
Yohan Betsch (à gauche) et les Messins ont réalisé une bien mauvaise opération hier en s’inclinant à Reims (3-0). Les voilà premiers non-relégables. Photo L’Union de Reims
Auteurs d’une nouvelle entame de match catastrophique, les Messins se sont lourdement inclinés, hier sur la pelouse de Reims (3-0). Vous avez dit inquiétant ?
Eviter les trous d’air. Tel était le maître mot de Dominique Bijotat avant ce périlleux déplacement à Reims hier soir. Bilan ? Raté ! Et cette fois, bien raté ! Dans les grandes largeurs. Dans un stade Auguste-Delaune portant fermé, les Messins se sont mués en onze garçons dans le vent.
De notre envoyé spécial à Reims
Dans le vent dès le coup d’envoi. Car les plans lorrains se sont envolés dès la deuxième minute lorsque Yohan Bestch s’emparait du ballon sur le premier corner rémois. De la main, selon M. Lavis. Une aubaine pour Cédric Fauré qui transformait le penalty sans trembler (1-0, 2 e). Et voilà, une fois de plus le FC Metz se lançait dans une course à handicaps. Sachant qu’il n’était jamais parvenu, cette saison, à s’imposer lorsqu’il avait encaissé le premier but, la mission semblait dès lors impossible. Ludovic Guerriero a bien tenté de remobiliser ses troupes. Mais le message s’est autodétruit.
En effet, à peine six minutes plus tard, Fortes récitait ses gammes devant Pierre Bouby et Adama Tamboura. Le milieu de terrain de Reims servait Ghilas, qui, d’une subtile talonnade (une Madjer pour les puristes), mettait prématurément fin au suspense de cette rencontre (2-0, 8 e). D’autant qu’à la 25 e minute, Tainmont se jouait de Bruce Abdoulaye pour servir Fauré qui marquait d’une tête lobée (3-0, 25 e). Mais où étaient donc passés Kalidou Koulibaly et Stéphane Besle sur ce coup-là ?
Trop de lacunes devant le but
3-0. Un scénario qui allait forcément de soi au regard du classement et d’une rencontre opposant une équipe rémoise ayant refait le plein de confiance au Mans lundi dernier à des Messins en panne d’inspiration et sur le bord de la route depuis de longues semaines ? Même pas. Car cette formation lorraine est décidément bien indéchiffrable et très énervante. Les hommes de Dominique Bijotat, même menés au score, ont produit du jeu. Si, si… L’entraîneur messin avait d’ailleurs choisi de procéder à quelques modifications dans son onze de départ. Pas celles attendues, il est vrai, mais au moins avaient-elles le mérite d’exister. Ainsi, le virevoltant Sadio Mané s’était vu confier les clés du jeu des Grenats, en noir hier (un signe prémonitoire ?). Et le jeune Sénégalais s’est délecté de cette tâche. Sans succès. Le mal était déjà fait. Sans que les Rémois, très réalistes, ne soient, d’ailleurs particulièrement menaçant durant les quarante-cinq premières minutes. Et pas beaucoup plus après la pause… Deux occasions, trois buts. Tout est dit.
Metz a donc joué. Réussi à combiner, mais ni Oumar Pouye, trop court sur un service de Duhamel (17 e), ni Adama Tamboura, au terme d’un échange avec Pierre Bouby (31 e), pas plus que Duhamel, de la tête (37 e) ne sont parvenus à tromper la vigilance de l’ancien de la maison lorraine, Kossi Agassa. En seconde période, les entrées de Thierry Steimetz, auteur de deux frappes sans danger pour le gardien adverse (60 e, 66 e), et d’Andy Delort, trop seul, n’y ont changé.
Une fois de plus, le FC Metz a failli devant le but pendant que sa défense organisait une nouvelle distribution de cadeaux. Avant ce naufrage champenois, l’équipe du président Serin restait sur quatre matches sans défaite. Hier soir, elle a encaissé, pour la deuxième fois de la saison, trois buts. Trois de trop qui replongent les Messins dans leurs doutes. Dix-septièmes ce matin, ces derniers pourront toutefois remercier Boulogne d’avoir battu Le Mans. Ce succès leur permet de garder la tête hors de l’eau. Mais pour combien de temps encore ?
Jean-Sébastien GALLOIS.
Mané, le dynamiteur

Adama Tamboura a trouvé le rythme. Trop tard. Le mal était déjà fait pour Metz. Photo L’Union de Reims.
