
Pour ne pas repartir bredouilles de Reims, le FC Metz et Kalidou Koulibaly doivent retrouver des arguments défensifs dignes de ce nom. Photo Pascal BROCARD
Et si les Messins profitaient du périlleux déplacement à Reims pour enfin se relancer, comme au match aller ? Sur le papier, la mission semble impossible. Mais avec cette équipe si versatile…
Vendredi 28 octobre 2011. Le FC Metz, dix-septième, accueille le leader rémois à Saint-Symphorien. Ce soir-là, Mathieu Duhamel, d’une frappe chirurgicale peu après l’heure de jeu, offrait un succès qui fuyait son équipe depuis plus d’un mois. Et stoppait, du même coup, une série de cinq défaites d’affilée. Dominique Bijotat sauvait alors sa tête en même temps que ses joueurs entamaient une chevauchée fantastique vers les sommets de la Ligue 2.
Cinq mois plus tard, cette cavalcade n’est plus qu’un lointain souvenir. Le souffle court, la boussole oubliée aux vestiaires, Ludovic Guerriero et ses partenaires ont perdu leur sens de l’orientation et traînent à nouveau en queue de peloton. Mais si dans ce petit monde, un brin superstitieux, du ballon rond, la simple évocation du nom de Reims suffisait à redonner de l’élan à cette formation messine ? « Comme beaucoup de sportifs, je crois volontiers aux coïncidences, sourit Dominique Bijotat. Même si le trou d’air n’est cette fois pas aussi magistral, la situation est suffisamment préoccupante pour espérer repartir du bon pied face à ce même adversaire. »
Un adversaire qui s’est rassuré en s’imposant au Mans, lundi, après une séance de surplace préoccupante. « Les Rémois ont beaucoup gesticulé ces derniers temps, alors qu’ils n’avaient pas quitté le podium, tempère l’entraîneur messin. C’est vrai qu’on aurait espéré affronter une équipe plus fragile. Grâce à ce succès, ils ont repris confiance. »
« Une question d’équilibre »
Un ingrédient qui fait grandement défaut aux Lorrains depuis le début de l’année. Car même s’ils sont parvenus à inscrire deux buts face à Troyes – et retrouvé par la même occasion leur buteur providentiel en la personne de Mathieu Duhamel – les Messins manquent encore d’aplomb. « La confiance est une question d’équilibre, admet d’ailleurs Dominique Bijotat. Or, Troyes (tout comme Clermont quelques semaines plus tôt) a inscrit deux buts en profitant d’une très mauvaise gestion d’un de nos temps faibles. »
Et tant que le FC Metz continuera à offrir de tels cadeaux à ses adversaires, ses louables efforts ne serviront à rien. « On ne parvient pas à mobiliser tout le monde en même temps lors de nos temps faibles, reconnaît le technicien messin. On a beaucoup communiqué là-dessus cette semaine. Être un peu plus fragile au cours d’un match, cela arrive. Par contre, on doit être capable, dans ces moments-là, de fermer la baraque, d’être mobilisé et concentré à 100 %. »
Cela va sans dire. Mais cela va-t-il forcément mieux en le disant ? Car l’écho de ce discours, à force d’être rabâché, résonne encore et encore dans les vestiaires messins. Pourtant, Ludovic Guerriero et ses partenaires seraient bien inspirés de joindre enfin les gestes aux paroles. En sont-ils capables ? Oui. Messin, souviens-toi d’octobre dernier…
Jean-Sébastien GALLOIS.
L’histoire en mouvements
S’il n’est pas question de révolution, Dominique Bijotat devrait toutefois procéder à quelques changements, ce soir, à Reims.
Si l’on ne se fie qu’au classement, un nul serait un bon résultat. Mais tout dépend du contenu. Je peux toutefois vous assurer que nous ferons tout pour embêter cette équipe rémoise. Nous y allons avec beaucoup d’ambitions. » La synthèse est signée Dominique Bijotat. Prétendre le contraire serait inquiétant. Certes, son équipe est invaincue depuis quatre matches. Mais à force d’abandonner des points sous le tapis de Saint-Symphorien, elle s’est mise dans une sale situation. Et ces quatre résultats nuls se sont mués en de véritables points d’interrogations.
