cartons rouges, dont un pour le Messin Kalidou Koulibaly. C’était le 30 septembre 2011 à l’occasion du déplacement du FC Metz à Clermont (défaite 1-0, 10 e journée). Ce soir-là, Yohann Rouinsard, qui croisait la route des hommes de Dominique Bijotat pour la deuxième fois de la saison (après Metz - Arles/Avignon, 2 e journée, 0-0), n’était pas paru particulièrement inspiré…
L’ambiance
De l’engagement, des coups de gueule et un blessé. L’ambiance était particulièrement studieuse hier après-midi du côté d’un stade de l’autoroute baigné de soleil. Peu ou pas de blagues potaches chères aux footballeurs professionnels. Mais plutôt des réajustements musclés sortis de la bouche de Dominique Bijotat. Beaucoup d’engagement aussi de la part des différents acteurs. Et une victime : Mamadou Wagué. Le défenseur messin a, en effet, quitté prématurément la séance d’entraînement, cheville droite touchée.
La phrase
« D’abord le maintien ». « Pour moi, on est bien placé, mais l’objectif prioritaire reste le maintien. En cas de résultat positif à Metz, il serait acquis. Le plus serait que l’on se positionne ensuite comme trouble-fête pour la montée. On aurait un rôle d’outsider. Il y a actuellement six à sept équipes qui sont concernées par les premières places. Tout est permis. Mais, je le répète, d’abord le maintien et les quarante-cinq points ! Après, tout peut arriver… » Bien que son équipe, quatrième avant cette 28 e journée, n’accuse qu’un petit point de retard sur le podium, Florian Jarjat, le défenseur de Troyes, se veut résolument prudent. Intox ?
Le chiffre
0. En Ligue 2, Messins et Troyens n’ont croisé le fer qu’à deux reprises à Saint-Symphorien. Bilan : le FC Metz ne s’est jamais imposé sur sa pelouse, concédant un nul en mai 2009 (1-1) et une défaite en août 2010. Fin de série ce soir ?
J.-S. G.