EN VUE
Oumar Pouye. S’il ne parvient toujours pas à être décisif, le milieu de terrain semble (enfin) retrouver ses marques. Il a ainsi régulièrement provoqué son vis-à-vis, cherché Mathieu Duhamel dans la profondeur et même tenté sa chance à plusieurs reprises. En vain.
Adama Tamboura. Pris de vitesse par Fortes sur le deuxième but rémois, le défenseur malien est ensuite rapidement sorti de sa torpeur. Plus juste dans ses interventions et dans son placement, il n’a pas hésité à prendre son couloir en première période. Il aurait même pu inscrire son premier but de la saison s’il n’avait pas trop croisé sa frappe (31 e).
DANS L’OMBRE
Ludovic Guerriero. À l’image de son équipe, il a fallu au capitaine messin de longues minutes pour retrouver ses esprits. Sans jamais toutefois parvenir à vraiment peser. Même dans son rôle de harceleur, Ludovic Guerriero a semblé, hier, un ton en dessous.
Yohan Betsch. De retour aux affaires devant la défense messine après avoir débuté la rencontre face à Troyes sur le banc, la semaine passée, le milieu de terrain n’a pas eu le rendement qui était le sien il y a encore quelques semaines. Moins tranchant dans ses interventions, il a également souffert dans la relance.
PAROLES, PAROLES
Dominique Bijotat (entraîneur de Metz). « On a été ridicule en première période. Nous n’avons pas existé dans les deux surfaces, même si paradoxalement nous avons eu de bonnes opportunités. Le mal était déjà fait. »
Cédric Fauré (attaquant de Reims). « On n’a pas fait un grand match. Mais on a su transformer nos occasions. Ensuite, il faut reconnaître que Metz nous a posé des problèmes. Reste la victoire. Elle fait un bien fou. »
Bernard Serin (président de Metz). « On ne peut évidemment pas être rassuré après une telle prestation. Les circonstances nous sont défavorables avec ce penalty sifflé contre nous dès la deuxième minute. L’équipe s’est trop vite désunie. »
TEMPS ADDITIONNEL
Les chants d’à côté. Que cela doit être frustrant ! Alors que les Messins pénétraient, têtes basses, dans leurs vestiaires, leurs homologues rémois, eux, étaient tout sourire. Et surtout très bruyants. Les chants et les cris de ces derniers ont fait trembler les murs du stade Auguste-Delaune. Manifester sa joie, voilà bien longtemps que les hommes de Dominique Bijotat ne savent plus ce que cela signifie…
J.-S. G.
L’HOMME DU MATCH
Sadio Mané. Invité à enfiler la tenue de meneur de jeu, en lieu et place de Thierry Steimetz, le jeune milieu de terrain sénégalais a parfaitement rempli son rôle. Vif, inspiré dans ses transmissions, Sadio Mané a su redonner de l’élan à une équipe messine totalement hors sujet durant les premiers instants de la rencontre. Sa copie aurait pu être encore plus propre s’il avait osé, à l’occasion, prendre sa chance. Accusant logiquement le coup physiquement après la pause, il a cédé sa place à Kévin Diaz (74 e).

Metz, rester dans le ton (CFA)
Le match. FC Metz : 10 e avec 46 pts (7 victoires, 6 nuls, 6 défaites). Dernier match : nul à Amnéville (2-2). Sarre-Union : 13 e avec 41 pts (5 victoires, 6 nuls, 9 défaites). Dernier match : nul contre Sochaux (0-0).
Leur dernière rencontre aurait pu être un match piège contre un voisin amévillois dans l’obligation de prendre des points afin d’assurer son maintien. Malgré cela, les Messins sont parvenus à arracher le nul (2-2). Menant au bout de huit minutes de jeu, les Grenats ont vu leurs adversaires revenir puis prendre l’avantage. Dans les derniers instants (88 e), la formation de José Pinot a égalisé pour partager les points. Aujourd’hui, Metz recevra Sarre-Union et tentera de réaliser une aussi bonne partie que lors de la première manche en Alsace, remportée sans difficulté (0-4).
Le groupe messin. L’entraîneur José Pinot sera privé des services de Réda Fawzi, victime d’une entorse. Gauthier Bernardelli, malade, était encore incertain hier matin à l’issue de l’entraînement. L’entraineur grenat a donc convoqué un groupe de quinze joueurs.
Le groupe messin sera composé de : Aissi Kede, Cappa – Kayombo, Croizet, Wagué, Martin, Deher – N’Doye, Wang Chu, Le, Sarr, Moukam – Keita, Vinko, N’Sor.
FC Metz - Sarre Union (15h au Stade des Hauts de Blémont à Metz-Borny)