Ce soir, en cas d’échec à Reims, conjugué à un succès du Mans à Boulogne, le FC Metz pourrait même basculer du côté très obscur de la Ligue 2. Certes, Ludovic Guerriero et ses partenaires disputeront dès mardi leur fameux match en retard face à ces mêmes Manceaux, avant d’accueillir les Boulonnais trois jours plus tard. Tout un programme…
En attendant, se profile ce déplacement à Reims, plus que jamais candidat crédible à la montée. Sur une pelouse où seuls Sedan et Tours sont parvenus à s’imposer cette saison. Soit les deux dernières sorties à domicile des hommes d’Hubert Fournier. Alors, pourquoi pas espérer y réussir également un coup ?
Pour relever ce défi, Dominique Bijotat devrait sans doute procéder à quelques retouches par rapport à l’équipe alignée la semaine dernière face à Troyes. À commencer par le côté droit de la défense, orphelin de Romain Métanire, touché à la cuisse (lire ci-contre). Alors que les plus cartésiens d’entre nous avaient parié sur la deuxième titularisation d’Hamadi Ayari (présenté en août 2011 comme la doublure désignée de Métanire et surtout auteur d’une sortie convaincante à Nantes), l’entraîneur messin va sans doute décider de relancer Bruce Abdoulaye, probablement jugé plus expérimenté mais dont la dernière apparition en match officiel remonte au 27 janvier dernier (défaite 2-0 face à Sedan).
Devant la défense, Yohan Betsch devrait remplacer David Fleurival, peu à son aise vendredi dernier, alors que Pierre Bouby, laissé dans les tribunes contre Troyes, pourrait retrouver le couloir gauche, Oumar Pouye prenant place sur le banc et Kévin Diaz glissant à droite. Devant, Mathieu Duhamel, soutenu par Thierry Steimetz, tentera, quant à lui, de confirmer son retour au premier plan.

Bruce Abdoulaye. Photo Pascal BROCARD
J.-S. G.
L’arbitre
William Lavis. Pour sa troisième année en Ligue 2, l’arbitre de la Ligue Méditerranée a déjà officié à treize reprises dans l’antichambre de l’élite cette saison, distribuant 61 cartons jaunes et excluant six joueurs dont le capitaine messin, Ludovic Guerriero. C’était le 9 septembre 2011 à l’occasion de la venue de Laval à Saint-Symphorien (6 e journée, 2-2). Le FC Metz a ensuite croisé la route de William Lavis à Châteauroux lors de la 20 e journée (1-1).
L’info
Métanire à l’arrêt. C’est le joueur le plus utilisé par Dominique Bijotat cette saison avec 2 354 minutes passées sur les pelouses de Ligue 2, soit 27 titularisations en 28 rencontres (légèrement touché à la cheville, il avait débuté la rencontre à Nantes sur le banc). Des statistiques que Romain Métanire ne pourra améliorer au cours des quinze jours à venir. En effet, touché à la cuisse gauche en début de semaine, le jeune défenseur messin a passé une échographie mercredi qui a révélé une élongation aux ischio-jambiers. Résultat, ce dernier est forfait pour la rencontre de ce soir à Reims et devrait également manquer les réceptions du Mans et de Boulogne la semaine prochaine.
La phrase
Philosophe. « Je suis un bonhomme qui ne se décourage pas facilement. C’est vrai que c’est difficile d’être si peu utilisé, mais je tente, entraînement après entraînement, de prouver mes qualités. Je dois être prêt si l’on décide de faire appel à moi. Même si ce n’est qu’une fois ou deux… » Appelé à seulement sept reprises au sein du groupe professionnel depuis son arrivée en août 2011, Amadi Ayari n’a, pour l’heure, disputé que 90 minutes en Ligue 2 (à Nantes, le 20 février dernier). Après l’annonce du forfait de Romain Métanire, le jeune défenseur, pouvait légitimement espérer honorer, ce soir à Reims, sa deuxième titularisation de la saison en Ligue 2. Dominique Bijotat en a décidé autrement. Le nom de l’ex-Grenoblois ne figure même pas parmi les seize joueurs retenus par l’entraîneur messin. Dur !
J.-S. G.